jeudi 18 juin 2015

You've all got boyfriends anyway




Ca discute sec du concept de l'âme soeur autour de moi, et tout le monde a l'air assez surpris que je n'y crois pas. 

J'explique alors assez rationnellement que c'est un truc de propagande chrétienne poussant à la monogamie, et que ça valait sûrement quand on avait une espérance de vie de 30 ans. 

Ma théorie, c'est qu'on a une poignée d'illuminations dans une existence. De personnes qui captent tout l'air d'une pièce et rendent très flou tout ce qui les entoure. De personnes qui échappent à toute logique : c'est juste eux. L'évidence.

Bien sûr, après une sale rupture ou une déception quelconque, on se vautre dans le drame et le grandiloquant et on a tendance à auréoler toute relation de la sorte.
Mais le contrecoup a lieu quelques mois après, quand on a la tête froide et les idées claires, et que l'évidence est toujours là et qu'elle fait froncer les sourcils.

Ca givre une vie, ça ralentit la progression, ça rend les autres moins savoureux. Ca donne envie de rétorquer tout le temps "oui mais lui...". 
Les non-regrets sont toujours en place, accompagnés de quelques "Et si...".

Quand, avec quelques coups dans le nez, je me pose huit minutes pour compter les étoiles, c'est toujours à la même personne que je pense.

Ca fait assez longtemps pour que je sache que ça ne passera plus. Qu'il fera partie des cendres des rencontres passées qui reviennent t'étouffer au détour d'un moment de faiblesse.
D'une soirée à l'air un peu trop doux, quand tu cherches sur quel torse appuyer ta nuque pendant un concert. 
D'un courant d'air qui t'enveloppe quand tu aurais aimé trouver, dans un demi-sommeil, un bras ferme.

C'est si injuste pour ceux qui tentent leur chance après. C'est si infamant que certains brillent plus que d'autres, impactent jusqu'aux odeurs autour de nous. 
C'est si terrible, qu'un simple souvenir soit la force en présence la plus puissante de votre vie. 

Je choque les quelques amis qui veulent bien écouter jusque là quand je révèle que certains soirs, quand je m'écoute moi même un peu trop, c'est à celui qui me tapait pourtant dessus que j'en appelle. 

Il me manque. Pour rien au monde je ne voudrais qu'il revienne. Mais il me manque. C'est le seul garçon de ma vie à avoir voulu passer tant de temps avec moi. Les autres n'ont fait que me fuir. 
Et s'il m'a repoussée quand même, et brisée, et humiliée, et anéantie, et... Il est le plus coupable, mais aussi le seul à avoir été réel, même si ça n'a jamais été officiel. Réel pour nous deux. 
Celui là revient peu, car faudrait quand même pas trop déconner.

Le dernier en date occupe une tâche d'arrière-plan continue, et ça commence à être relou. C'est insidieux. Pas réfléchi. Surtout pas voulu. 
Mes amis restent sur l'image de la Johnson virevoltante, avec un crush à chaque nouvelle lune, et pourtant, je suis sage depuis plus d'un an maintenant,et de toute ma vie, quand je respire bien fort et que je ferme les yeux, c'est vers l'un ou l'autre que mes pensées se jettent. Comme la voiture de James Dean. 

Ni bourreau, ni victime, juste des personnes qui vous marquent plus que d'autres.
Mais au fer rouge, dans les recoins bien chiants à atteindre de votre âme. 

Soulmates are real but = bullshit






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