mardi 26 juillet 2016

F-Society


[@BentonConnor]

Je n'aurais jamais pensé qu'un jour il serait statistiquement possible que je meure dans un attentat.
Ca a du mal à entrer dans mon cerveau.
Et pourtant, croyez-moi, il a des années d'entraînements quand il s'agit de penser à des trucs morbides.
J'ai eu 16 ans. Des seize ans gothico-emo où Daria Morgendorffer était mon icône. Je n'ai découvert la joie de vivre qu'à 24 ans (et c'était en Hongrie, au Sziget festival). 

Avec une amie ayant eu le même parcours de vie, on se demandait si ce que nous traversons était plus "facile" pour nous. Etant donné qu'on a toujours vu la mort comme quelque chose de là, de pleinement là, qui fait partie de nous, de nos vies et qui est presque... un compagnon. 
Quelque part, les pensées suicidaires avaient ça de positif (si !) qu'elles me redonnaient possession de ma vie. Ce qui me paniquait, c'était l’inéluctable. Que le temps passe sans que rien ne change jamais vraiment, en tout cas pas en mieux. Que ma vie se résume à subir, pour toujours.

J'ai grandi, je suis devenue indépendante, je le suis pleinement, et plus que jamais aujourd'hui. 
Et c'est grâce à la liberté d'expression, aux concerts, aux bars, aux feux d'artifice et même, si on y réfléchit, à Rouen et sa banlieue, où je suis née, d'où je viens. 

Donc non, ce que je ne supporte pas, ce n'est pas l'idée de la mort à un coin de rue, une bière à la main, mais celle qu'on vienne pisser sur ma joie de vivre durement acquise. 

Je reviens de loin. Je suis presque une rescapée de moi-même. Je m'en suis fait tellement baver que rien de ce que j'ai pu affronter n'était à la hauteur de ce dont moi-même j'étais capable de me faire. 
Là, pourtant, mon cerveau a du mal. 

Ce n'est pas la mort le problème, c'est la terreur. 
Depuis novembre je m'étais forgé un sarcophage nucléaire autour du cerveau, à coup de sorties, de concerts, de garçons, d'alcool et de belles choses en général. 
Mais il faut bien financer tout cela. 
Alors j'ai accepté un deuxième job pour six mois où, dès le premier jour, juste après "bienvenue" on m'a dit "tu vas bosser sur les attentats !"

Oh, chouette alors.

On m'a attribué un joli bureau avec vue sur deux drapeaux : celui de l'Europe et celui de la France.
Autant vous dire qu'eux et moi, entre le Brexit et le 14 juillet, on n'ose plus trop se regarder en face.
Un bureau dans un gratte-ciel, qui m'a rappelé mon premier moment d'incompréhension totale de grande
J'avais 13 ans le 11 septembre 2001. Je comprenais un peu mieux que tout le monde ce qui se passait (parce que j'avais CNN à la maison, que la famille maternelle est aux US, parce que j'ai toujours un peu mieux tout compris que tout le monde, aussi). 

Dans les manuels d'histoire des décennies à venir, on verra ça comme le début de la fin. 

Ce midi, je déjeunais avec mon père (avec qui j'ai tellement de bons rapports que je l'ai présenté comme "le monsieur" à notre serveuse) et je m'étonnais du fait que pour la première fois depuis que j'ai quitté la maison (à 17 ans, il y a 11 ans), personne ne me rebattait les oreilles avec la reproduction de notre patrimoine génétique. 
J'en ai donc profité pour dire que tout ce qui se passait me confortait dans l'idée de pas avoir d'enfants. De pas imposer "ça" à qui que ce soit. Et il a juste répondu un faible "Si j'avais su, à l'époque..."


Alors voilà, peut-être que les générations futures seront mieux armées (sans mauvais jeu de mot) face à tout ça. Reste qu'on sera les pionniers de cet occident fissuré, nous qui avons été élevés à coup de disneys et de pokémons. Je sais qu' "il en faut peu pour être heureux" et que le type eau est faible face à l'électricité, mais il n'y a rien dans la case "guerre à la maison". 

