samedi 21 septembre 2013

But if you run, you can run...


[To the Coney Island rollercoaster / Ride to the highest point / And leap across the filthy water / Leap until the gulf stream's brought you down]

Ooh.
Je pourrais sentir, à la place du vent entre mes omoplates, ton souffle juste là.
Je pourrais.
Je n'entends d'ailleurs plus les "Hey Mademoiselle" qui se succèdent.
Je sens presque des cheveux blonds sales contre mon cou.

J'imagine ton décolleté de chagasse. De mec qui sait pas boutonner sa chemise. Qui n'a jamais voulu.

Je vois ta veine. J'ai envie d'y planter mes crocs. Celles-là même que tout le monde croit fictives.

Tu es partout.
Tu annihiles toute vision objective du monde.
Tu es dans les noms de pays, de plats mexicains, et même dans des URL lambda.

Tu es beaucoup.
Tu es partout.

Parfois je mords ma joue devant le fait que tu sois Oh so young.
Et puis je me dis que tu es sans âge.

Les gens comme toi, qui rassemblent autant. Qui mettent d'accord. Ca n'a pas à avoir d'âge.

Donc oui, tes yeux gris sont pour moi. Ils sont fous, hallucinés. Ils ont l'air de tout dire sur la vie que mène une rockstar aussi jeune.

Je sais que la mort a fait partie de ta vie et que, comme pour beaucoup de gens dont c'est le cas, elle te fait un peu moins peur qu'elle ne devrait.

Parce que la mort c'est rien. Mais, après ta mort, tu nous manquerais.

Je ne vais pas rentrer dans le jeu d' "on se ressemble". Je l'ai déjà dit.

C'est fini cette époque où je vivais derrière mes paupières.
Tu es là.
Je suis tombée amoureuse de toi alors que tu étais à quelques mètres. Mais en chair, en os, en sueur et en MD, c'est déjà mieux que la plupart de mes crush.

Je te souhaite une longue vie, tant qu'elle est à ton goût.
Ne te sens jamais obligé de rester, mais sache que tu nous manquerais.

A moi beaucoup, quand l'alcool monte fort et que ton odeur devient celle du monde.

Tu m'entoures.

Malgré moi.

What that over your shoulder ? Fear of getting older ?
Stay. With. Me.

jeudi 12 septembre 2013

I wanna be your friend



[I wanna be your best friend]

C'est pas sérieux d'avoir autant de talent à 19 ans.

A 20 non plus. Mais disons que c'est moins choquant. Psychologiquement.

J'ai envie de lui dire "don't ever cut your hair!", c'est mon truc, ça, de donner des conseils capillaires aux rockstars qui croisent ma route. Ca les surprend un peu, mais, au final, c'est écarté d'un froncement de sourcil et mis sur le compte de l'alcool.

Mais trêve de digression, j'ai aussi envie de lui dire "arrête d'hurler, un peu, tu as une si jolie voix chantée." et puis je me souviens que je ne suis pas son éditrice. Seulement sa fangirl. 

Une bien piteuse fangirl en plus, qui essaye de se cacher derrière le premier venu pour tenter de nier son amour primaire. On sait tous qui j'aime en vrai, mais autant prétendre qu'il y en a d'autres, et des nouveaux. 

Ne pas foncer tête baissée dans une passion que tout le monde a. 

D'ailleurs pourquoi ? Il a un grand gros nez, un sérieux problème de drogues récréatives et une monomanie persistante pour Nick Cave qui finit par faire de lui son sosie. Au moins pour les 5 premières minutes de ses shows. Après, le punk prend possession de lui et ébouriffe ses (si longs) cheveux, le traverse de part en part et le possède assez pour qu'il m'esclavage à nouveau. Me forçant à m'avouer que c'est lui et pas un autre.

Ca n'est pas lui sur mon sac, ça n'est pas lui sur mon t-shirt, ça n'est pas lui autour de mon bras, tous les jours. Mais c'est bel et bien lui un peu partout en moi. Les frissons qui me secouent en deux secondes et demie dès qu'il est pas loin, c'est lui. 

