mardi 9 juin 2015

Nothing makes one so vain as being told that one is a sinner.



Je m'emmerde dans ma vie petite bourgeoise, dans ma petite bourgeoise de vie, que vais-je bien pouvoir faire aujourd'hui ?

Oh je sais ! Je vais écrire un livre. Peindre un tableau. Sculpter un homme nu !
Ah fichtre, je n'en ai ni le talent, ni la patience, ni les matières premières...

Qu'ai-je à portée de main de facile et d'immédiat qui pourrait me divertir ?
Mon homme ? Mon cochon d'inde ? Les recettes de ma grand-mère ?
Non, tout cela c'est si... quotidien. 

On s'habitue à l'amour comme à toute chose. Arrive un moment où il en faut plus, toujours plus. Alors pourquoi pas me servir du coeur inusité de ce courtisan qui me poursuit de son assiduité et essayer de le greffer à l'existence de cette gourgandine dont j'observe l'absence de vie comme la chose la plus exotique qui soit ?

Je serai le Dr Frankenstein de l'amour, je ferai battre en rythme ces deux coeurs dissonants : celui qui bat pour moi et celui dont je me suis entichée.

Oh ennui bientôt terrassé par mon ingéniosité ! Je serai l'ange bienveillant couronné, l'entremetteuse géniale qui aura tué deux oiseaux d'un même petit caillou. Oh quelle idée brillante. Je vais créer du bonheur à partir de rien. Devenir la bonne fée de deux vies qui n'ont rien demandées !

Puisque j'y ai eu droit moi, ça ne doit pas être très sorcier, d'insuffler des sentiments dans un désert ? De forcer deux intimités à se rencontrer ? 
Ca va le faire tranquille, et ça va remplir mes journées, de drames en retournements de situation, de déchirements en retrouvailles. Le happy-end est obligatoire. Mon exemple vaut loi.

Et qu'importe si l'un, ou même les deux, en paye le prix fort.
Je m'ennuie moi, et on ne s'apitoie pas assez sur mon sort...
 


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