vendredi 8 mars 2013

I'll wait all on my own like a flower in the snow


Dans mon optique de "ressentir à nouveau quelque chose, n'importe quoi", je suis retournée sur les lieux de ma dévotion amoureuse saison 2009/2010.

Le rideau s'est levé sur un autre garçon, plus brun, tout aussi charmant - sûrement - mais pour qui je ne ressens évidemment rien. 

J'ai conclu cette excursion en glissant un "c'est difficile pour moi d'aimer qui que ce soit d'autre ici."


Cette année là, j'ai vécu high as a kite. 
Je vivais la nuit, dansais jusqu'au petit jour, dormais avec des rockstars et me réveillais pour rejoindre ma Sorbonne sur les coups des 10h, 10h30. 
Les heures de vide étaient comblées par des bières et des œillades à un serveur tout à fait regardable. Les cours suivant je tapais frénétiquement Ligne 3. 

Entre le Luxembourg, ma Sorbonne, Le Reflet, un Mk2 de l'Odéon et Gibert, j'avais reconstitué un petit monde tout à fait acceptable que je rechignais à quitter pour la ligne 4. L'immonde, l'ignoble.
Cette année-là, l'année de tous mes rêves réalisés, l'année où le manque de sommeil rimait avec monts&merveilles, avait débuté quand, en octobre, je crois, un blond solaire avait scotché tout mon moi dans son siège (pourtant fort inconfortable). 

Je crois que je me suis perchée ce jour là et que je ne suis jamais redescendue. Un de mes derniers amis hétéro t'a trouvé ton surnom et tu es devenu comme mon ombre. Comme si nous étions un couple, aux yeux de tous, tellement c'était évident que tant que tu serais dans ma tête, le reste de ma personne serait inatteignable.

J'étais dans une bulle de poésie et de pas légers, méconnaissable. En roue-libre. En auto-gestion. 
Je t'ai protégé comme rarement j'ai protégé un garçon. Même réel, même palpable. 

Je te cachais farouchement, jalousement.

Il y a des moments où je tombais dans le caniveau de mon rêve. Des moments de doute, de pleurs, de réveils échevelée, à la bourre, à la masse. Le doute n'a jamais porté sur toi, mais sur moi.

Un soir de pluie, où, gravissant ma rue, je m'imaginais ce que ça serait de rentrer et de te trouver, où, accablée, je me suis agenouillée près de mon ordi, après avoir découvert l'appartement vide.

J'allais sauter dans la douche avant d'entamer ma deuxième journée, de mettre mon masque d'ombre et de nuit, de sortir, vers un de mes autres chez moi. Et puis ton mail. D'abord la réaction du delete that fuckin' spam à cause de l'adresse italienne. 

Et puis la déferlante, comprendre, en analysant le mail dans sa globalité. Ne pas y croire. Ne pas garder de cri pour soi - ce serait imploser. Danser, hurler. Mais pas dans la rue, pas à cause de la bière et des shots. 

Parce que tu étais toi, tel que je t'avais toujours imaginé. 

La suite, on la connait, puisque tu ne fais plus tout à fait partie de ma vie maintenant. 
Tu es une icône de 2cm² dans un programme quand je te croise encore.

Ma vie ne ressemblera plus jamais à celle que je vivais quand j'étais encore sous le coup de ton aura. C'était une parenthèse, longue, pleine, merveilleuse. 

Je t'ai sûrement plus aimé que la totalité des garçons avec qui je suis sortie pour de vrai. Tu es à peine en dessous de mes rockstars et de mon panthéon - life achievement. 

Alors que tous regardent le grand brun, son grand nez, ses grands yeux, son joli jeu, je garde l'image d'un jeune prince que j'aurais probablement suivi au bout du monde. 

C'était bien.

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