Pour en revenir au déroulé de ce séjour, la première matinée venait de s'écouler. Nous sortions d'une escapade pleine de chats et de gens décédés au cimetière Bellu.
J'aime beaucoup prendre le pouls d'une ville, d'un peuple, d'un pays, à travers sa manière de traiter ses morts (en outre de ses animaux errants)
Dans le cimetière, j'avais été agréablement surprise de l'accueil (en total roumain, mais hyper chaleureux) des agents d'entretien. C'était un lieu vivant, plein de gens en balade, d'autres s'affairant sur des tombes ou s'occupant des végétaux, ou des animaux. Au beau milieu, j'ai remarqué une famille Rom, qui avait l'air installée là pour la journée. Ce seront les seuls que nous verrons dans Bucarest même de tout le séjour. Une connaissance locale nous confirmera que cette population est remisée loin, très loin, de là où ils pourraient être vus ou considérés.
Bref, quand on s'est aventurées dans notre première aprem musées, je ne partais plus aussi perdante quant à l'accueil qui nous serait fait.
On a donc débarqué au musée municipal de Bucarest (c'est pas mal, je trouve, d'avoir le topo de l'histoire de la ville avant d'apprendre à la connaitre intimement), la fleur au fusil, avant de nous retrouver face à un agent d'accueil glacial qui nous a dit que c'était "cash only" (cash que nous n'avions pas, armées de nos petites cartes bancaires internationales sans frais à l'étranger). Il nous a tendu une feuille expliquant un autre moyen de payer, en ligne. Alors que je luttais pour obtenir du réseau (tout un poème d'ailleurs, les télécommunications en Roumanie, on passera plus tard 48h sans Wi-Fi dans notre logement et, signalant le souci à notre hôte, on recevra un "ça arrive", question soulevée plus tard avec notre connaissance locale, celle-ci répondra "ça arrive". Je crois donc qu'on peut en tirer la conclusion que : ça arrive.), alors que je luttais donc, je grommelais en français.
D'un coup, d'un seul, l'armoire à glace croisée porte de prison qu'on avait en face se transforma en charmant jeune homme francophile qui se mit à parler dans un français très correct et à devenir très serviable.
On comprendrait plus tard qu'on bénéficiait là d'un privilège sponsorisé par le Général Berthelot, assez oublié dans notre contrée mais adulé en Roumanie, où il fut même déclaré Citoyen d'honneur pour services rendus pendant la 1ère Guerre Mondiale. Avant lui, Napoléon III avait pas mal copiné avec le roi d'alors et donné un gros coup de pouce à l'union de la Roumanie telle qu'on la connait actuellement (fractionnée en provinces avant). Enfin, Charlie from the Gaulle a bien enfoncé le clou et bénéficie d'une place à sa gloire, et de statues. Dans la ville, on trouve une rue Edgar Quinet (qui, pour ma part, n'est pas un homme mais une station de métro) et même des pâtisseries "Maréchal Joffre" dans un des plus classieux hôtels de la ville.
Tout cela manque un peu de zouz, me direz-vous, mais bon, on n'allait pas grogner sur la charge mentale que ces grands hommes nous ôtaient par ricochet.
Après une visite qui avait de remarquable le fait que parfois les explications étaient traduites parfois pas, parfois elles l'étaient juste en anglais, parfois juste en français, parfois les deux, parfois dans d'autres langues mais pas toujours. Que les QR codes ne menaient sur rien (avec quel réseau ?) Que certaines salles étaient surchauffées (grande passion "on a que deux positions sur nos chauffages : "on" et "off" dans ce pays) et d'autres glaciales (off, donc), on est tombées sur le livre d'or où d'autres français avaient laissé un message détestable qui risquait bien de nous faire perdre tout privilège à l'avenir. Armée de mon stylo, je me suis excusée pour eux, précisant qu'on n'était pas tous comme ça, mais qu'on avait de bons gars aussi. Genre... euh... Voilà.
 |
|

 |
|
Plus sérieusement, dans ce musée on a appris que la ville n'avait pas seulement été détruite par les guerres et dictatures mais aussi par de nombreux séismes. Ceci expliquant cela, me pressai-je de justifier à VâVâ qui en était mentalement désormais à : "Non mais c'est moche mais attachant, un peu."
Le syndrome du voyageur étant écarté, je pouvais passer à mon sujet d'anxiété suivant : rat-des-champs (retenue loin de nous pour des raisons encore une fois indépendantes de toute volonté et qui n'étaient la faute de personne, non vraiment) nous rejoindrait-elle à temps pour mon anniversaire ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Veuillez écrire un truc après le bip visuel : BIP