Si vous me cherchez, je suis au jardin des plantes, l'autre jour j'y ai attrapé un Porygon et ça m'a rendu un peu de mon bonheur.

vendredi 24 juin 2016

Sing me to sleep


Je suis née dans un monde où tout ne pouvait que s’améliorer. Après tout, les avancées technologiques allaient dans ce sens : les ordis, internet, les téléphones portables…
Je suis née naïve et optimiste, pensant que ouais la race humaine pouvait être mesquine et cruelle mais qu’au fond, notre réflexe de survie nous pousserait à aller vers l’avant.
L’avant.
J’avais pas réalisé qu’on n’avait pas tous la même définition.
Quand j’étais petite, je pensais que le racisme était en passe d’être éradiqué, et que l’éducation suffirait à tuer les dernières poches de résistance dans l’esprit non-éclairé de mes camarades.
Quand j’étais petite, je me disais que l’avenir était brillant, vu que le programme du président c’était « manger des pommes », et que si c’était juste ça l’important, c’est qu’il n’y avait pas de graves dangers.
Quand j’ai un peu grandi. J’ai vu tous mes amis LGBT qui s’assumaient pas encore tout à fait, frémir, de peur qu’on sache. Et moi je les rassurais en leur expliquant qu’il y avait, quoi qu’il arrive, des villes magiques où ils pourraient vivre comme ils l’entendent, sans que personne ne leur fasse de mal.
Je pensais aussi que l’Europe ne ferait que s’élargir.
Quand j’étais grande, je suis tombée amoureuse de Londres. Je me suis sentie pour la première fois chez moi à l’étranger, là-bas.
Je me suis dit qu’à moyen terme, j’allais partir, vraiment et m’y établir. Because grass is always greener on the other side.
Le seul vrai problème à ça, c’était mon chat.
C’était il y a 12 mois.
Now I got 99 problems but my kitty ain’t one.
J’ai pensé toute ma vie que les grandes villes seraient mon éternel refuge. Celui où on peut être transparent et donc libre. Sans le regard pesant et les jugements d’autrui.
Et bouger de l’une à l’autre me semblait un bon chemin de vie.
La Johnson de six ans ne comprendrait rien à ce monde.
Celle de 28 bosse dans un bureau qui donne sur le drapeau européen. Ce matin, on sait pas trop quoi se dire.
Même la Johnson gothique de 16 ans n’aurait jamais pensé qu’on en arriverait là. Mondialement.
Elle pensait que la guerre, c’était d’un autre temps. Ou une affaire d’américains.
Mais que l’Europe était l’exception. L’exemple.
Je ne sais pas trop comment vous vivez tout ça, car j’ai toujours été la pessimiste de la bande et que mes idées noires ont été dépassées, fois mille.
Alors vous allez vous réfugier dans votre foi. Quelle qu’elle soit. Foi en Dieu, foi en vous, foi en rien.
Perso, la mienne, c’est la musique, manqueuh de bol. Et les petits groupes anglais, manqueuh de bol. Ceux-là même qui ne pourront plus tourner aussi facilement à cause des visas et des douanes. Je ne sais pas si vous connaissez beaucoup de rockstars, moi oui, et la phobie administrative de nos élus à côté de la leur c’est oui-oui refait son passeport.
La pessimiste en moi sait qu’aucun super héros ne viendra nous sauver (à part peut-être Justin Trudeau)(my love)(call me)(xoxo). Que ce n’est pas fini. Que ce n’est que le début.
Et que la majorité de la population a tellement intégré le fait de ne pas réfléchir qu’ils se réveilleront trop tard, dans deux, trois ans, s’ils se réveillent un jour.
J’ai l’impression que ce matin, tout le monde est un peu plus tout seul.


jeudi 23 juin 2016

Never break a sweat


 Non je ne vous ai pas oublié, mes petits lamantins. 
C'est juste que depuis une poignée de semaines, j'essaye de faire rentrer le diable dans sa boîte.

Alors non, je ne suis pas un rogue demon hunter, ne soyez pas si premier degré, je tente juste d'anesthésier à nouveau mon débile de cœur qui commençait à montrer des signes de réveillation.

Mais tout va mieux. 
Enfin... me concernant. Parce que dans la panique qui s'est saisie de moi à cette occasion, j'ai ouin-ouiné à l'oreille de qui voulait bien l'entendre, et du coup, la brigade de l'hétérosexualité normative s'est emparée du dossier.

