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En termes de galères financières, l'année dernière s'est posée là.
Au même moment, il y a un an, j'apprenais qu'un contrat de trois mois qu'on m'avait promis s'envolait, j'allais passer les mois suivant à courir après les jobs minables pour combler le manque à gagner.
D'un côté, la perspective de ce voyage m'a aidé à m'accrocher, d'un autre, tout devenait extrêmement compliqué quand mes deux comparses m'ont mise dans une position impossible : l'une voulait partir en avion, l'autre en train.
Je suis plutôt pour sauver la planète, à choisir, et je peux travailler d'où je veux, donc le train ne me dérangeait pas, mais j'ai aussi une jauge d'énergie très basse (de base, et depuis que j'ai développé une forme de narcolepsie qui touche une personne sur cent mille, environ, c'est devenu hors de contrôle), et me retrouver dans le stress des réseaux ferrés aléatoires d'Allemagne ne m'enchantait pas. Quand j'ai appris que l'escale se déroulerait à Vienne, une ville que je connais malgré moi beaucoup trop et à laquelle je trouve très peu d'intérêt, c'était encore moins engageant.
Pour avoir aussi connu l'Autriche des années 90, mon souvenir le plus marquant est d'avoir été rattrapée un nombre incalculable de fois par le col quand je m'élançais à la rencontre de gros toutous, qui étaient en fait les molosses de cohortes de skinheads. A l'âge adulte, en dehors du musée Klimt, je garde surtout l'agacement d'avoir été enfumée dans tous les cafés, et d'une ville morte, à la population grabataire et plus froide que Jack à la fin de Titanic.
Et de toute façon, entre les billets d'avion et ceux de train, c'était du simple au triple. Et moi, je me galérais avec des missions me rapportant 4 € de l'heure avant impôts, donc le choix s'est fait de lui-même.
Ensuite, je maitrisais. La partie organisation me plait, et je crois être très douée pour ça. Du coup, trouver des dates, un logement, des activités à faire, c'était du gâteau et ça me permettait de déjà m'évader de mon quotidien au moment où j'étais enfermée dans une cave à retranscrire des conversations semi-privées de hauts cadres de la Défense. Et non, malheureusement, c'était pas une vacation au Bureau des Légendes. Ma vie a arrêté d'être badass depuis un long moment, déjà.
Je suis un rat des villes. J'ai passé 17 ans à la campagne, dont 15 sans Internet, j'estime avoir assez donné. Je préfère mille fois la faune à la flore, et à Bucarest, j'allais être servie. Tandis que l'amie écolo prenait le chemin des écoliers et baguenaudait dans la campagne roumaine, mon amie moins écolo et moi débarquions en plein centre-ville, blindé de tours couvertes de publicités géantes. Le gris du ciel, des immeubles, du sol et de la mine des gens pour tout horizon... jusqu'à.
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Première excellente surprise du voyage : l'abondance de chats libres, en très bonne santé, stérilisés et vivant en colonies, bien nourris et choyés par les locaux. Certes, ils doivent rendre pas mal de services en terme de régulation de la vermine, mais je me suis dit qu'un peuple qui prend tant soin de ses boules de poil errantes ne devait pas avoir le coeur aussi glacé qu'ils aimaient à le manifester au monde.
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