Dans ce que je sais de lui, je fais peu de cas des ponts que mon inconscient me pousse à construire ("ouhouhouh on a ça aussi en commun, hihihihi") et j'essaye de l'observer le plus objectivement possible. C'est un cas. Un animal. Un unique. 

Le timing est fucking là. J'ai pris l'épopée à temps. S'il meurt à 27 ans, j'en serai dévastée, mais je l'aurais suivi un bon bout de chemin, déjà.

Quant à  savoir si je le couve avec le regard de la maman ou de la putain, je n'ai pas encore fermement tranché la question...

mardi 10 septembre 2013

'Cause things go together better than others...

[...like manic depression and hyper sexuality]

J'ai développé un énième super pouvoir : celui de pouvoir me repasser un morceau que j'ai beaucoup écouté dans ma tête.

Imaginez donc : vous me parlez, je hoche la tête de temps en temps, mais mes doigts (ou mon pied gauche) battent en rythme alors que je n'ai ni écouteur, ni oreillette. 

Voilà. Pratique non ? 

J'ai toujours été monomaniaque de la musique.
Je me rappelle d'une veille de rentrée, où, pour m'endormir malgré la peur qui me tenaillait, j'ai chanté tout le - mince - répertoire que je connaissais à l'époque.
Bien sûr, très vite, ma mère m'a dit de fermer ma bouche, alors, j'ai continué, mais plus bas.
J'ai fini par m'endormir, mes peurs sont devenues réalité, mais j'ai survécu.

Mes alliés à l'époque s'appelaient Queen, Blankass, Polnareff, Berger, Noir désir. Je ramassais ce que je pouvais, avec les faibles moyens et un équipement technique avec une aile en moins.

C'était avant Jim, avant Damon, avant Carl, avant tous les Alex, et bien avant mes hotnastycoolcats.

Avec internet, la pop a explosé dans ma vie, "britpoppunk" je suis devenue, comme une identité de plus qui s'accumulait à celles des personnalités que j'explorais, hors ou en ligne. 

Comme mes amis allaient et venaient un peu trop et que la famille que je tentais de récréer avec eux était encore trop bancale pour moi et ma sacro-sainte recherche d'équilibre, j'ai enrichi mon monde intérieur d'énormément de bande-sons diverses, la musique partout, la musique tout le temps.

Toutes les économies, tout le sacrifice. Parce que ça m'aidait à aller mieux, même si je savais que je ne pourrai jamais aller bien.


J'ai passé un été foisonnant, comme je n'arrête pas de le répéter. Je me pensais blasée, même si vous savez combien je hais cet état chez les autres, et je me complaisais dans mes acquis. 

Et puis, baffe musicale sur baffe musicale, j'ai été remise à ma place par mes tympans. Je suis toujours une petite fille hypnotisée, bouche ouverte et à bout de souffle devant ces gens plus grands, plus hauts, au milieu de ces gens remuants, suants, sous ces lumières, ce son qui dévaste tout sur son passage.

J'ai toujours eu mes propres dieux. Et si, peut-être plus que la plupart des gens, je suis bien placée pour savoir que les musiciens sont des humains très faillibles, je les laisse pourtant entrer dans mon coeur aussi instantanément qu'un shoot d'héroïne. 

Quand on y pense : je ne pardonne jamais, je suis hors d'accès pour la plupart des gens, je ne regarde même pas mes interlocuteurs dans les yeux, les proches des autres ne sont pas les miens. Je retiens intimement tout ce qui m'a été fait et j'ai bien conscience que je ne dispenserai pas d'absolution dans cette vie à la plupart des fautifs. Je trouve ça déjà cool enough de faire comme si je me pardonnais à moi.

Je crois qu'on avance bien, seule. Et que je n'arrêterai pas de si tôt de rappeler aux gens qu'ils sont dégageables en une pichenette. Un clignement d'yeux et je suis déjà sur la route, mon baladeur sur les oreilles.

Dans la confrontation, un haussement d'épaule, tout juste, un peu d'ébahissement parfois, mais c'est tout.

Personne ne m'est indispensable. 
Certains sont très confortables, et je prends un pied d'enfer à les côtoyer. Mais j'ai vécu dans l'inconfort et la douleur lancinante, je sais que je peux survivre sans eux et que, généralement, d'autres pointent leur nez derrière.

