jeudi 11 octobre 2012

Your ears are full but you're empty

[Photo by C., éternelle stagiaire de l'hormone]


Ici, r.à.s depuis mon arrivée - à un jet d'oeuf et de cure-dent près (oui, mais un jet d'oeuf et un jet de cure-dent depuis le 6ème étage, quand toi t'es sur le trottoir, c'est impressionnant). 

C'est un peu disneyland. 

On sait que la presse est muselée, que le prime minister est un néonazi et que tout n'est pas bleu à Budapest.
On le sait, quelque part, loin, mais en fait non. Ca ne se voit pas. 

Comme l'absence de couleur. Tous ces gens tout blanc dans les transports en communs. 
J'en viens à regretter les familles africaines à 8 gamins qui prennent ma ligne 3 le dimanche, à Paris.

Les rues sont vides, les yeux des gens un peu aussi. Personne n'est triste, personne n'est heureux. Tout le monde attend que le feu passe au vert.

Je suis dans le même état. J'erre.

Je n'ai plus de buts dans la vie. Avant, j'espérais connaître l'amour un jour, ou du moins, une vie à deux, pour voir. Maintenant, j'en suis revenue. Je n'ai plus d'espérances de ce côté là. Je n'en ai plus ailleurs non plus.

Je n'aime pas mon métier. J'en ai fait le tour dans la dimension où on me laisse progresser - c'est à dire l'assistanat jusqu'à 30 ans, just because

En trois ans, je suis allée au Japon, à Stockholm, retournée à Prague, retournée ici, et sur la liste de mes choses à faire avant de mourir, j'ai dû batailler ferme pour trouver quelque chose à écrire... 

Il reste Damon Albarn et quelques destinations. Il reste des choses comme ça.

Je suis donc un zombie hongrois comme un autre. Je profite juste un peu plus du prix affolant des restos, du bon vin et de pouvoir me balader en chemise mi-octobre. Ca n'est pas si mal.

Ici, ils n'ont pas détruit les statues du communisme, ils les ont rassemblées dans un petit parc à l'extérieur de Budapest, comme nous faisons avec nos ordures dans un immeuble, un peu. J'ai quelques jolies photos. 

Pendant ce temps là, Viktor l’extrémiste parraine un musée sur les deux terreurs consécutives qui ont écrasé le pays, du coup, ça va.

Pendant ce temps là, plus un rom dans les rues. Ou si, un. Histoire de. Il y a 20 ans, ils étaient partout, par grappe, 8, 10, 12, comme les oeufs. Je me demande bien comment ils ont pu s'évaporer. Je crois qu'il est préférable de ne pas trop se le demander.

Une jolie ville avec une âme très sombre.

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