lundi 21 juillet 2014

By the time they lost him, they'd realised he was a good lad.



Je me bats avec une note que je dois écrire, pour sortir de moi-même quelque chose qui s'est passé. Je ne peux simplement pas raconter cela tel quel. J'ai une sorte de pacte, un mini serment tout en non-dit.

D'un autre côté, ne pas l'écrire serait un crime. Et garder ça pour moi, du suicide. Me confier à mes proches ne m'apporte qu'un infime réconfort, car dès que je parle d'un sujet à voix haute, je n'exprime en réalité qu'un petit pourcentage de ce que je veux dire vraiment. 

Alors me voici, devant vous, à parler pour ne rien dire, à vous avertir que vous n'allez sûrement rien comprendre mais qu'il est primordial pour moi d'écrire ce qui se passe, pour pouvoir le digérer, et passer à autre chose. 

Pendant longtemps, je n'ai pas eu de relations. Avec personne. Pas d'amis, peu de copains et encore moins d'amoureux. C'était juste trop compliqué, et ça ne valait pas, au final, l'énergie que je dépensais à essayer d'être normale, de suivre une conversation, de me plier aux us et coutumes que tout le monde autour de moi semblait avoir intégré naturellement. 

Puis je suis tombée sur des exceptions. Des gens qui comprenaient, vraiment, les petites phrases que je lâchais quand je n'étais pas assez vigilante. 

Mes relations ont toujours été décalées, et font secouer la tête de droite à gauche à mes amis équilibrés sans aucun troubles sociaux. Ils ne comprennent pas, mais ils acceptent, et c'est bien tout ce que je leur demande.

J'ai du mal, moi-même à comprendre ce que je fais. Où je vais. Je me laisse porter en fonction d'intuitions. Mon coeur, mon esprit, repère quelqu'un et c'est tout mon être qui veut partie de sa vie. Comment importe peu. Je ne peux juste pas laisser passer cette personne.
Je tombe amoureuse d'esprits, de façons de penser. Je m'attache à la façon dont les autres s'attachent. 
Je suis profondément touchée d'être juste spectatrice de la vie d'autrui.

Suis-je si différente ou me la pète-je juste ? Pourriez-vous vous demander...

