jeudi 21 août 2014

[Summer Music Memories - Part 2] Zombies, Zombies, Zombies (...)




C'est de la triche. Je ne vais pas parler d'une chanson. Car c'est impossible. Odessey&Oracle est un album obsessionnel aux chansons qui se sont succédées à chaque virage de ma vie. 

Les Zombies m'ont été prescrits. Par un type formidablement bien qui signait un autographe à une amie, un soir de juillet, dans les jardins de l'hôtel de ville de Rouen. Cette soirée fût déterminante à bien des points dans ma petite existence. 

Il y parlait d'A Rose for Emily, qui pourrait être dans le top 3 des chansons les plus badantes de la Terre si tout le monde écoutait/comprenait les paroles. Dans ma mythologie personnelle, qu'un type que j'admire me dise d'écouter cette chanson, c'était prophétique à foison. Non seulement j'ai découvert l'album, et le groupe grâce à lui, mais plus tard, en DUT, alors que je m'arrachais les cheveux sur un exposé de deux heures sur Sanctuaire de l'ami Bill Faulkner, je me suis dit que j'allais chercher s'il avait écrit des textes moins relous et plus compréhensibles à jeun. Je suis tombée sur le recueil Une rose pour Emily et ma mâchoire basse est tombée sur un trottoir du Havre.

Mais revenons aux douces années lycées, où l'emo en moi a accroché au dark et saisissant Butcher's Tale, une chanson que même moi je chante plus juste que la version enregistrée. Une chanson terrible et terriblement pacifiste sur l'horreur de la guerre, brute et un peu naïve. Tout comme mon état d'esprit de l'époque. Elle n'a plus jamais quitté mon lecteur MP3.

J'ai eu mon bac, et ma passe romantico-rebelle avec Care of Cell 44. De l'epistolaire en chanson, s'il vous plait. Je crois que vous commencez à cerner à quel point les Zombies sont un groupe littéraire et à quel point j'aurais aimé qu'ils composent les musiques de ma comédie musicale sur Oscar Wilde.
Mais je digresse. 
Cette chanson raconte de façon guillerette une romance à distance, entre la prison et le dehors. C'est toujours très poignant, parce que c'est toujours très primesautier et qu'on nous fait passer un drame de malade comme si c'était une page de pub pour la dernière lessive odeur printanière.

Le DUT passé, ça a été le tour de mes années carcérales dans mon 10m² de banlieue ouest où j'écoutais, pour m'évader, Time of the Season en boucle. C'était mes années relou, je dois bien en convenir. C'est sûrement un peu pour ça que la seule amie rescapée de l'époque est devenue la meilleure. Cette chanson est merveilleusement relou.

Les retours à la maison familiale sont toujours, TOUJOURS, TOUJOURS très douloureux. Je bade. Je me renfrogne. Je rase les murs et je ronchonne. Oh, et j'écoute Beechwood park. Tous les ans. A noël. En boucle. A fond. Soeur #2 a fini par me demander "ce que c'était cette chanson" au bout du deuxième noël et de la 25ème écoute.

Brief Candles est la prochaine sur la playlist et aussi dans mon coeur. C'est du Zweig, pur et simple. De la dentelle. Starcrossed lovers et compagnie. Une histoire de grand et de temps qui passe et qui affadi/apaise tout. Une chanson bourdon, nostalgie, soupir. La moi d'il y a 3 ans s'identifiait grave (et elle avait pas tort).

She's not there, finalement, ne devrait pas être là. Pas même CD, pas même sensibilité. C'est celle qu'on entend partout, des supermarchés aux pubs du coin. Sophistiquée et easy. C'est un tube. Je n'ai pas d'histoire particulière avec cette chanson qui m'a toujours un peu parue du sous Doors. Même si ça se débat grave. C'est juste la chanson qui me renvoie les Zombies en pleine poire dès que je les oublie un peu sur le côté de mes playlists.
Quand j'entends She's not there, mes pupilles se dilatent comme deux soucoupes et ma vie défile devant mes yeux. Je perds connaissance le temps qu'elle passe et je reviens vers vous ensuite, mais j'étais loin pendant un moment. 

C'est presque la B.O de ma vie. Qui ponctue mes moments de leisure plus que ma vie au jour le jour. J'ai des souvenirs très précis, à chaque recoin, avec ces titres et chacun tiraillent tellement un passé pas si proche que je ne peux les écouter impunément.

Tout comme un album des Doors, qui m'impliquera toujours trop émotionnellement pour que je puisse l'écouter à la légère. D'une oreille distraite.





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