vendredi 22 février 2019

It's the same dirty game burning like a flame



La vie devrait toujours être de l'ordre d'un après-midi passé à refaire le monde devant un mock-chicken&Waffle et une craft beer avec l'une de ses plus proches amies dans un diner sur fond de vieux tubes pop-rock. 

Mais la vie, c'est rarement aussi chouette. 

Surtout quand l'angoisse te rattrape comme une vieille amie pas tout à fait ghostée. 

Le retour de vacances s'est fait plus qu'en fanfare et l'énergie amassée sur le bord de mer s'est évaporée dans des roulements d'yeux et des soupirs à la recherche d'une nouvelle coloc. 

Les gens sont devenus fous et totalement inconséquents. 
On dit souvent que quand on propose un logement, on est en position de force, mais je vous jure qu'à partir de la deuxième personne qui vous fait croire qu'elle est en route pour visiter votre chez-vous alors qu'elle n'arrivera jamais et que vraisemblablement elle n'est pas morte dans un terrible accident vu qu'elle vient de vous bloquer sur le site où vous avez posté votre annonce, vous en avez gros, au moins autant que Karadoc de Vannes.

L'espace de quelques jours, pourtant, j'ai été heureuse. A nouveau. Je commence à me demander si j'aime vraiment Paris, mon job, ma chambre, mon chat... non, pas le chat. J'aime mon chat, même quand elle décide de victimiser tous les candidats colocs dans l'espoir vain de récupérer la chambre pour sa gueule.

Ce sont les bottes pleines de boue séchée que je suis arrivée à Brighton. J'avais payé pour un train, mais hey, un voyage heightsien ne serait rien sans des aléas de dernière minute, et long story short, je me suis retrouvée dans un bus pas très bien isolé, à me peler le cul sur des petites routes anglaises grisâtres. Une heure de plus que prévu au compteur, je me suis affalée dans un pub végan pour manger des frites qui se noyaient sous leur poids en chedar fondu, et j'ai expiré. 

Je suis pas décédé, j'ai juste relâché un gros soupir. La mer était - littoralement - au bout de la rue, et quand j'ai repris mon chemin, j'avais repris du poil de la bête. Il n'était toujours pas temps de m'avachir dans ma chambre d'hôtel avec vue, alors j'ai fait un tour au musée et je ne fus pas déçue. 
J'ai jamais vu de ville plus gay-friendly depuis San Francisco et il y avait non pas une mais deux expos passionnantes sur le sujet, une sur la transidentité et l'autre sur les looks queer. 

En fait Brighton, quand c'était pas LGBTQ+, c'était des vieux, des chiens, voire des vieux LGBTQ+ avec des chiens.
J'ai rarement autant ri intérieurement qu'en brunchant en écoutant la conversation d'un couple de sexagénaires qui décortiquaient la dernière saison de RuPaul's drag race, le tout dans une boutique d'antiquité où tout était à vendre.

J'ai fait de la grimpette pour aller voir des morts et prendre des photos folles. J'ai croisé quelques chats et me suis dit que, forcément, il s'étaient perchés sur les hauteurs de la ville pour dominer tout ce beau monde. Un blackcat m'a fait la danse des sept voiles, un redcat avait mieux à faire mais a pris le temps de se frotter un peu quand même, alors ça va.

Le Royal Pavilion m'a frustré à un point de non-retour en interdisant qu'on prenne des photos. Je me suis vengée à l'aquarium où j'ai joué à essayer de pas trop rater des clichés dans l'obscurité sans pouvoir utiliser de flash. 

Et puis, surtout, j'ai longé la mer. La plage, le quai, la jetée, la marina, les falaises, le port. J'ai tout fait quinze fois, comme un lion stressé en cage, mais en version "hiiiiiiiii". 
Johnson était à la mer en février, il n'y avait aucune pression sociale pour se désapper et faire trempette, la température était douce, le vent fou, et les averses sans compromis, mais j'ai pris des coups de soleil inattendus. J'ai marché jusqu'à tomber de fatigue. (La chasse au pokémon, c'est épuisant, que cela soit su). 

J'ai beaucoup mangé des sandwichs dans ma chambre d'hôtel, soit en regardant la mer, soit en lisant des articles sur la LigueduLOL, qui aura ponctué de rush de colère ces quelques jours de nirvana. 

J'ai obéi à ma super psy et écrit une lettre au dernier garçon qui m'a brisé le coeur. On a pas encore eu le temps de la disséquer ensemble, mais ça aura eu le mérite de me faire aligner trois mots.

Je vais enfin pouvoir profiter de cette espèce de printemps chelou à Paris en attendant que les pollens et la pollution m'assomment. 

Ah, et au fait : j'ai signé non pas une, non pas deux, mais trois traductions pour ma première année d'activité. Haters gonna hate.

B.O :

Youth - Daughter
Mental Case - Skaters
Black Flies - Ben Howard
Ventura Highway - America
Oscar Wilde gets out - Elton John
Vor I Vaglaskogi - Kaléo
Feet - Fat White Family
Exits - Foals
Highway Tune - Greta Van Fleet
Back to daylight - Dub Pistols & Ashley Slater






























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