vendredi 17 février 2017

Good songs make you rich


 [That feelin' it'll pass / Good boys come in last]

Couper quelqu'un de sa vie c'est comme brûler un livre. On ne saura jamais ce qu'il advient de ce personnage. Ce que le vaste scénario de l'existence lui réservera.
C'est un choix qu'on a tous fait une fois - des ex, des amis toxiques, de la famille pesante. Perso, ça fait même partie de ma personnalité. 
Si vous connaissez le MBTI, plus d'infos ici, si vous ne le connaissez pas, j'en parle là (et c'est très drôle parce que l'histoire dont je parle en filigrane dans cet article s'est répétée il y a peu), et si vous n'avez pas que ça à foutre, ça peut être très facilement résumé ainsi : 
"Je pardonne et je passe outre indéfiniment, jusqu'au point de non retour, et là c'est fini."

Beaucoup de gens qui lisent ce blog sont des gens que j'ai coupé de ma vie, d'ailleurs. Soit ils en ont fait partie, soit je ne les ai jamais laissé entrer. Souvent c'est qu'ils m'ont heurté, moi ou mes proches, ou que j'ai détecté qu'ils pouvaient potentiellement le faire.

Ce sont autant de gens dont je ne saurai jamais (plus) rien. 
Tous les soirs, quand j'adresse mes prières universelles (je suis athée, mais j'aime prendre 5 minutes de méditation par jour pour penser à quelqu'un d'autre et lui souhaiter le meilleur), elles vont souvent à ces gens-là.
Nicole Kidman avait Les Autres, Black Mirror ses gens "bloqués" qui deviennent flous dans la vraie vie : j'ai mes fantômes vivants.
Ils m'entourent, sur Facebook, au bureau, ou ailleurs. Je sais juste qu'on ne se parlera plus jamais, qu'on ne se touchera plus jamais. Souvent parce qu'ils sont allés trop loin, parfois parce que c'est moi. 

Et puis il y a ceux dont je suis coupée plus drastiquement, et qui sont aussi ceux qui ont le plus importé pour moi. Je n'ai que 28 ans, mais tous les êtres qui m'ont aimé inconditionnellement sont morts aujourd'hui. 
Et c'est à eux que j'ai envie de raconter mon histoire, ma journée, mon présent. Mes arcs narratifs, mes rebondissements et mes cliffhangers. 

Virer irrémédiablement les gens de ma vie quand ils ont dépassé les bornes fait partie de ma nature, ça ne changera pas. Je devrai donc vivre avec les regrets que cela entraîne. Le fait que ma curiosité (ma bienveillance ?) ne soit jamais étanchée. Le fait d'ignorer s'ils sont mieux ou moins bien sans moi. De ne pas savoir s'ils sont heureux.

Peut-être est-ce aussi pour cela que je garde cette fenêtre ouverte sur mon monde. Pour ne pas leur infliger ça, moi qui tend à laisser zéro empreinte nocive dans la vie de qui que ce soit (dans la limite de la légitime défense, parce que faut pas déconner, je suis une putain de walkyrie). 

Je ne connaîtrai jamais la fin de vos histoires, mais soyez sûrs que je la spéculerai. Car je mets de la distance, mais je n'oublie jamais.

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