lundi 3 septembre 2012

My sorry-ever-after [Part X]


Nous avons passé toute la journée du lendemain ensemble, jusqu'au soir, où il est rentré chez lui.
Rien ne s'est passé.

C'était une répétition de notre première journée ensemble après notre première nuit, les rôles étant inversés. Je faisais comme s'il ne s'était rien passé dans les escaliers, comme s'il n'était pas revenu dormir à côté moi pour une raison.

Nous étions amis.

Et puis il a eu une copine, et, jubilation, ce n'était pas L'Autre Fille.
Non. Son Officielle, il nous en a parlé en des termes peu glorieux avant même qu'on la rencontre. Répondant à chaque fois que ses potes demandaient "alors, tu l'as baisée ?" par "Non, elle a des champignons.". Ce garçon était la classe incarnée, au cas où vous ne l'auriez toujours pas remarqué.

Tout se serait bien passé dans le meilleur des mondes entre nos amis, La Bête, L'Autre Fille, L'Officielle et moi, si seulement L'Autre Fille ne s'était pas retrouvée dans l'état lamentable où, moi aussi, j'avais été.

Je savais que L'Officielle ne ferait pas long feu. Qu'elle serait même prise entre deux feux. Je me pensais hors jeu, et heureuse de l'être.

Puis L'Autre Fille a lâché une bombe, tout bas, à mon oreille. 

Ce que j'avais raconté à La Bête, tous les deux, dans la pénombre, à notre réveil, après son interrogatoire sur mes tentatives de suicide. Tout ça, et plus, il l'avait révélé à une inconnue. Une inconnue qui ne me voulait clairement pas du bien.

Je suis entrée dans une rage folle. Mais je l'ai contenue, pour ne pas faire ce plaisir à L'Autre Fille. 
Tout la soirée, elle a égrainé mes secrets intimes à mon oreille, des choses que je n'avais dites qu'à La Bête.

Quand elle est partie, je l'ai suivie. 

Je lui ai demandé une explication, loin de La Bête, dans le hall de l'immeuble. 

Je voulais clairement que la Guerre Froide cesse, et je lui en voulais à lui de lui avoir révélé tout ça, elle n'était qu'une victime collatérale de sa couardise.

Alors que nous discutions, et que je lui assurais que lui et moi n'étions qu'amis et n'avions toujours été qu'amis, que je l'avais décidé dès le premier jour, 6 mois auparavant.

Elle s'est alors illuminée, comme si elle avait eu une révélation et m'a dit "6 mois ? Mais c'est rien 6 mois... Vous n'êtes vraiment rien alors.". Ravie d'avoir réalisé mon rien, elle est partie.

Je suis remontée, je me suis saoulée, et j'ai fait une scène à La Bête, scène interprétée - bien sûr - comme une crise de jalousie envers L'Officielle. 

Il m'avait trahi. Notre amitié, neuve, belle et fraîche, n'était qu'une illusion de plus. Non seulement il me trompait durant toutes ces nuits où il rentrait couvert de bleu, mais il m'offrait en pâture. Il me tournait en ridicule. Il avait osé exposer mon intimité à la première inconnue qui passait.

J'étais définitivement over him, et, si un événement plutôt tragique pour lui - la séparation de ses meilleurs amis - n'était pas intervenu, je crois que tout se serait arrêté avant que l'irréparable soit commis.

La soirée de cette séparation, il m'avait ignorée, une fois de plus.
J'avais fini avec un - très - jeune étudiant, à folâtrer dans l'herbe, à la vue de tout le monde - la grande classe de La Bête avait dû m'infecter.

Lorsque j'en ai eu fini avec ce garçon - que je ne voulais pas revoir, oh non non non. Je me suis cachée derrière La Bête en lui disant "je veux pas le revoir, passe moi les clefs je vais rentrer."

Il m'a demandé, gravement, si j'avais couché avec ce mec, j'ai répondu non.
Il m'a demandé si je ne voulais vraiment pas de ce mec, j'ai répondu non.

Il est parti sans me donner les clefs.

Je suis retournée chercher des visages connus, quand on m'a appris la nouvelle : nos amis s'étaient séparés.

Je suis restée quelques instants à consoler l'élément féminin du couple, puis je me suis demandée où était La Bête qui n'allait forcément pas bien réagir à la nouvelle.

On m'a appris qu'il était avec le garçon que j'avais roulé dans l'herbe. Ils étaient posés à discuter sur le terrain de foot.

Je me suis alors lancée dans un commando, allongée sur le sol, les coudes en avant, dès que j'étais trop proche d'eux pour marcher.

Dans le silence de la nuit sur le campus, je l'ai entendu parler de moi, lui expliquer que je n'étais pas une fille facile, qu'il ne se passerait rien cette nuit, que je valais le coup, qu'il fallait me laisser une chance, que j'étais le genre de fille qu'il fallait emmener au restaurant.

Je suis repartie, en commando. J'ai croisé, en rampant, un couple semblant encore plus s'amuser que moi dans l'herbe.

Et puis je me suis relevée. Et j'ai attendu que La Bête revienne. Faisant un travail important sur moi-même pour ne pas lui sauter à la gorge sur ce qu'il avait osé dire à ce gamin. Sur le fait qu'il n'était pas mon père, encore moins mon mec et qu'il n'avait pas le droit de s'immiscer à ce point dans ma vie, pas après ce qu'il avait déjà dit sur moi. Et pour le préparer, tranquillement, à recevoir la nouvelle de cette séparation qui, pour lui, était comparable à un hypothétique divorce de ses parents.

Il est arrivé. Il a commencé à me parler du garçon. Je l'ai interrompu.

Je lui ai annoncé, en une seule phrase. Une main sur le bras. Autant pour le retenir, l'empêcher de me faire du mal, que pour le soutenir.

Il ne m'a pas crue. Je me suis souvenue alors qu'il n'avait aucune confiance en moi.

Puis l'élément masculin du couple est arrivé. Il a confirmé la nouvelle. La Bête s'est écroulée de l'intérieur mais nous avons serré notre ami dans nos bras.

Et puis, quand l'étreinte a été rompue, La Bête, m'a sauté dessus, au moment où je m'y attendais le moins.

Il m'a plaquée sur le sol. Violemment.
Ma tête a heurté une pierre.

J'ai vu plus d'étoiles qu'il n'y en avait réellement.

Il m'a laissée là, mi-inconsciente, mi-inconsolable.

Je me suis relevée.

Il n'y avait plus de place nulle part, ils étaient tous couchés.

Il n'y avait plus que le lit de La Bête.

On m'a dit que cette nuit là, on nous avait retrouvé, lui roulé en boule dans mes bras, moi, la main dans ses cheveux.

N'importe qui serait allé à l'hôpital se faire recoudre la tête et peut-être même dans un commissariat.
N'importe qui, sauf moi.


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