samedi 25 janvier 2014

I sit and cry, just like a child


[My pouring tears are runnin' wild]

Bon, mon gros - tu dois vraiment plus être très gros à l'heure où je t'écris, mais c'est l'habitude - j'ai quelque chose à t'annoncer. 

Tu es toujours là, dans un coin spécial de mon cerveau, inoubliable. Et oui, tu étais là tout le temps, à chaque pas, quand j'ai acheté la litière, le grattoir et quelques jouets.

Ca fait 3 ans que tu as joué à "paf le chat", et que tu as oublié de donner la patte à un adulte avant de traverser. 

Je ne ferai pas la même erreur avec ton successeur. Je le garderai enfermé, confiné, et je le caresserai avec le regard fou d'un Golum en murmurant "mon préciiiieux". 

Il ne sera pas aussi bien que toi.
Je ne me baladerai jamais avec lui dans les hautes herbes, il ne te piquera pas ton mec, et je ne lui refourguerai pas tes affaires.

Tu es, et tu resteras mon chat. Tu sais comme je suis fidèle. Étouffante parfois. Alors oui, je l'aimerai trop et inconditionnellement. Et je recommencerai avec lui ce compte à rebours morbide que je tenais avec toi.

Dans tes dernières années, pas un regard que je t'adressais n'était accompagné d'un frémissement, d'une pensée glaçante "comment faire quand tu ne seras plus là". 

Je blaguais l'autre jour sur le fait que le deuil de notre Mémé nationale serait fait avant le tien. Je crois qu'il y a un fond de vérité. Je pense sincèrement que tu étais le lien entre tous les membres restants de cette maison. 

Et je crois que les autres membres de la famille continuent à être tous profondément jaloux de toi. 

Le manque d'amour du début de ta vie n'a jamais dû être totalement comblé par les torrents que nous t'avons déversé dessus après.

Tu étais notre Prince et je ne te remplacerai jamais.

Je dois juste continuer à vivre et ça devenait un peu trop dur sans affection. 

Tu sais, tu m'as permis de survivre longtemps, à une époque où ça n'était pas évident. Encore moins logique.

Tu as été une raison de vivre. De continuer. 

Tu m'as fait rire, pleurer, tu m'as fait peur, tu as été là, tu as disparu. Je t'ai sauvé. Plusieurs fois. Mais toujours moins que toi, tu l'as fait pour moi. 

Lucifer, vraiment, je n'aurais pas pu te trouver un nom plus mal porté.

Tu étais la gentillesse incarnée. 
Un gros matou tigré sur lequel personne ne se retournait. Jusqu'à moi.

Jusqu'à nous.

Alors je souhaite que le rosier qui pousse sur toi continue à fleurir longtemps, mais même après ça, sois en assuré, je ne t'oublierai jamais.  

I'm so blue 
Here without you 
It keeps raining 
More and more 
Why don't you 
Come on home

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