lundi 15 septembre 2014

You’re no better off, living your life and dreaming at night



J'ai reçu des messages de plainte concernant mon non racontage de Londres.
Du coup je vais vous parler de Deauville.

...

Les fesses sur un muret en briques, un sandwich crudités-que dalle dans la bouche, mon smartphone et un coca dans la main, j'ai réalisé à quel point mes "vrais" amis sont bienveillants.

Si j'avais passé ce week-end avec mes "vrais" amis, je ne me serai jamais retrouvée les fesses sur ce muret, avec un sandwich rachitique et du coca chaud. J'aurais été dans un resto, à rire ou à me taire, sans qu'on me regarde de travers pour ça.

J'ai retrouvé une ambiance collégienne, encore plus incongrue dans un groupe de quasi trentenaires surdiplômés. Un rabaissage constant dès que j'ouvrais la bouche, des running gags à mes dépends, enfonçant bien le clou de ma qualité d'inférieure. L'Alpha toujours secourue par les rires hyenesques de la Bêta. 

Moi l'hypersensible ait vu défiler à vitesse flash les insécurités de ces gens que j'aimais bien, a priori. Qui ont été là pour moi dans un passé pas si lointain. Les raisons qui pourraient les mener à faire ça ? A agir ainsi envers moi. L'outsider merveilleuse dès qu'un groupe est impair. 

Je n'avais pas de girlfriend de proximité, de personne indétrônable qui choisira toujours mon camp et se mettra en travers de quiconque tente de percer ma muraille de chine. Ma personne préférée au monde m'a dit que c'est parce que je donnais l'impression d'être forte. De pouvoir encaisser.

Mais ça n'est pas une excuse recevable ici, ces gens autour de moi m'ont ramassée pendant mon plus gros coup à l'estomac professionnel et je me suis assez ouverte à eux pour qu'ils sachent qu'on ne me tourne pas en dérision systématique, y compris quand je parle de sujets qui me tiennent à coeur, impunément.

Avant de m'endormir, le rideau est tombé sur l'apogée du spectacle : en cherchant une histoire d'horreur, d'épouvante et de frémissements à se raconter avant de dormir, comme des boyscouts, une de ces amies s'est fendue d'un "Johnson, t'as qu'à nous parler de ton enfance, ça fera l'affaire.".

Les dîners de con c'est tellement moins bien quand on est le seul larron et que tous les doigts sont pointés vers soi. 

Je crois que je n'aurais pas aussi mal vécu leur acharnement si je n'étais pas sortie d'une semaine de bienveillance et de mouvement vers l'avant. 
Londres.

Je vous en parlerai plus tard, quand j'aurai recouvert les égratignures de ce week-end d'une couche de monotonie quotidienne.

Si vous ne faites pas partie de mes "vrais" alors, from the bottom of my heart: dont act like that. 
On n'a jamais le cuir assez dur pour supporter ces assauts lancinants. 
La bienveillance, c'est so 2015. Believe me when I say.

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