mercredi 2 décembre 2009

Extraball


Cette habitude que j'ai aussi de me couper les cheveux seule, dès qu'un ciseau me passe sous la main et que j'aperçois une mèche abîmée...j'ai une obsession des cheveux, pas les miens, ceux des autres, j'aime bien les cheveux des autres, les boucles surtout... j'adore ce mot: boucle.

C’était le 14.1.04 à 22:25, quelque part sur 20six.fr.
C’était ma première note de blog d’une longue liste, j’avais exactement 15 ans et 9 mois et 20 jours (et à peu près 2h30), et j’étais pleine de connerie humaine.
Le 11.3.05 débutait l’aventure mieux connue sous le nom de « Love is all, Love is evil » dont la ru(briqu)e principale était Love Street.
Laissez moi vous décrire ses habitants, ses commerces, ses habitudes…
D’abord il y a moi, Heights Slapette Johnson, 21 ans, en master 2 de dictatrice du monde culturel, ou éditrice. N’écoutez pas les gens qui vous diront que je suis rousse, et dieu sait qu’ils sont nombreux.
J’ai donc créé mon Yoknapatawpha (comme ça se prononce) à moi il y a 5 ans, et il faut que je décrive un minimum ce que ça recouvre.
Love is all, Love is evil, c’est le credo de tout ce que j’écris, d’où l’adoption du rose & noir pendant bien longtemps. C’est un thème assez large et ma vie fourmille d’exemples en tout genre pour tenter d’affirmer et de confirmer cette sentence sentencieuse.
Vous avez, par exemple, dans les liens, le blog musique que j’ai tenu avec deux autres gens (biens sous tout rapports) pendant… longtemps, N.A.A.M.B ça s’appelle, et c’est bien. Et c’est la raison pour laquelle je ne parle quasiment jamais de musique ici-bas.
Etant divorcée d’un commun accord d’avec ces deux personnes, le groupe d’amis que nous formions avec Sugarmili et un chat, n’avait plus lieu d’être. Si bien que le Blue Eyes Clan (normalement, si vous êtes très forts en langues étrangères vous pouvez en déduire ma couleur d’yeux, là) et sa rubrique de vidéos fort enrichissantes sur la vie parisienne et les traversées de ponts Normands (normalement vous pouvez en déduire mes origines et ma location actuelle, si vous êtes un brin déducteurs) n’avaient plus lieu d’être.
Voila une des caractéristiques qui n’aura pas survécu à ce transfert vers Blogspot (Bonjour nouvelle cour !)
La vie ici est assez simple. Une note tous les deux jours, en moyenne. Une tous les jours, quand je suis sous coke (ou insomniaque)(ou les deux) : 
D’abord, il y a une fête nationale, et Heights Slapette Johnson (moi), la princesse-ange-messager de ces lieux tient à ce qu’elle s’étale sur une semaine.
Il s’agit de la semaine de l’hormone autrement intitulée semaine de la bogosphère, célébrant la jolitude de messieurs souvent vêtus de leur charisme animal et de pas grand-chose d’autre.
Parce que ce blog aime les bôgoss d’où qu’ils viennent. C’est important de le préciser.
Généralement, elle a court en Novembre (mois unanimement décrété comme le plus pourri du monde par : moi).
Autre concept fondateur ayant attrait à la devise « L’amour c’est tout, L’amour c’est le Mââââl » : celui du « Gentlemen only ». Alors non, ce n’est pas une restriction pour les hommes qui aiment les hommes (même si les hommes qui aiment les hommes ont une place indétrônable à mes côtés sur mon trône car sans eux je ne serai pas le quart du huitième de la Slapette que je suis à présent), G.O signifie : jeune homme bien sous tout rapport et propre à la consommation.
En langage de jeunes filles traînant en meute dans des bars à musique bien (genre, ou, et puis aussi) cela signifie : GO GO GO !
Mais c’est rare. Une part significative des chromosomes Y croisés appartenant à la triste caste des G.C (Gros Conn*rds) et une grande majorité aux quidams (=> « Qui ? Oh… Damned ! » de ceux à travers qui l’on passe comme des courants d’air – et dont tu fais sans doute partie si t’as rien d’autre à foutre que te coltiner ce pavé de texte, cher nouvel ami)(mais je t’aime quand même).
En ce qui concerne la partie « Vampirophile Technopaïenne » de moi-même, elle ne vous concernera que si vous aviez le malheur un jour d’atterrir chez moi (c'est-à-dire, si on commence tout de suite avec une relation de base blogueuse / lecteur-Lectrice : dans 666,8 ans)(Love is all, Love is evil inc. ne fournit pas le taux de change en euros) : il vous faudrait alors composer avec la vue de ma bibliothèque se voulant quasi exhaustive des parutions sérieuses ou fictionnelles concernant les Vampires et l’intégrale en dvd d’Angel & Buffy – mais aussi Queer as Folk UK, parce qu’il n’y a que ça de vrai.
Ou alors vous pouvez vous reporter sur I never drink, blog sur la culture vampirique et vous contenter de la précision suivante : je ne suis pas gothique, je fais mon mémoire de fin d’études sur nos gentils compatriotes amateurs de carotides.
Je n’en dirai pas plus maintenant, au risque de perdre tout le monde, seulement : bienvenue & ne faites pas gaffe au bordel : le vent l’emportera.

