mardi 8 septembre 2015

Remember, whatever



C'est pas que Paris est devenu trop petit pour moi.
C'est pas ça.

C'est juste que là-bas, je me sens mieux que nulle part ailleurs. Je crois que ça a toujours été. Même la première fois, quand j'y ai passé une poignée d'heures.
Je me sens à Londres comme assise au sein d'une famille aimante (c'est du moins l'idée que je m'en fais, puisque la nature ne m'a point pourvue des masses à ce niveau).
Je me sens toute la journée comme auprès d'un feu réconfortant.

Alors oui c'est le pire moment, car je n'ai pas un sou en poche, que j'ai un chat faiblard qui ne supporte pas de passer 20 minutes dans un transport en commun et que je commence une formation à Paris... mais c'est comme si une partie de moi, celle que je ne peux dédire, avait déjà décidé.

Je suis bloquée ici. Rien n'avance, ou trop lentement, ou de manière bancale - pas à mon rythme en tout cas.

Je n'ai aucun ami là-bas, pas encore, rien qui m'attendrait si je partais demain mais, soyons honnêtes : qu'ai-je de plus ici ?

Une soirée de temps en temps avec des amis qui ont chacun leurs vies, leurs projets et trouvent du temps à m'accorder au prix de grands efforts.

Mon appart est cool, mais pourrait toujours être sous-loué, une bonne garantie au cas où...

Là-bas, j'ai d'aussi jolis fantômes qu'en France. Là-bas il y a Oscar à chaque coins de rue, et pas juste sous une stèle. Là-bas, on se souvient de la plume de Marlowe. Là-bas, les gens s'excusent quand ils te bousculent et boivent de la bière toute la journée.

Là-bas, je me suis remise à lire.
Là-bas, je pourrais explorer.

Là-bas, il y avait un peu trop d'amoureux - mais c'est sans doute qu'il y a encore de la place pour eux ?

Là-bas, j'ai rêvé du grand roux, alors que ça fait un bail maintenant, mais c'était vrai et tangible et juste là. A portée.

Pour une fois, j'aimerais bien me tuer pour me faire renaître ailleurs.
Fate please, give me a hand.

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