jeudi 23 juin 2016

Never break a sweat


 Non je ne vous ai pas oublié, mes petits lamantins. 
C'est juste que depuis une poignée de semaines, j'essaye de faire rentrer le diable dans sa boîte.

Alors non, je ne suis pas un rogue demon hunter, ne soyez pas si premier degré, je tente juste d'anesthésier à nouveau mon débile de cœur qui commençait à montrer des signes de réveillation.

Mais tout va mieux. 
Enfin... me concernant. Parce que dans la panique qui s'est saisie de moi à cette occasion, j'ai ouin-ouiné à l'oreille de qui voulait bien l'entendre, et du coup, la brigade de l'hétérosexualité normative s'est emparée du dossier.

Ce sont des gens qui veulent votre bonheur, même s'ils savent pas exactement ce qui le ferait.
Du coup, ils plaquent sur votre vie des moules (là, vous pouvez rester au premier degré, c'est même conseillé) qui leurs sont propres et qui fonctionnent dans la majorité des cas. Enfin, en apparence. Et pour la brigade de l'hétérosexualité normative, c'est bien ça l'important : les apparences.

Du coup, j'ai eu beaucoup de "Johnson, mais pourquoi tu tentes rien ?" "Maizenfin, aimer c'est ce qu'y a de plus beau !" et consorts.


Nope. Pas dans mon cas. Et je ne me complais pas à être un cas : les statistiques sont là. Pour un brisage de coeur, la plupart des gens ont des histoires au moins appréciables, si ce n'est miroboliques. 

Pour un brisage de coeur, perso, j'ai 2 ans minimum à m'en remettre puis j'en subis un autre dès que je ressors la tête de l'eau et ainsi de suite. 

Présentement, je suis toujours en train d'oublier Monsieur "Il ne s'est rien passé" d'automne 2014.
Oui, je suis lente.
Non, vous n'avez pas le droit de me juger.
Considérez que je suis une dyslexique de l'amour. Vous n'iriez pas donner des leçons à un dyslexique en lui disant que, quand même, lire Les Misérables, c'est pas la mer à boire ?

Sauf que si t'es dyslexique et que tu veux lire Les Miz, y a l'audiobook.
Pour l'amour, y a pas d'itinéraire bis.
Il y a diviser pour mieux régner, à la limite : le chat pour l'affection, le colocataire du moment pour la compagnie, le garçon-sans-nom d'une nuit pour le sexe. 

Et ça me va tout à fait. Mais alors tout à fait.
Vous m'avez vu dernièrement ? (On repasse en second degré : ééévidemment, si vous êtes ici c'est que vous voulez de mes nouvelles mais pas au point de devoir passer du temps en ma compagnie physique, vous ne leurrez personne.)
Quand je marche dans la rue, je SOURIS.
J'ai des choses prévues un peu tout le temps.
Des projets pro qui avancent.
Plus trop de problèmes d'argent pour les 6 mois à venir.
Un chat qui a enfin craché sa méga boule de poil qui le bouchait de part en part. (Pardon, mais c'est tout à fait NOTABLE à l'échelle de ma vie).

Qu'est-ce qu'il me manque ?
Voir Ed Harcourt en live, un jour.
Voyager. En Écosse, au moins.
La pulsion d'écriture (et de lecture, tant qu'on y est)

Mais pas un putain de garçon non éclairé qui va débarquer dans ma vie, faire un 360 degrés en mode éléphant dans un magasin de porcelaine, et rebooter Miss Johnson en mode "ACHEVEZ-MOI MES YEUX NE MÉRITENT PAS DE CAPTER LA LUMIÈRE DU SOLEIL."

L'amour n'est pas la solution. Pas pour moi. Et je le dis sans aucun regret.


Les garçon hétéro autour de moi se servent de leur meuf comme de leur mère (au mieux, parce que pour certaines c'est plutôt de l'ordre du souffre douleur, la femme ramenée au statut de baballe déstressante) et il a été clair depuis que j'ai été en capacité d'enfanter que cela n'arrivait jamais.
En tout cas, pas de mon vivant. 

J'ai pas l'impression qu'ils leur apportent grand-chose d'autre. Beaucoup ne couchent même plus tellement ensemble. Discutent de loin en loin. Ils partagent un espace, par habitude.
Quand je pose la question, on me répond "Oui mais j'arrive pas à vivre seule".

Alors 1) c'est triste, et tu devrais essayer, parce qu'on apprend à se connaître dans ces cas-là et on sait mieux choisir qui pourrait nous accompagner, ça évite les erreurs de casting qui piquent.
Et 2) moi j'arrive définitivement à vivre seule. Ca a pris du temps, mais ça y est. Et vous savez ce qui a pris le plus de temps ? C'est de me défaire des attentes de la société et du lobby de l'hétérosexualité normative (dont, mes gow, vous faites partie dans 95% des cas).
D'arrêter de me prendre la tête sur mon apparence, mes postures, ce que j'avais le droit ou pas le droit de dire (voire de penser) SANS QUOI JE NE TROUVERAI JAMAIS MISTER RIGHT.

Cette immense angoisse chassée, les garçons ont afflué. Alors ouais, pas des Mister Right, mais des mister quand même. Et j'ai su nous trouver des occupations. 

Accepter l'idée que chaque modèle de bonheur est individuel, et qu'il ne peut pas être plaqué d'une personne sur l'autre, c'est déjà faire un grand pas vers la compréhension. Et ça n'a l'air de rien, mais vous enlèverez un énorme poids des épaules de celles (et sans doute "ceux") qui n'osent pas être eux-mêmes et partir en quête de leur bonheur.

Don't be an heterosexual normative bitch, en somme.


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