mercredi 4 novembre 2009

'Cause I gotta have faith

Je suis frappée du syndrome « Emily dans Friends », petit rappel :
Ross veut épouser Emily mais prononce le nom de Rachel au moment fatidique. Dès lors, Emily pardonnera à Ross s’il promet de ne plus fréquenter Rachel.
C’est un peu ce qui m’arrive sur plusieurs tableaux. La clandestinité relationnelle.
Qui peut être premier degré : des gens en couple par exemple. Lorsque l’un ne me porte pas dans son cœur et qu’il incite l’autre à ne plus me fréquenter. La plupart du temps, cela fonctionne pendant un moment, et puis, la curiosité, la nostalgie et peut-être un peu de vice font que la personne enchaînée reviendra vers moi tôt ou tard. (peut-être est-ce une règle générale et que je l’ignore, je n’en parle pas : la clandestinité, on en parle pas).
Mais il y a des versions de relations clandestines plus capillotractées que celles-ci. Celle où Emily et Ross ne forment qu’une seule et même personne.
Le genre de gens chiants à deux personnalités dont l’une dit à l’autre : méfie-toi d’Heights, tandis que l’autre a développé une relation/addiction.

Ce sont mes petits cancers à moi.
Et cela ne fait que quelques années que je l’ai réalisé et que je les enlève un à un de ma vie.
Ces gens qui te fréquentent pour l’unique raison de se conforter dans leur choix de ne pas m’approuver dans leurs vies.
Ces gens qui ont besoin de ton avis pour faire exactement le contraire de ce que tu leur conseille.
Bien sûr, je ne les guillotine pas instantanément.
Surtout que je ne les repère pas tout de suite.
Et que la confiance ça met du temps à s’acquérir.
Seulement quand on donne toutes les raisons à quelqu’un de vous faire confiance et qu’on ne l’obtient pas, il ne faut absolument pas se demander pourquoi. Non : il faut fuir.
Loin ou pas. Mais renvoyer cet Emily de Friends avant qu’il ne vous fasse douter de vous-même.
Car si l’on a confiance en quelqu’un qui n’a pas confiance en vous malgré tous vos efforts, on a forcément confiance en son jugement, et son jugement en l’occurrence est de vous juger « pas à la hauteur ».
Une personne comme cela balayera votre confiance en vous en une seule décision. En une obstination. En un jugement.
Une solution à cela ? Oui : fréquenter des gens qui ne vous jugent pas. C’est rare, certes, mais cela existe, j’en ai fait rentrer dans ma vie au moins deux l’année dernière.
Oui encore : fréquenter des gens ouverts qui auront l’intelligence de voir vos efforts, de les reconnaître et de faire la part des choses, même s’ils ne peuvent s’empêcher de vous juger. Des gens qui font la différence entre mon passé et mon présent, des gens dont le cervelas n’est pas figé (hors je suis moi-même quelqu’un d’assez psychorigide sur tout un tas de truc, et revancharde, et qui ne pardonne pas, jamais). Là le problème c’est que la personne en question va sûrement partir pour au moins un an au Japon et vous laissera seule devant vos Sushis à Paris à attendre qu’elle se connecte sur Skype
Oui enfin : car il faut être honnête les gens qui ne vous font pas confiance sont légion, sont la majorité, et c’est bien normal, vous n’êtes pas jésus, vous n’êtes pas dracula, vous n’hypnotisez pas les foules et finalement c’est tant mieux parce que les gens comme ça finissent souvent grillés dans leurs bunker, enfin bref : la dernière solution c’est de porter des masques.
Mais c'est comme le voile intégral : ça désidentitise, ça uniformise, c'est dangereux.
Parce qu'après tout je suis une personne de confiance. Je suis une personne fiable.

