Mes handicaps font que je peux facilement me retrouver en blackout, à l'étranger, quand j'y suis seule. Moins je comprends la langue, plus je suis loin de chez moi, plus ça a de chances d'arriver. (Googlez Syndrome du voyageur pour plus d'infos)
Un gardien de la Bibliothèque nationale d'Irlande a dû me secouer pour me faire revenir à la réalité quand celle-ci avait déjà fermé depuis 20 minutes.
Autant vous dire que pour rayer "visiter le château de Dracula" de ma liste des choses à faire avant de mourir, c'était pas gagné.
Chez moi, aucun a priori sur les pays "de l'est". J'y ai passé une bonne partie de mon enfance, et je ne parle pas des châteaux baroques de la vallée du Danube (même si je les ai tous faits), mais bien des plaines désertiques de Hongrie où, à l'époque, on n'avait jamais vu de touristes.
Je suis retournée, adulte, à Budapest et en République Tchèque, en m'apercevant que les choses avaient évolué pour le mieux (plus de chaleur humaine dans l'industrie du service, par exemple, moins d'amendes systématiques quand on avait l'air d'être trop "de l'ouest", plus de légumes dans les assiettes...)
Toujours est-il qu'à bientôt 37 ans, j'étais quand même bloquée. Je ne me voyais pas me rendre seule à l'autre bout de l'Europe dans un pays où je ne parle pas un traitre mot de la langue (mes bribes d'allemand m'avaient toujours sauvée jusqu'ici quand l'anglais ne suffisait pas, mais la Roumanie est à part, les vieux ont tous appris le français, les jeunes ont plutôt des notions d'anglais mais de manière générale en Roumanie, on parle roumain).
Ce fut donc un voyage maintes fois repoussé. Une sorte de serpent de mer.
Qui, pour m'accompagner, dans une destination qui ne vend clairement pas du rêve à la plupart des gens n'ayant pas eu d'adolescence gothique ? Sachant que dans mon groupe d'amies, ça se reproduit à vue d'oeil et qu'on n'est pas sur un endroit hypra child-friendly.
Je ne sais plus comment c'est arrivé sur la table, mais j'ai dû, sans trop y croire, rebalancer l'idée comme ça, devant ma pote qui me suit un peu partout du moment que c'est moi qui prends toutes les décisions et qu'elle a un minimum de confort. Bizarrement, elle n'était pas contre. Je n'ai pas eu à survendre et faire des promesses risquant de placer des attentes trop hautes. J'ai juste dit que j'aimerais bien fêter mon anniv là-bas - c'est toujours une semaine critique pour moi, donc autant la passer loin de tout tracas quotidien. Et puis, on en a parlé devant le reste du groupe et une autre amie s'est greffée. Moins séduite, je crois, par la destination que poussée par une envie d'aventure qu'elle n'avait pas pu assouvir quand elle était célibataire.
On se retrouvait donc à trois, de manière inespérée pour moi, avec pour seule certitude qu'on serait dans les Carpathes le 26 mars 2025.
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