Je sais que les gens qu'on dit normaux aiment les exemples. Les détails. Les précisions.
Moi je sais pas faire. Mais je vais tenter.
  • Voir ma famille est un stress. Cela m'épuise littéralement et me met le moral à zéro.
  • Deux des relations à laquelle j'accorde le plus d'importance dans ma vie sont avec des personnes jamais rencontrées "en vrai". 
  • Pour l'une des deux ça n'est plus vrai, et *spoiler* la relation s'est terminée au moment même où nous nous sommes vus.
  • La personne dont je suis le plus proche ne supporte pas de me voir trop longtemps, et vice versa, car éponge émotionnelle + trop grande empathie = catastrophe niveau moral.
  • Les garçons que j'ai tenté de rencontrer sur des sites de rencontre rebroussent généralement chemin après m'avoir demandé une date, mon numéro, etc. Et avant de m'avoir vue.
  • Les gens m'annulent facilement de manière générale. Je ne comprends pas pourquoi, mais près d'un événement sur deux planifié à l'avance sera annulé par l'autre.
  • La personne que je fréquente le plus régulièrement est mon exact opposé, ne pige absolument que dalle à la façon dont je fonctionne mais arrive miraculeusement à communiquer avec moi de façon inouïe. Un très grand mystère.
  • Je tombe amoureuse en 5 minutes. Une heure grand max. Mais vraiment. Et j'ai assez de passion pour tomber amoureuse plusieurs fois, simultanément parfois. Et oui c'est de l'amour réel. Ca n'est juste jamais une relation amoureuse. 
  • Je me sens plus proche de personnages fictifs et/ou morts que de 99% de mes congénères bien vivants.
  • Lorsqu'on me demande de parler de moi, je vis ça comme un interrogatoire. Je baisse les yeux et je tente d'évacuer le sujet le plus rapidement possible. Sauf quand on veut vraiment explorer en profondeur, là, ça devient ma plus grande passion. Comprendre l'autre, me comprendre moi, c'est mon passe-temps préféré.
  • Je ne laisse pas mon numéro après une nuit passée avec un garçon quand j'estime que la relation est terminée, jusqu'ici ça a toujours été mutuel. Ca n'est pas pour faire ma connasse et par peur que l'autre s'attache, bien au contraire. C'est parce que je prévois tout très à l'avance, et que je sais bien que ça ne mènera nulle part. Je ne perds pas de temps. Je n'expose ni l'autre, ni moi, à la déception et aux déconvenues. Par contre, si j'estime qu'il y a le moindre minuscule espoir, je tente. Et je m'investis comme jamais.
  • Je pratique la double-lecture : je comprends à la fois ce que vous me confiez et ce que vous ne me confiez pas, j'interprète tout et je déduis énormément. Je réfléchis toujours à un mot ravalé, une phrase laissée en suspens. Rien n'est jamais gratuit.
  • Pour autant, je ne supporte pas le mensonge. Ca me ronge comme de l'acide. Même si ma conscience ne le détecte pas au moment où il est prononcé, je finis toujours par comprendre qu'on m'a menti, trompé, caché quelque chose. 
  • Et je n'oublie jamais. Parfois c'est très longtemps après, et je vous en veux encore plus de me faire me sentir très conne. Car j'ai pas l'habitude.
  • Je suis une créature d'habitude, même la fuite et l'éloignement sont une habitude.
  • Pardonner est presque impossible pour moi et je considère donc que je n'ai pas le droit à l'erreur non plus.
  • Je ne supporte pas la confrontation et lorsque je suis blessée, je me retire et met des barrières. Si l'autre n'est pas assez fin pour le voir ou le sentir, la relation se détériore vitesse grand V.
  • Ne pas me prendre au sérieux est sûrement la pire insulte qu'on puisse me faire. Ne pas comprendre quand je blague, également.
  • Prendre le temps de comprendre comment je fonctionne pour éviter de me blesser est une faculté que j'admire chez les autres. J'en suis incapable en retour. J'ai trop de boulot à me gérer moi même.
  • L'empathie me tue un peu, parfois. Et j'accapare le malheur des autres, comme on prend une partie du gâteau. 
  • L'autre doit être heureux. J'en fais une mission personnelle. Rien n'est pire pour moi, donc, que d'avoir participé au malheur d'autrui.
  • Sauf quand autrui a provoqué le malheur de quelqu'un qui compte pour moi. Là, je ne réponds plus de rien. 
  • Je prévois tellement les choses, les gens, les comportements, que la phrase que j'entends le plus est "Ah oui, tu me l'avais dit, mais j'l'ai pas fait.". Du coup, je suis frustrée. Souvent.
  • Je sens tout de suite si quelqu'un est bon ou mauvais et si une personne a des intentions sous-jacentes. Le problème c'est que généralement on ne m'écoute pas non plus quand je dis "Attention, c'est le diable".
  • Personne n'a été capable de rester dans ma vie plus de trois mois amoureusement. Et même mes amitiés subissent des coupures nettes pendant de longues périodes de temps. Un des remèdes à cela est l'éloignement.
  • Je suis donc hyper méfiante des gens qui sont présents dans ma vie depuis un bail sans discontinuité et je checke régulièrement avec eux si ça n'est pas juste la faute de l'habitude. Je suis légèrement paranoïaque sur les raisons qu'ont les gens de m'aimer et plus encore, sur les raisons qu'ils ont de continuer à m'aimer.


Voilà. J'ai bien noyé le poisson. Et on dirait que j'ai résumé 10 ans de blog en une liste. Je vais donc poser ça là et vous laisser vous démerder avec.

Comme d'habitude.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Veuillez écrire un truc après le bip visuel : BIP