mercredi 27 février 2013

What didn't kill me...



[...It never made me stronger at all.]

Si j'avais à nouveau seize ans, j'aurais énormément de choses à vous raconter. A partager. 
Mon coeur déborderait de tout ce qui s'est passé - se passe. 

D'images indélébiles gravées mais que l'on se sent tout de même obligés de partager, pour qu'elles ne restent pas des clichés uniques dans un oeil qui pourrait si facilement se fermer. 

Je ne suis pas certaine d'avoir toujours besoin de venir ici. 

Je ne sais si c'est l'état de choc dans lequel je suis actuellement, je ne sais si c'est parce que j'ai enfin trouvé un équilibre instable.

Je sais juste que depuis quelques temps, je peux rester assise à regarder dans le vide sans avoir besoin de rien ni personne.

Je n'irais pas jusqu'à dire que je prends soin de moi. Mais je suis parvenue à cet état autarcique de routine. Ce moment où tu fais la paix avec ton coeur, ton âme et tout le bardas et où tu acceptes de survivre en communion avec eux : "on ne tombe pas malade, on ne geint pas, et on ne pense surtout pas".

Ce pacte est précieux.

C'est celui qui m'a permis de marcher quelques pas, de grimper sur une estrade et de parler dans un micro devant peut-être une centaine de gens. C'est celui qui m'a permis de trembler de partout sauf de la voix, et de ne pas m'écrouler entre deux phrases. C'est celui qui a stoppé l'approvisionnement de larmes dans mes yeux et de morve dans mon nez. 

C'est celui sans qui je n'aurais jamais pu reprendre le train qui me ramenait à ma vie. A l'après. 

A "et maintenant ?" 

C'est un peu ce qu'on s'est dit, mon coeur, mon âme et moi, sur le quai de la gare Saint-Lazare, dimanche soir. 
"On fait quoi ?", "Et comment ?". 

Nous étions sous la neige. Un sac sur l'épaule, un sac sur le bras. Des voyageurs de chaque côtés. Le coeur en berne, le sourire à l'envers. 

Broken heart in the end, you'll never see me, never see me again... 

Comment on va faire, tous les trois, pour avancer sans garde-fou ? Sans cette barrière morale qui me disait "Non, tu peux pas faire ça, ça lui ferait trop de mal.". 
Je ne me pose pas sérieusement la question - elle ne se pose pas - pas encore. 
Mais je sais que la prochaine fois où je me la poserai, il y aura danger.

Je vivais de grandes choses pour rendre cette dernière personne fière, et j'ai réussi - c'est quand même MA carte de visite qu'on a retrouvé planquée dans son livret de famille.
J'évitais de trop me faire du mal, voire de me suicider, tant qu'elle était encore là pour en souffrir. 
Je cherchais l'autre, désespérément, pour avoir quelqu'un à lui présenter avant qu'elle ne disparaisse.

Je n'ai donc plus trop de but, plus trop de bornes non plus, maintenant que Mémé est morte.
Alors on va tenter de vivre au jour le jour, même si on sait tous trop bien que je n'ai jamais été très douée pour ça.



2 commentaires:

  1. Je suis de tout coeur avec toi. Même si on se croise peu, n'hésite jamais.

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  2. Et si tu vivais pour tes amis ? Si tu as besoin d'un but dans la vie, repose-toi sur moi.
    Je sais que ce n'est pas pareil, que ce ne le sera jamais plus, mais moi, je veux te voir évoluer, pouvoir être fière de toi, te voir heureuse, avec ou sans amoureux, apprêtée ou non... Peu m'importe du moment que tu te sens bien.
    Oui, je viens de te faire une déclaration.
    Tu es une de meilleures amies et je t'aime.
    Là, c'est dit.

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