mardi 10 septembre 2013

'Cause things go together better than others...

[...like manic depression and hyper sexuality]

J'ai développé un énième super pouvoir : celui de pouvoir me repasser un morceau que j'ai beaucoup écouté dans ma tête.

Imaginez donc : vous me parlez, je hoche la tête de temps en temps, mais mes doigts (ou mon pied gauche) battent en rythme alors que je n'ai ni écouteur, ni oreillette. 

Voilà. Pratique non ? 

J'ai toujours été monomaniaque de la musique.
Je me rappelle d'une veille de rentrée, où, pour m'endormir malgré la peur qui me tenaillait, j'ai chanté tout le - mince - répertoire que je connaissais à l'époque.
Bien sûr, très vite, ma mère m'a dit de fermer ma bouche, alors, j'ai continué, mais plus bas.
J'ai fini par m'endormir, mes peurs sont devenues réalité, mais j'ai survécu.

Mes alliés à l'époque s'appelaient Queen, Blankass, Polnareff, Berger, Noir désir. Je ramassais ce que je pouvais, avec les faibles moyens et un équipement technique avec une aile en moins.

C'était avant Jim, avant Damon, avant Carl, avant tous les Alex, et bien avant mes hotnastycoolcats.

Avec internet, la pop a explosé dans ma vie, "britpoppunk" je suis devenue, comme une identité de plus qui s'accumulait à celles des personnalités que j'explorais, hors ou en ligne. 

Comme mes amis allaient et venaient un peu trop et que la famille que je tentais de récréer avec eux était encore trop bancale pour moi et ma sacro-sainte recherche d'équilibre, j'ai enrichi mon monde intérieur d'énormément de bande-sons diverses, la musique partout, la musique tout le temps.

Toutes les économies, tout le sacrifice. Parce que ça m'aidait à aller mieux, même si je savais que je ne pourrai jamais aller bien.


J'ai passé un été foisonnant, comme je n'arrête pas de le répéter. Je me pensais blasée, même si vous savez combien je hais cet état chez les autres, et je me complaisais dans mes acquis. 

Et puis, baffe musicale sur baffe musicale, j'ai été remise à ma place par mes tympans. Je suis toujours une petite fille hypnotisée, bouche ouverte et à bout de souffle devant ces gens plus grands, plus hauts, au milieu de ces gens remuants, suants, sous ces lumières, ce son qui dévaste tout sur son passage.

J'ai toujours eu mes propres dieux. Et si, peut-être plus que la plupart des gens, je suis bien placée pour savoir que les musiciens sont des humains très faillibles, je les laisse pourtant entrer dans mon coeur aussi instantanément qu'un shoot d'héroïne. 

Quand on y pense : je ne pardonne jamais, je suis hors d'accès pour la plupart des gens, je ne regarde même pas mes interlocuteurs dans les yeux, les proches des autres ne sont pas les miens. Je retiens intimement tout ce qui m'a été fait et j'ai bien conscience que je ne dispenserai pas d'absolution dans cette vie à la plupart des fautifs. Je trouve ça déjà cool enough de faire comme si je me pardonnais à moi.

Je crois qu'on avance bien, seule. Et que je n'arrêterai pas de si tôt de rappeler aux gens qu'ils sont dégageables en une pichenette. Un clignement d'yeux et je suis déjà sur la route, mon baladeur sur les oreilles.

Dans la confrontation, un haussement d'épaule, tout juste, un peu d'ébahissement parfois, mais c'est tout.

Personne ne m'est indispensable. 
Certains sont très confortables, et je prends un pied d'enfer à les côtoyer. Mais j'ai vécu dans l'inconfort et la douleur lancinante, je sais que je peux survivre sans eux et que, généralement, d'autres pointent leur nez derrière.

On ne sait jamais quand, on ne sait jamais si ce qu'on va gagner est meilleur que ce que l'on perd.
Je sais juste que j'en ai actuellement pas grand-chose à faire de vous perdre.

Je me ferai une raison, comme pour le reste, et il y aura toujours les quelques secondes, dans le noir, avant la première note, pour me faire oublier que vous avez jamais existé.

Je chéris ceux qui manient à merveille la science de faire partie de ma vie. Car il n'y a rien de plus compliqué.

Moi-même, j'ai longtemps voulu y échapper.

Et puis finalement... 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Veuillez écrire un truc après le bip visuel : BIP