On ne sait jamais quand, on ne sait jamais si ce qu'on va gagner est meilleur que ce que l'on perd.
Je sais juste que j'en ai actuellement pas grand-chose à faire de vous perdre.

Je me ferai une raison, comme pour le reste, et il y aura toujours les quelques secondes, dans le noir, avant la première note, pour me faire oublier que vous avez jamais existé.

Je chéris ceux qui manient à merveille la science de faire partie de ma vie. Car il n'y a rien de plus compliqué.

Moi-même, j'ai longtemps voulu y échapper.

Et puis finalement... 

mercredi 4 septembre 2013

We could demon dance all night


Ces vacances, les meilleures de ma vie, ont tout changé.

Moi, d'abord. Ce qui est important.

Si le changement entre février et août m'a foutu une peur bleue que j'ai bien peu avouée...
Si le fait qu'il ne soit pas remarqué par les gens était encore plus anxiogène...
...cette virée à Budapest a levé la chape de plomb. 

La volonté furieuse d'avoir une vie. De ne plus subir les choses. De faire en sorte que tout aille. Au moins bien. 

Il y a toujours une solution, une autre manière de faire, et le seul obstacle, au final, c'est la frustration. 

Et ma façon un peu... fantasque de la gérer.

Ne plus avoir d'égo est un superpouvoir assez formidable qui découle de mon non-ressenti universel. 

Je sais qui je suis, je sais où je vais. J'essaye que le voyage se passe sans trop de heurts. 

J'ai récolté quelques nouveaux compagnons d'autisme, de Temples aux Palma Violets, en passant par le souvenir extatique d'un Johnny Marr en chair et en os, d'un Damon Albarn imposant et de tout un tas d'autres gens très bien qui caressent mes tympans dans le sens du poil. 

Il y a des choses qu'on ne pourra jamais m'enlever, comme l'hystérie de voir un animal mignon, la pizza ou la magie de quatre garçons armés d’instruments de musique.

Je me suis aussi lâché la bride au niveau de l'écriture et elle est revenue par la fenêtre.

J'ai gribouillé l'équivalent d'un album en paroles de chansons sur un petit cahier rouge. A la lumière de couchers de soleils encore tardifs. Le stylo entre les dents, les Editors en live sur Youtube. 

Moi qui jurait que je ne savais pas écrire ces choses-là, me voilà avec une fierté adolescente devant des vers alignés, des rimes éparses et des rêves de grandeur qui ne font pas peur car bien trop irréalistes.

Je sais que je suis toujours un tas de verre pilé, tout au fond, mais j'ai appris à faire avec, à arrêter de confier ma reconstruction à qui que ce soit d'autre que moi-même. A faire de la place pour les autres quand même, mais pas trop. 

J'ai complètement grandi.
J'ai fait des conneries. 
Je me suis révélée particulièrement pleine d'esprit et bizarrement intuitive avec 4 grammes dans le sang, pas beaucoup de réserve de sommeil et en anglais. 

Etre éternellement seule est un fardeau lancinant mais aussi une force incroyable. 
Pas de blocage, pas de frustration. 
Je vais continuer à bosser mon adaptabilité car, à chaque fois que je me prouve que je peux survivre, et ce sans répondre "ta vie doit vraiment être minable, non, pour que tu pourrisses la mienne ?", je me sens un peu mieux. Un peu plus forte.
Un peu plus saine. 
J'accepte mes faiblesses, et c'est une première. 

Je teste mes limites en acceptant les conséquences, que ce soit en courant après le mauvais lièvre ou en me balançant sur le bord d'une fenêtre. 

J'ai besoin/envie de nouveaux projets. D'être moi dans des situations inédites. D'avoir une vie cachée, pour tester. De profiter de ce qui reste agréable dans l'existence. 

Cet optimisme (?) qui ne me ressemble absolument pas est peut-être le premier signe d'une démence précoce mais, pour l'instant, ma tour de verre ne vacille pas. 

Je peux fermer les yeux et sourire aux anges sans trop me mentir.


Life is good
And i feel great
'cause mother says i was
A great mistake

Novocaine for the soul
You'd better give me something
To fill the hole
Before i sputter out