dimanche 15 janvier 2017

Bad decisions




"Just don't get needy with me." 
Ophelia, de la série de MTV Sweet Vicious est mon spirit animal. 
Dans le premier épisode, elle met dehors sa choppe de la nuit, celui-ci la gratifie d'un "best date ever!" auquel elle répond un cinglant mais souriant "...not a date!"

Ophelia a d'autres priorités dans la vie que la romance. Ses études, la musique alternative, ses amis, oh, et la nuit elle pète la gueule à tous les agresseurs sexuels de son campus. 

En dehors de l'aspect Vigilante de sa personnalité, je m'identifie énormément à elle, et c'est une série indispensable que je vous recommande chaudement. Très chaudement. Genre lave-d'un-volcan-chaudement.

Comme elle, j'ai tendance à virer le plus vite possible la personne qui a partagé mon lit, comme elle, généralement je suis pas une trop grosse bitch et je laisse la personne dormir un peu avant de se casser, généralement, comme elle, je dois affronter des phrases de supplication du garçon qui me demande comment me recontacter. Parce que même s'ils veulent pas nécessairement te revoir, il FAUT qu'ils repartent avec un TRUC.  

Je finis par leur expliquer que ça ne mènera à rien et à quel point même s'il leur venait l'idée farfelue de me rappeler, c'est un mauvais plan. Mon coeur est resté accroché à l'autre jean-foutre de licorne avec qui "il ne s'est rien passé" il y a 2 ans et il se réveillera quand je lui en donnerai l'autorisation.
Pour un type stable et bienveillant, qui saura ce qu'il veut, et qui saura que ce qu'il veut, c'est moi, et qui saura me le communiquer en toute réassurance pour susciter de la confiance de ma part.
Bref, c'est pas demain la veille. 

Sauf que Jean-OneNightStand il aime pas trop être réduit à un coup d'un soir. Il prend ça pour un challenge. Alors que toi t'essayais juste d'être honnête et de pas tomber dans le bullshit "c'est pas toi, c'est moi."
Jean-OneNightStand réunit alors toute son estime de lui même pour te convaincre au choix qu'il arrivera à te faire changer d'avis, qu'il est différent, qu'il aime les petits chatons et les couchers de soleil.
Généralement, je finis par lâcher mon Facebook, comme compromis. Parce que 1) je déteste le téléphone, et 2) quand il découvrira ce que je poste sur les réseaux Jean-ONS décidera tout seul comme un grand qu'il vaut mieux lâcher l'affaire. 

Sauf que je ne suis pas sans failles, et qu'après une ou deux bouteilles, il peut m'arriver de céder une seconde fois et de devoir renommer conséquemment cette personne "Jean-TwoNightsStand", ce qui est tellement pas naturel, qu'en soit ça devrait me convaincre que c'est une putain de mauvaise idée à la base.
Mais il est 5h du matin, je viens de caser toutes mes copines et il reste aucun mec fréquentable dans la boîte, seulement cette jolie meuf qui m'effleure la nuque dès que je passe devant elle et à qui, malheureusement, mes ovaires préféreront toujours les 15 mecs peu fréquentables en train de cuver leurs 5 grammes. 
BREF. 
Il se re-passe ce qu'il se re-passe avec Jean-PlanCul et le lendemain midi, quand il est l'heure de dévoiler à l'autre mon faciès post-maquillage-cheveux collés perpendiculairement à mon crâne, celui-ci commence alors à montrer également son vrai visage.
Mais version Angel becoming Angélus dans Buffy. 

Le Jean-PlanCul, il aime pas trop la confrontation, il a d'ailleurs généralement laissé filer toutes les meufs bien de sa vie quand elles lui posaient des ultimatums. Jean-PlanCul quand il a un message à faire passer, il va le faire en mode Ninja. Genre "je suis trop sibyllin-même-si-je-suis-pas-exactement-sûr-de-la-définition-du-mot". 
Alors Jean-PlanCul, il te regarde derrière sa tasse de thé, et il commence à te dire des trucs chelous, qui font référence à une conversation que vous n'avez jamais eue sur ta nature profonde.

"T'es très sensible comme fille."
"Possible."
"Genre t'as beaucoup de... euh... sentiments."
"Je suis en vie, oui."
"Non mais toi plus que les autres."
"Je ne vois pas ce qui peut te faire dire ça quand l'intégralité de nos échanges de haute volée ont consisté à utiliser nos bouches pour tout faire sauf parler mais ok."
"Parce que moi euh... J'en suis à un point dans ma vie où..."
"Jean..."
"Non mais n'essaye paaaas de me convaincre avec tes paroles de vile tentatrice, je te dis que je suis pas prêt !"
"Pour ?"
"Pour tout ce que tu attends de moi" (suivi, généralement, d'un regard mélo dramatique vers le lointain) 
"De finir ton thé, mettre tes chaussures et t'en aller ?"
"Le reste..., enfin TU VOIS."
"Non, pas trop, mais apparemment toi tu as une meilleure vue, donc explique moi ce que j'attends de toi et ce que je ressens avec mon petit coeur transparent ?"
"Je ne peux être cette personne pour personne, c'est tout."
"Bon donc en fait on est sur la même longueur d'onde, tu me répètes mot pour mot ce que je t'ai dit la première fois qu'on s'est choppés, mais il faut que je fasse l'étonnée pour que le scénario colle à ton imaginaire débordant ?"
"Si possible, oui, et que tu aies le regard mouillé en me voyant claquer la porte de chez toi."
"Si ça peut te rendre service."
"Je n'aurais pas pu faire ton bonheur, tu sais."
"Ah ça, je suis assez au courant, oui."

Et ça se boucle généralement par un petit commentaire condescendant qui incite à vivre malgré la perte énorme que l'on vient de subir, du type "Ne regarde pas en arrière ! Va de l'avant ! Oublie moi et soi heureuse !"
(Oui, c'était le plan depuis le départ) 

Ces "Jean" là repartent avec une conscience clean, ayant évité tout un tas de problèmes qu'ils se sont eux-mêmes inventés.
Et moi, je reste avec mon impression tenace que je pisse dans un violon dès que j'essaye de dire à un mec "par contre t'attends à rien d'autre que du très très léger avec moi." 
C'est exactement ce qu'ils veulent aussi mais ça ne peut venir que d'eux, pas de nous. 

Je crois que quand j'ai perdu mon plan cul régulier, j'ai perdu plus qu'à la fin de toutes mes amorces de relations sérieuses, parce que cet oiseau rare avec qui j'entretenais une relation saine et sans sentiments dans un cercle vertueux de sexe et d'humour débile, est mille fois plus irremplaçable que tous les fuckboys qui ont cru que parce qu'ils manquaient régulièrement de chaleur humaine, ils étaient boyfriend material.

Je vous en prie, gens du genre opposé, écoutez la personne en face, quand elle dit oui, c'est oui, quand elle dit non, c'est toujours et irrémédiablement non, et quand elle dit "ok mais juste pour cette nuit" ça ne veut pas dire "je veux te passer la bague au doigt" parce que la vie a voulu qu'en fait, c'était pour deux nuits. On est un peu plus nuancées que cela. Et on a aussi le droit de pas savoir ce qu'on veut, et de décider de vous revoir "juste pour voir", sans pour autant devenir des hystériques folles de vous d'un jour sur l'autre.




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