Ce sont des gens qui veulent votre bonheur, même s'ils savent pas exactement ce qui le ferait.
Du coup, ils plaquent sur votre vie des moules (là, vous pouvez rester au premier degré, c'est même conseillé) qui leurs sont propres et qui fonctionnent dans la majorité des cas. Enfin, en apparence. Et pour la brigade de l'hétérosexualité normative, c'est bien ça l'important : les apparences.

Du coup, j'ai eu beaucoup de "Johnson, mais pourquoi tu tentes rien ?" "Maizenfin, aimer c'est ce qu'y a de plus beau !" et consorts.


Nope. Pas dans mon cas. Et je ne me complais pas à être un cas : les statistiques sont là. Pour un brisage de coeur, la plupart des gens ont des histoires au moins appréciables, si ce n'est miroboliques. 

Pour un brisage de coeur, perso, j'ai 2 ans minimum à m'en remettre puis j'en subis un autre dès que je ressors la tête de l'eau et ainsi de suite. 

Présentement, je suis toujours en train d'oublier Monsieur "Il ne s'est rien passé" d'automne 2014.
Oui, je suis lente.
Non, vous n'avez pas le droit de me juger.
Considérez que je suis une dyslexique de l'amour. Vous n'iriez pas donner des leçons à un dyslexique en lui disant que, quand même, lire Les Misérables, c'est pas la mer à boire ?

Sauf que si t'es dyslexique et que tu veux lire Les Miz, y a l'audiobook.
Pour l'amour, y a pas d'itinéraire bis.
Il y a diviser pour mieux régner, à la limite : le chat pour l'affection, le colocataire du moment pour la compagnie, le garçon-sans-nom d'une nuit pour le sexe. 

Et ça me va tout à fait. Mais alors tout à fait.
Vous m'avez vu dernièrement ? (On repasse en second degré : ééévidemment, si vous êtes ici c'est que vous voulez de mes nouvelles mais pas au point de devoir passer du temps en ma compagnie physique, vous ne leurrez personne.)
Quand je marche dans la rue, je SOURIS.
J'ai des choses prévues un peu tout le temps.
Des projets pro qui avancent.
Plus trop de problèmes d'argent pour les 6 mois à venir.
Un chat qui a enfin craché sa méga boule de poil qui le bouchait de part en part. (Pardon, mais c'est tout à fait NOTABLE à l'échelle de ma vie).

Qu'est-ce qu'il me manque ?
Voir Ed Harcourt en live, un jour.
Voyager. En Écosse, au moins.
La pulsion d'écriture (et de lecture, tant qu'on y est)

Mais pas un putain de garçon non éclairé qui va débarquer dans ma vie, faire un 360 degrés en mode éléphant dans un magasin de porcelaine, et rebooter Miss Johnson en mode "ACHEVEZ-MOI MES YEUX NE MÉRITENT PAS DE CAPTER LA LUMIÈRE DU SOLEIL."

L'amour n'est pas la solution. Pas pour moi. Et je le dis sans aucun regret.


Les garçon hétéro autour de moi se servent de leur meuf comme de leur mère (au mieux, parce que pour certaines c'est plutôt de l'ordre du souffre douleur, la femme ramenée au statut de baballe déstressante) et il a été clair depuis que j'ai été en capacité d'enfanter que cela n'arrivait jamais.
En tout cas, pas de mon vivant. 

J'ai pas l'impression qu'ils leur apportent grand-chose d'autre. Beaucoup ne couchent même plus tellement ensemble. Discutent de loin en loin. Ils partagent un espace, par habitude.
Quand je pose la question, on me répond "Oui mais j'arrive pas à vivre seule".

Alors 1) c'est triste, et tu devrais essayer, parce qu'on apprend à se connaître dans ces cas-là et on sait mieux choisir qui pourrait nous accompagner, ça évite les erreurs de casting qui piquent.
Et 2) moi j'arrive définitivement à vivre seule. Ca a pris du temps, mais ça y est. Et vous savez ce qui a pris le plus de temps ? C'est de me défaire des attentes de la société et du lobby de l'hétérosexualité normative (dont, mes gow, vous faites partie dans 95% des cas).
D'arrêter de me prendre la tête sur mon apparence, mes postures, ce que j'avais le droit ou pas le droit de dire (voire de penser) SANS QUOI JE NE TROUVERAI JAMAIS MISTER RIGHT.