Et vous savez comment je le sais ?
Parce que sinon je ne serai pas le témoin du mariage de M.
Parce que sinon je ne serai la marraine de L.
Parce que sinon je n'aurais pas été élue à l'unanimité et sans même m'être présentée à la tête d'un des plus gros budget de notre projet éditorial.
Je suis quelqu'un de confiance, je peux donc me faire confiance, et si tu me fais douter, c'est que tu es nocif.

And so you're out, never to come back.

(Petite leçon péremptoire à destination de mes pioupious préférés qui manquent cruellement de Faith)(et pas que la brunasse de Buffy, hein)


Baby

I know you're asking me to stay

Say please, please, please, don't go away

You say I'm giving you the blues

Maybe

You mean every word you say

Can't help but think of yesterday

And another who tied me down to loverboy rules




mardi 3 novembre 2009

Never picture me with wings









8 règles de savoir vivre Heightsien :

1) Ne jamais me bloquer le passage. Quelconque passage. Ce serait comme stationner derrière un poney.

2) "Never trust a man with curly hair" (Sue, Glee)

3) Je pardonne tout à un garçon aux gentlemen only que je retrouve à 5h du matin devant ma porte en rentrant d'une soirée.

4) Je ne vomis jamais.

5) This love's for gentlemen only (and never forget : Love is all Love is evil, more than ever).
6) On doit arrêter de tirer des oeuvres moisies des fesses de mes idoles (d'abord Alexandre et The Doors d'Oliver Stone et maintenant Dracula par Kamel Ouali ? Si quelqu'un monte Oscar Wilde on ice j'exécute les otages.)
7) Mes goûts, même les plus discutables, sont indiscutables.

8) Enfin : le blond est une espèce en voie de disparition. Sauvez le blond. Confiez-le moi. Et ne vous accouplez surtout pas avec lui si vous avez un taux de mélanine trop élevé (ou si vous n'êtes pas moi).

mardi 27 octobre 2009

Here it is

Ici, c’est un microcosme multiethnique. On peut traverser toute la galerie Richelieu sans entendre un seul mot de français mais du mandarin, de l’arabe, du portugais et de l’allemand.
Par provocation ou par logique universitaire, les cours d’arabe sont dispensés juste à côté des cours d’hébreu, et les poubelles se trouvent recouvertes de stickers à la gloire de la Palestine.
D’un côté du mur, des jeunes filles voilées, des jeunes gens barbus, de l’autre, des garçons à kippa, des garçons à bouclettes. Et moi, qui passe au milieu comme dans un champ de mine.
Les gardes sont très pointilleux et ne laissent entrer que les étudiants encartés, enlettrés, avec des feuilles toutes pleines de tampons officiels.
Le cadran solaire est doré à la feuille d’or, on refait la façade multicentenaire de la chapelle, et les toilettes sont les plus crades de tout Paris.
Le sol est en marbre, les murs couverts de toiles majestueuses, les amphis en bois, les bibliothèques pleines de passages secrets et d’ouvrages rares, les cafés sont à 60 cents dont 10 euros de consigne sur le gobelet plastique.
Le crous est complètement bien caché. Et personne ne se mélange. 7000 étudiants, il paraît.
Dans la cour centrale, j’observe, les petits groupes, fumer, mais très peu rire.
S’esquinter les chevilles sur les pavés, marcher les mains dans les poches, le regard fuyant.

Tous sont très classables. Cela va du baba cool héritier de la culture hippie qui colle des stickers réclamant l’installation de panneaux solaires ou d’éoliennes aux costumes cravates accrochant des tracts proclamant La Sorbonne aux français, et puis les étudiants de gauche qui profitent des heures tardives, des couloirs déserts, pour recouvrir les murs de convocations à des assemblées générales. Mais qui les écoute encore ?
Ici on se voile la face au propre comme au figuré, lorsque les graffitis illustrent les salles de classe on les recouvre de papier kraft, on ne les efface pas.

Ici les vieux côtoient les jeunes de 16 à 77 ans, et ce que je dis est fondé.
Cela pourrait être explosif mais tout le monde s’en fout.
Le diable ici, c’est l’administration, et tout le monde s’accorde à le dire.
Les professeurs sont des ombres fuyantes sachant très bien se cacher dans leurs espaces réservés, s’enfermer à l’aide de leurs trousseaux d’innombrables clefs.
Ma petite voix essaye de se faire sa place, même si elle est un peu cassée.
Ma classe est un noyau, une sorte d’élite sans grosse tête, anonyme.
L’observation est ma base de l’édition.
Notre projet littéraire sera un amalgame de cela… mettre tous ces ingrédients disparates dans le même bouillon et en tirer un breuvage pas trop dégueulasse. Assez cohérent.

En marge.