jeudi 19 avril 2018

[YUL&I - 7] Spend your lives in sin and misery





J’ai retenu la leçon, depuis Dublin :
Les prisons sont, en général, de chouettes endroits à visiter.

Si vous êtes ici, je pense que vous vous doutez que je ne suis pas une touriste Club Med en mode Bamos à la playa et bronzette. Vous savez peut-être même déjà que j'ai une passion pour les cimetières, ces endroits surpeuplés de gens comme moi (qui font pas beaucoup de bruit et qu'on oublie la plupart du temps).
Au-delà de ça, je crois que je cherche souvent les endroits les plus chargés en histoire et en émotions. Et en Amérique du Nord, les endroits chargés en histoire y en a pas tant, parce que leur histoire est relativement récente (deux siècles et quelques) et que tous les vieux trucs étaient en bois. 

Alors quand on m'a conseillé d'aller visiter le Centre culturel Morrin, pendant mon séjour à Québec, je me suis empressée de passer une tête.


Vous imaginez ? Une prison, transformée en université (MIXTE !), transformée en bibliothèque ? C'est comme un double big mac deluxe pour vous, amis carnistes.


Les prisons, c'est toujours plein de chouettes anecdotes sur des bourgeois emprisonnés, des évasions rocambolesques... oh et des pendaisons. Une prison ne serait rien sans pendaisons. 

Il y en a eu très peu à Québec, fallait vraiment chercher, genre tuer quelqu'un ou voler du thé.
(Le thé, à l'époque, ça valait plus qu'un Iphone au kilo). Et comme Québec, c'était pas la folie tous les jours, avec les 9 mois d'hiver, les attaques répétées (des anglais, puis des patriotes de la nouvelle-France, et toujours de temps en temps des natifs) et les incendies réguliers, voir quelqu'un se faire exécuté c'était un peu la grande sortie familiale (oui, ils n'envoyaient pas les enfants en cours ce jour là, un peu comme un vendredi avant les vacances scolaires maintenant).








Pour info, il existe un registre en ligne où vous pouvez gaiement chercher si votre ancêtre faisait dans l'ivrognerie ou si grand-tata a trompé grand-tonton.

La partie "Université" de la visite est formidable. Elle reflète vraiment les tensions entre les deux grandes religions monothéistes (Protestantisme et Catholicisme). Il y avait si peu de protestants (entre 25 et 30% de la population de Québec) qu'ils ont été obligés d'accepter des femmes parmi les étudiants pour maintenir l'activité universitaire. La fac dépendait de McGill (l'énorme Campus au centre de Montréal) qui a fini par jeter l'éponge niveau financement devant la trop grosse concurrence de l'université catho de Laval à Québec.












Depuis, on peut louer les bâtiments pour faire la fête (comment ça vous avez pas trop trop envie de vous marier dans le couloir de la mort ou les anciens égouts ?) et surtout venir gratuitement consulter la collection de livres anglophones. C'est très peu fréquenté en basse saison puisque désormais seule 1 à 2% de la population de Québec est anglophone.













Bref, je vous conseille vraiment la visite guidée du Morrin Center (sans quoi vous n'aurez accès qu'à la bibliothèque, ce qui est bien, mais seulement 1/3 de l'intérêt de l'endroit), que ce soit en hiver pour vous protéger une heure du froid ou en été pour vous protéger une heure de la chaleur humide.


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