mardi 11 août 2015

Save yourself a lot of agony




 [Shake your head
And walk away from me
Go on, do what you do best]


Il paraît que ça fait 10 000 jours aujourd'hui que j'arpente cette Terre.

J'ai vu pas mal de choses, rencontré pas mal de gens. J'ai assez bien géré la phase excitante du début de vie, la course aux diplôme, à l'émancipation, la création d'un entourage amical confortable.

Et maintenant, le vide.

Aucun projet, aucune raison de traîner dans le coin beaucoup plus longtemps.

Je ne sais pas comment ça se passera. Si mon système nerveux lâchera et que je finirai internée. Ou si j'aurai enfin le courage de. Je ne sais pas si, pour plaire aux gens autour de moi, je ne vais pas continuer à faire semblant, à bouger, à brasser des mots et des choses, alors qu'en fait je passerai mes journées sur un canapé à regarder dans le vide. 

Tant que je ne fais pas trop de remous, mes amis continuent leur vie, en estimant que je dois aller. Ils gueulent quand je leur parle de ce qui se passe vraiment, mais ne parviennent pas à trouver d'argument, de solution. C'est trop leur demander que de m'impliquer dans quoi que ce soit, maintenant que tout le monde a défini les grands tracés de sa vie. 

Même mes semblables sont mieux armés. 

En ce 10 000 jour, je réalise le retour en arrière opéré ces derniers mois. Lentement, depuis décembre et ce brisage de coeur insensé et inopiné, je suis repartie dans le mauvais sens. Vers ce que je pensais loin derrière moi.

J'ai plus que rarement le courage de me maquiller. Mes cheveux sont attachés. Mes vêtements amples et choisis par confort et non plus pour plaire ou me faire positivement remarquer. Mon regard est mou et ne parvient plus à soutenir ses congénères plus d'une poignée de secondes. Je ne supporte plus la compagnie des autres, surtout quand ils sont les autres des autres. Je recommence à ne plus m'aimer, je crois.

J'ai fait preuve de ma plus grande lâcheté lors du dernier drame en date. Il faut dire qu'il suffit que j'admette aimer quelqu'un pour que le malheur frappe.

J'ai causé tant de douleurs à un être qui a été une embellie dans ma vie. 
Il se traîne avec sa collerette et son ventre rapiécé, l'ombre de lui même. 

S'il s'en sort, il ne sera plus que l'ombre de lui-même, et dans ses interactions avec moi, il y aura toujours une hésitation, un vague reproche : tu les as laissés me faire ça, tu n'étais pas là. 

Je me suis barrée, une fois de plus. Parce que je crois que cette fois, ma santé mentale y serait restée. J'ai fait le choix "clinique" que tous mes bienveillants me poussent à faire.

J'ai perdu de vue la faculté à faire les choix du coeur. A m'indigner et à me passionner. J'ai perdu ce qui faisait que j'étais moi. Tout glisse, et je hausse les épaules.

Les seuls plaisirs qui m'effleurent sont des répétitions, plus des découvertes. Je n'ai plus ni la tête, ni l'âme à ça.

10 000 jours c'est long.

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