Cette immense angoisse chassée, les garçons ont afflué. Alors ouais, pas des Mister Right, mais des mister quand même. Et j'ai su nous trouver des occupations. 

Accepter l'idée que chaque modèle de bonheur est individuel, et qu'il ne peut pas être plaqué d'une personne sur l'autre, c'est déjà faire un grand pas vers la compréhension. Et ça n'a l'air de rien, mais vous enlèverez un énorme poids des épaules de celles (et sans doute "ceux") qui n'osent pas être eux-mêmes et partir en quête de leur bonheur.

Don't be an heterosexual normative bitch, en somme.


jeudi 26 mai 2016

At the expense of the death of a bachelor



Asseyez-vous en rond autour du feu de bois, jeunes pousses de l'hormone, je vais vous parler d'un temps que les moins de 25 ans ne connaissent qu'à peine.

Il y a 10 ans, j'étais à mon pic, mon cap, ma péninsule. J'avais 17 ans, mon bac en poche, un appart' à moi, des amis plus âgés et plus bretons qui m'avaient appris à boire, un mec qui m'a envoyé "je t'aime" par texto en cours d'édition et... beaucoup de cheveux en moins.

Il faut savoir que mes parents ont passé leur vie à me faire comprendre que j'étais sûrement la moins jolie de leurs trois filles et que je faisais rien pour m'arranger, MAIS ils ont toujours considéré mes cheveux comme aussi sacrés que ceux de Samson. Du coup, ils ne les ont jamais coupés. 

J'ai donc eu mon bac avec des cheveux qui m'arrivaient aux cuisses. 
Un an plus tard, dans la lumière tamisée de mon appartement face à la gare du Havre, j'en ai coupé 20 bons centimètres.

Pourquoi ? 

Pour ressembler à lui :

William Eugene Beckett.

Je ne sais où mon cerveau s'est perdu entre mes années lycée, où j'écoutais Blur, Les Libs et les Strokes, mainly, et cette première année de liberté où je suis tombée en pleine scène Dance-rock américaine. 

On peut résumer cette scène par un label (Fueled by ramen) et une poignée de noms : Fall out boy, Less than Jake, Cute is what we aim for, Gym Class Heroes, Cobra Starship et, bien sûr, The Academy is (mené par William Beckett, voir photo plus haut) et... Panic! at the disco.

Et justement, hier, c'était à un concert de ces derniers qu'on m'a invitée. 
Je ne vous fait pas un dessin, ma folie furieuse pour cette scène s'est limitée, à l'époque, aux balbutiements de youtube et à myspace, ces groupes n'ont quasiment pas percé en France et je n'ai donc jamais eu l'occaz de les approcher, de près ou de loin. Heureusement The Academy is a eu une idée de génie : lancer la première webtv suivant les backstages d'un groupe de rock. Je savais donc TOUS LES JOURS ce que faisaient Beckett et ses boys. Ca s'appelait TaiTV et c'était drôle, inventif et mortel. Monté avec des bouts de ficelle et beaucoup de mauvais esprit. 

Ce qui était réjouissant, à cette époque, c'est l'unité totale entre les garçons du label. Fall out boy faisaient clairement la course en tête mais invitait tous les potes dans leurs clips, leur laissant une part non-négligeable du gâteau.

C'est ainsi que des morceaux de bravoure clipesques tels que A Little Less Sixteen Candles, A Little More "Touch Me" ont vu le jour :



Les Fall out jouent leur propre rôle, Pete Wentz (LA star de l'époque, le mec qui a inventé la dickpic, quand même) a été transformé en vampire par le chef d'une clique de Dandy Dentus qui est incarné par... Bill Beckett, le chevelu qui me fascinait à l'époque, et le rôle du bras droit de ce vampire est tenu par un nouveau venu, 19 ans à tout péter, un grand front, une grosse bouche et pas mal de panache... j'ai nommé Brendon Urie. 
Le chanteur de Panic! at the disco. 

Ca peut sembler compliqué comme ça, mais en fait c'est plutôt simple. Brendon a été intronisé par les stars de l'époque et a tout appris à leur contact pour, au final, être l'un des seuls à durer et à s'imposer encore maintenant comme une putain de popstar. 
Panic! pourrait être renommé "The Brendon Urie show", easy.



