mardi 16 mai 2017

Let it rain till it's pouring



J'ai pas envie que ce soit l'été.
Les deux derniers ont été cuisants, dans les deux sens du terme.
En tant que sans-dents, je ne prends pas mes vacances en même temps que tout le monde. Du coup je fais partie de ces parisiens qui se disent "chouette, je vais profiter de la ville !" et qui se retrouvent le nez devant des successions de rideaux baissés.
Alors je rejoins la horde de zombie préposés à maintenir un minimum d'activité dans notre corporation. 
L'année dernière mes tentatives de socialisation ont été très très vaines de ce côté là. 
Alors je scrolle les photos de vacances des autres en me disant que l'ordinateur va sûrement imploser de surchauffe.
Dans l'idéal, cet été, j'aimerais lire. Beaucoup. Et peut-être retrouver l'inspiration perdue il y a 7 ans, quand j'ai commencé à travailler. 
Ca me frappe quand je vois les fichiers laissés pour mort sur ma clef usb "dernière modification : 2010". 
Depuis cet été là, beaucoup de choses ont changées. Je suis devenue une grande fille émotionnellement – déjà, je ne tombe plus amoureuse. Et ça change tout. 
Les gens de ma vie, eux, datent pour la plupart d'avant, et pensent que je suis toujours la jouvencelle naïve qui tombait amoureuse comme elle tombait de vélo (copyright), mais j'ai beau chercher, je ne trouve plus aucune ressource de ce côté là, à l'intérieur.
Non pas qu'il faudrait.
Oh non.
Ce n'est clairement pas le moment. Ce n'est clairement pas l'endroit. Et les derniers garçons de ma vie ont tous un défaut rédhibitoire.
Celui qui est quasiment marié m'a envoyé le texto le plus romantique jamais reçu.
J'ai poussé un cri de frustration mêlé à de la joie, de la surprise et de la colère, en l'ouvrant. C'était inédit.  
J'avais envie de lui répondre "tu n'as pas le droit de penser à moi !" et "Oh la la mais ça ne va pas de penser à moi ?" et encore "Je suis on ne peut plus touchée que tu penses à moi", oui, les trois en même temps.
A la place, j'envoie quelque chose de très cynique, quelques heures après.
Moi qui dit toujours ce que je pense et qui dégaine mes reparties plus vite que mon ombre.
Danger, danger
C'est le mauvais candidat pour une éventuelle création de poste "relation longue durée" dans la start-up Johnson INC, mais si je regarde la vérité en face : c'est le seul candidat crédible qui m'ait jamais montré de l'intérêt.
J'ai pas envie que ce soit l'été.
De vivre la nuit. 
De boire sur les quais du mauvais vin, en ayant mal aux fesses et pas de toilettes à l'horizon. 
De hanter mon cimetière plein de touristes qui osent me poser des questions malgré mon tirage de gueule en mode "Beware of the queen bitch".
J'ai pas envie que ce soit l'été parce que d'habitude il atteint son apogée avec Rock en Seine, et que cette année, rien ne me dit. C'est peut-être parce que l'année dernière ça a coïncidé avec la plus grande CATastrophe de ma vie.

J'ai pas envie que ce soit l'été, de sentir la solitude s'immiscer, parce que d'un coup, je ne serai plus entourée par ma simili famille. De voir les amies éparpillées et d'être livrée à moi même.
Soumise à mes tentations. Des plus roses aux plus noires.

J'ai pas envie que ce soit l'été.



I've spent all summer days driving
I'm tired of holidays ruined
No more take-away's, expired food
I need a real day
Time runs faster when you're loaded
Bright lights blind me all weak
Living in the city, I'm a high-speed drill
I need a full day diving
Tons of heavyweight food
Roosters from the sister islands too
I'd better get working
I'm bored with all that brainwashing
Let's break all separate rooms
Changing's no fun if you don't want to

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