jeudi 19 janvier 2012

To die by your side is such a heavenly way to die


Quand des personnes qui ne se sont pas concertées me disent la même chose à quelques jours d'intervalle, j'ai tendance à le prendre très au sérieux.

En ce moment, c'est "tu peux être fière de tes études". 

J'ai un peu oublié, il est vrai, de m'auto-congratuler, tellement il était clair pour moi, depuis le lycée, que je devrai me taper 5 ans d'étude post-bac. 

Ce n'était même pas un choix, c'était comme ça.

Et puis, entre temps, j'ai emménagé à Paris où je n'ai fréquenté que des gens comme moi, dans leurs études ou tout juste sortis de celles-ci. Je crois que pas un seul de mes amis n'est ou ne sera pas bac+5.

Ce n'était pas le cas quand j'étais en Normandie, une de mes meilleures amies n'avait pas le bac, une autre était en école d'Art, un autre avait cessé ses études à la fac avant d'obtenir un diplôme. Tout était beaucoup plus hétérogène. Quelques uns étaient complexés, pas les plus proches, par mon parcours.

A Paris, je suis dans la normalité, j'ai l'impression qu'il y a les "sans-diplômes" et les CSP+ et pas grand-chose entre les deux. Ce qui nous différencie maintenant, c'est le salaire. Et, bossant dans la culture, je me retrouve tout en bas du peloton. 

Les amis avocats, ingénieurs, ceux dans la pub, ou cadres sup' me font les yeux ronds quand je leur dis combien je touche après 5 ans d'études. Moi, je m'estime déjà heureuse de ne pas être au smic, je sais que c'est le cas de beaucoup de gens qui débutent dans l'édition. 

Je me sens de plus en plus proche des free-lance. Ces précaires un peu foufous qui ont décidé que les horaires de bureaux c'était pas pour eux. Le plus souvent arty - maquettistes, auteurs, graphistes - ils passent pour des cinglés auprès de mes anciens compagnons estudiantins. Et pourtant je les envie. 

Je me retrouve de plus en plus avec une main qui me tapote le dos, en soirée, accompagnée d'une voix me disant "nan laisse, c'est pour moi.". J'éveille une certaine pitié de la part de gens qui se crèvent pour un boulot qu'ils n'aiment pas, qu'ils doivent oublier tous les soirs en buvant - se frottant - dansant comme des fous (d'où leur salaire). 

Je me crève aussi, même si mon salaire ne suit pas. J'ai aussi ce besoin de tout oublier et d'avaler comfort food / alcool / painkillers pour oublier au plus vite l'enculage de mouche quotidien. 

Je suis à ce carrefour de ma vie où il va falloir opter entre la marginalisation et l'intégration complète. 
C'est ce que j'ai prévu de faire ce printemps. Aller à New York et regarder les gens. Voir qui m'inspire le plus : les gens de Wall Street ou ceux de Brooklyn. 

Et, en rentrant, me donner les moyens d'arriver à mon nouvel objectif. Que ce soit l'un ou l'autre.

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