J'étais dans un état de surexcitation totale au moment d'envahir la Cigale. 17 ans dans ma tête, une envie de retrouver mes golden years et de sautiller comme je n'ai pas pu le faire à l'époque.
La salle est pleine et gonflée à bloc, ça hurle comme j'ai jamais entendu à la Cigale - et pourtant, j'en ai déroulé du câble, là-bas... (Non ? non.)
L'ambiance est totalement bon enfant, tout le monde a l'air aussi excité que s'ils visitaient Disneyland pour la première fois, et c'est de plus en plus contagieux. 

J'ai 28 ans, je ne me coupe plus les cheveux comme mes pop-rockstars préférées, et pourtant, quand j'ai vu B. débarquer avec son petit pantalon en cuir et sa veste ajustée sur un torse nu glabre et offert à la foule de jeunes gens de tous horizons se pâmant devant lui... j'ai failli oublier que j'avais développé un goût sûr, et que maintenant je fréquente des concerts de naughty boys à la conscience politique développée

Brendon est "à l'américaine". Il fait un putain de show. Impeccable, carré, mais dépassé par l'énergie des fans qui couvrent sa voix et qui font craquer son masque parfait le temps de sourires trop forts pour qu'il les retienne. 

Panic!, c'est musicalement toujours la même chose : des hymnes de easy listening avec des choeurs faciles à reprendre et des paroles qui entrent toutes seules dans le crâne. Panic!, c'est avant tout une esthétique bossée, avec des clips toujours plus inventifs et un frontman qui se renouvelle et se fout pas de la gueule de ses fans (hyper fidèles et impliqués, à un niveau rarement vu à cette échelle, j'insiste). 

C'est hyper agréable à regarder, ça fait sautiller malgré soi, et puis il y a le putain de charisme de Brendon, qui vous cloue sur place, même quand il oublie de rentrer son bidou entre deux chansons (surtout, j'ai envie de dire). 

Et puis il y a un moment suspendu - celui que j'attendais - où il se plante sur l'estrade de la batterie, dos à nous, les bras en croix. L'instant dure, dure, dure. On est tous fascinés par le tracé des muscles de son dos, c'est pas le problème, mais on se demande un peu quand il va lâcher les iench. 
Et là.

Le putain de salto arrière. 
Le.Putain.de.salto.arrière.

Ca se voit pas quand on me regarde, mais j'ai longtemps fait de la gym, et j'ai jamais atteint - ou approché - ce niveau là.
Je suis restée coite. Et quand il a entamé une reprise de Bohemian Rhapsody, je lui ai juste tendu mes ovaires et mon utérus pour qu'il s'en fasse un chapelet. 

Y a un moment, tu peux pas lutter.
Parce que malgré les apparences et les "gneuhgneuhgneuh" des puristes, c'est pas facile facile de tenir sur la longueur avec un fond de commerce musicale foncièrement positif. Sans jouer sur ses fêlures. Sans tomber pour autant dans la guimauve. En surfant sur l'air du temps sans pour autant faire un copier/coller grossier des tendances.

Brendon est fin, Brendon se mange sans faim. (Enfin... je pense). 

Alors oui, la gamine de 17 ans en moi s'époumone que "le plus fort ce sera toujours Beckett", mais la jeune fille de 19 ans que j'ai été aussi me rappelle que William Eugene lui a brisé le coeur en se révélant être un phony, un menteur et un lâche. Et la Johnson de 19 ans... elle pardonnait pas. 

Alors remettre un pied dans la Fueled by ramen nostalgia, ça a fait un bien énorme. Voir un morceau vivant de cette époque être toujours fidèle aux valeurs de fête, d'humour bienveillant et de fraternité qui les caractérisait, ça a fait chaud à mon coeur de française qui est censée ne pas voir au-delà du cynisme ambiant. 

Merci Brendon. 
Je n'oublierai ni ta chute de reins vertigineuse, ni ton playback au piano (le mec chassait des moustiques avec les mains pendant sa partition), ni tes yeux brillants d'émotion.
C'est toi le champion de la Fueled by Ramen génération, je t'avais pas vu venir, et tu as su rallier toutes les Johnson que j'ai pu être à ta cause.



Pour le kiff je vous ai fait une playlist. Ne me remerciez pas.