lundi 18 septembre 2017

This machine is going wrong



Est-ce que le monde se délite au rythme où les arbres dans l'allée d'Oscar sont coupés ? C'est une théorie valable, dans ma cosmogonie. 
La rébellion de leurs racines a soulevé un morceau de trottoir juste assez haut pour qu'une fois mes fesses posées, mes genoux me servent d'écritoire.
La playlist est Tom McRae.
J'ai bien tenté de lancer celle intitulée "Party" mais je serai toujours une emo @ heart.
Tom m'a sauvé la mise cette semaine. Un jour où je me suis particulièrement sentie insignifiante, Tom m'a fait toucher le fond pour m'en déloger à coup d'éclats de rire.
Sur ma bonne vieille marche, à la Maro, j'ai resenti la présence d'un semblable pour la première fois depuis des lustres. Un type qui n'écrit que des chansons tristes sans aucune compromission à la pop. Une sorte de pré carré du désespoir habité par peu de gens au final.
Et tant mieux, parce qu'en général, on ne les aime pas. 

Les allers et venues sont incessantes devant moi.
En arrivant, j'ai combattu mon arch nemesis du cimetière : La Camion des Agents d'entretien ; garé juste là où je voulais me poser.
Après un duel visuel d'une minute trente, j'ai obtenu une victoire totale.
Le trottoir est à moi et à mon coccyx malmené par un été à vélib. 
Oscar est comme un animal de cirque désormais. Ou de zoo, derrière sa vitre ridicule, qui renvoie le reflet des flash et laisse un souvenir "mouais" aux touristes quand ils se repassent - s'ils se repassent - leurs clichés de vacances.
C'est grâce à Oscar et Dorian que j'entame une nouvelle vie, lundi [Aujourd'hui, du coup]. 
Il fallait que je vienne lui transmettre une dose d'hommage.

Si j'avais été un garçon, j'aurais ressemblé à Tom McRae.
J'ai raté ma carrière de singer-songwriter alcoolo-attachant. A la place je suis une femme à qui son genre amène plus d'emmerdes que de privilèges. Pas tout à fait épanouie intellectuellement. Qui n'a plus de passé et un avenir toujours aussi incertain.

Je profite du probable dernier ciel bleu de l'année dans l'endroit qui reste ma maison. Avec les restes terrestres de ceux qui sont devenus ma famille. C'est une chance que cet endroit existe et qu'il me soit si accessible.
Un sphynx sinistre derrière des gens en K-way qui posent. Ce n'est pas Oscar. Ce n'est pas parce que c'est écrit dessus que c'est lui. Mais ça reste son endroit principal à Paris. Alors mon univers tourne autour d'ici.

If words could kill, I'd spell out your name

J'ai encore eu une année mouvementée. Ca ne s'arrête jamais vraiment. Certains me plaignent de cette aura de chat noir que je semble me traîner. Aimant à désastres. D'autres lèvent les yeux au ciel en m'intimant d'être plus positive (ceux-là sont clairement des êtres insensibles passés à côté de moi).

Dose me up. I can still see the ground.

Ça fait trois fois que Vampire Heart passe, ça signifie sûrement que je devrais bouger. 
On m'amènerait un oreiller, mon chat et une couette, je ne partirais sûrement jamais, mais il faut accepter de faire partie du monde des vivants. Avec toutes les irritations que cela induit. 
Encore pour un moment, du moins.

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