mardi 29 mars 2016

More than just a dream

 
[All the wonders that remain become a simple fact]

Je pense toujours à lui, le dernier en date. Le dernier jusqu'à preuve du contraire. 
Parce que si mon coeur a redémarré, c'est pour beaucoup de choses mais pas les garçons. 
Et surtout pas un garçon. 

Je me demande si le fait que je lui associe pour l'éternité cette chanson est une punition karmique assez cuisante. 

Je pense que oui.

Je repense à lui parce que j'ai croisé, il n'y a pas si longtemps, un nouvel exemple de garçon trop beau pour être vrai qui, quand il se révèle profond et multidimensionnel, envoie votre cerveau faire des loopings.

Lui était drôle, intelligent, bon cuisinier, attentionné et il sentait super bon. On ne va pas revenir là-dessus, promis. Mais savoir que ça existait pour de vrai a bien ruiné tout mon travail de déconstruction de l'image mentale du rockeur charmant. 

Bref, j'ai croisé cet autre donc. Magnifique métissage du nord de l'Afrique et de l'Irlande (si), un air de folie dangereuse dans les yeux, des yeux noirs évidemment. Des cheveux comme une crinière. Une expression mi-démoniaque mi-innocente en permanence figée sur des lèvres sans âge vraisemblable. 

Comme je ne suis jamais là où on m'attend, c'est sur son frère que j'ai jeté mon dévolu (mais c'est une autre histoire). Je pouvais donc tout à loisir étudier l'énergumène de façon neutre. 

Dans Le Portrait de Dorian Gray, il est établi que c'est quand on prend conscience de sa beauté que celle-ci commence à ternir. 

Die Andere (ce sera son nom de code), lui, en est très conscient. Il se balade régulièrement dans les bars du quartier gay de sa ville pour se faire payer des verres par des esthètes. 
Die Andere est hétéro, et cache sous des phrases provocantes, un coeur en or. 
Il est salement pauvre, et je me console de son passe-temps farfelu en me disant qu'il vend du rêve.

Il a conscience de son physique donc, mais - j'ai parcouru ses archives FB, j'avoue - ça n'a en rien vicié sa façade.

J'ai eu d'office énormément de sympathie pour lui et ce dès que j'ai compris que mon cœur ne succomberait pas à ses yeux de biche. La beauté masculine m'obsède, ce n'est pas nouveau, mais là j'étais plus dans la curiosité bienveillante. Je me suis vite aperçue qu'il cachait toute cette perfection (qui, sans trop vous en dire, n'est pas franchement compatible avec son activité professionnelle) sous des chapeaux, des vêtements amples et, plus emmerdant pour mon côté ultrasensible : une odeur.

Pas un parfum. Sa putain d'odeur perso. De l'essence d'Andere qui pique les yeux. 

J'ai pigé que sa beauté était un putain de fardeau, comme souvent chez mes muses. Qu'il tenait à l'écart la populace comme il le pouvait. Et qu'il avait trouvé, par ce biais, un très bon moyen de les tenir loin, très loin. 

Si Die Andere avait été un joli coeur conscient de l'être de plus, je n'aurais jamais écrit à son propos. 

Je vous avoue qu'au début je n'ai pas bien compris sa démarche (car tout est une démarche chez lui, même s'il a l'air de glisser dans la vie comme une brise printanière)(mais sans en avoir l'odeur, du coup). J'ai eu mon réflexe de Johnson perfectionniste et j'ai voulu le foutre dans un bain plein de lavandin en lui criant "arrête de ruiner ton potentiel, gamin !" (on dit ça comment en allemand ?). 

Mais, en m'auto-censurant, j'ai compris : c'est pas son potentiel physique qu'il voulait exploiter, mais plutôt celui qu'il avait au bout des doigts. C'est là que j'ai remarqué ses mains. Le seul endroit (car oui, j'ai vu tout le reste)(ja, ALLE!)(sehr sehr schön!) vraiment très laid de son corps. Des tous petits doigts boudinés et rougeauds, des ongles rongés et mal foutus, des veines grossières et foutraques. 

Die Andere est entier et s'emporte facilement et a beaucoup de convictions et, si on n'en a jamais discuté ensemble, je pense vraiment qu'il fait le tri comme ça parmi les gens. Alors du coup, je ne sais pas de quel côté de la barrière me positionner. Parce qu'a priori j'aime bien ce qui se passe au-delà de son torse de marbre et de ses bras fins et musclés, mais je ne suis absolument pas compatible avec une hygiène déplorable. Même amicalement. Est-ce que ça fait de moi quelqu'un de superficiel ? (en plus d'un être totalement inintéressant) ?
Ca me ferait bien chier. Mais c'est indéniable. Die Andere en est la preuve incarnée (et en odorama).

Aujourd'hui, j'ai écouté cette chanson des Pigeon Detectives (oui) et j'ai ri aux éclats. Ca m'a fait repenser à Die Andere et je voulais lui dédier quelque chose. Alors voilà. 



She said that my chance has been and gone
(Going out with)
(Going out with)
Cos I've been in for the same clothes far too long
(Going out with)
(Yes you're Going out with)
I can't stand I'm just not fit for yooou oooh
I can't stand I'm just not fit for you, for you, for you ohhh

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