mardi 22 septembre 2015

You'll never fumigate the demons



J'ai toujours rêvé d'être un vampire, mais pas pour les raisons qui paraîtraient évidentes.

Parce que, quelque part, je me suis toujours reconnue dans ces gens au teint translucide qui ne sourient jamais. Sauf que chez eux, c'était plutôt bien accepté. 

J'ai toujours rêvé d'avoir une vraie bonne raison de raser les murs, fuir le peuple et ne sortir que la nuit. J'ai toujours kiffé les petits vieux, alors une personne super âgée dans le corps d'un éphèbe, c'est un peu le combo parfait, à mes yeux. 

J'ai pas envie de vivre éternellement (j'ai déjà du mal à remplir mon quota terrestre), pas envie d'avoir plus de pouvoir que j'en ai déjà, pas envie de tuer des animaux pour me nourrir (et encore moins des gens). 

Mais j'aimerais bien rencontrer d'autres gens pâles aux yeux injectés de sang qui aiment s'habiller en couleur sombre et avoir l'air d'en savoir beaucoup plus qu'ils n'en disent.

J'ai toujours rêvé d'avoir une raison valable de me sentir seule.

La transition n'est pas évidente, mais il y a une raison si Quelques mots d'amour me parle autant. 

Il y a du bruit et des gens autour de moi. Si j'appelle quelqu'un, il accepte de me voir. Je peux remplir mes soirées et alterner phases de solitude et sorties.

Pourtant... Pourtant, non. Ce n'est pas parce que je suis en compagnie de quelqu'un que je me sens moins seule. Peu de personnes sont capables de me comprendre (et j'ai bien conscience du côté prétentieux de cette phrase), et parmi ces quelques élus, peu font l'effort de chercher à me comprendre vraiment.

Car ce sont les efforts qu'on fait pour une personne dont on veut partager la vie sentimentale, pas amicale. 

Mais j'ai trop de mal à vivre en me limitant à la surface. 
 Et c'est difficile d'accepter que ma volonté de comprendre tout et tout le monde n'est pas, ou infinitésimalement, partagée. 

En ce moment, lors de mes phases d'endormissement et de réveil, défilent les images de rejets et d'échecs sociaux qui ont parsemé ma vie. Je suis assez lucide pour savoir que si une telle guigne me poursuit, c'est aussi parce que quelque chose cloche. Longtemps, ça a été chez moi. Beaucoup, ça a été chez les autres.

Je n'arrive pas à ne pas être exigeante, à me contenter de peu. A me dire "bon, c'est déjà pas si mal". Même si j'y suis contrainte, car sinon je deviendrai folle pour de bon. 

Virer les gens malveillants a été l'étape 1, les gens malhonnêtes, l'étape 2, je faisais un charter avec les profiteurs et je suis passée à l'étape 3 : éliminer les lâches.

Quand je l'ai annoncé à une connaissance, elle m'a répondu "Et bah, il doit pas de rester grand monde". 
Non. En effet.
Mais en même temps, j'aime pas les gens, et ceux qui restent sont forcément au top. 

On m'a aussi dit "Tu te plains tout le temps d'être seule mais quand on vient à tes soirées on doit asseoir les gens par terre et en plus c'est plein de personnes super intéressantes."

Ouais, mais pour le coup, c'est mon travail de sélection qui est super, pas ma personnalité. Les gens viennent parce qu'ils savent que je prévois toujours trois fois trop de bouffe et d'alcool et aussi parce qu'il y a toujours d'autres supers personnes. Pour autant, pas grand monde ne m'adresse la parole.

La grande parabole de cet anniversaire de CE2 où toute la classe était venue dans mon jardin, mais où personne ne voulait jouer avec moi. 

Si je n'attire pas la lumière à moi, si je ne provoque pas les choses, personne ne pense à le faire. A prendre les devants. A faire assez de place pour passer un moment privilégié en ma compagnie. 

Je me sens toujours un peu corvée quand on me dit "oh et j'ai invité bidule et bidule, parce que j'ai pas le temps en ce moment." comprendre : du coup je vous cale tous le même soir et je suis libre pour les choses que j'ai vraiment envie de faire.
Comme ces amis qui coupent court à la soirée pour rejoindre la personne qu'ils ont vraiment envie de voir.
Je suis obligée de me plier à ces coutumes sociales, mais ça n'en est pas moins acceptable pour autant.

C'est parce que je suis extrêmement sensible à tout cela, que je ne me sens bien que lorsque je perçois clairement que la personne a vraiment envie de me voir, que ça lui fait plaisir d'échanger avec moi, que je préfère généralement rester seule. 

Car, soyons sérieux 5 minutes, qui, de nos jours, a encore du temps à consacrer pleinement à qui que ce soit ?


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