lundi 20 juin 2005

Tomorrow



                                         

[Celle qui lui ressemble le plus, parfois.]

Elle tape le talon de sa botte gauche sur la première marche, pour se délester d'un sable imaginaire, fait de même avec la droite tout en grimpant les quelques métres qui la séparent de la scène.

Pour son public, pas un regard, elle a la tête baissée, un morceau du rideau encore frôle son épaule, noir sur blanc.

Elle se place après quelques pas dans le silence le plus total, la salle porte son respect à hauteur de son talent. Le plancher craque et le vent se lève, comme pour encourager les premiers accords de Johann.

La main d'H. s'accroche en  haut du micro et elle attend, le visage tourné, le signe de débuter...

I'll sing it one last time for you
Then we really have to go
You've been the only thing that's right
In all I've done

Le premier couplet est toujours le plus dur se dit-elle sans réfléchir à ce qu'elle chante, la batterie est en rythme, on ne lui en demande pas plus.

And I can barely look at you
But every single time I do
I know we'll make it anywhere
Away from here

C'est là le moment clé, la deuxième guitare et le chant qui doivent se jumeler, plus le moment de chercher dans le public son regard, de toutes façon, il faut s'y faire, il ne sera jamais plus là.

Light up, light up
As if you have a choice
Even if you cannot hear my voice
I'll be right beside you dear

Louder louder
And we'll run for our lives
I can hardly speak I understand
Why you can't raise your voice to say

Ce refrain entêtant, qui voudrait dire tant et tant, mais qui ne décrit seulement que la réalité.                

Un moment de répit juste à cette petite fin, pour se souvenir de son visage, et malgré la musique, du son de sa voix, chose qui s'oublie le plus facilement.

To think I might not see those eyes
Makes it so hard not to cry
And as we say our long goodbye
I nearly do

Retenir sa voix et énoncer ce nouveau couplet de la plus sobre des manières, c'est l'important. Peu d'artistes réfléchissent autant qu'elle en déclamant... car cette chanson n'est finalement pas très "chantée", et puis après tout ce groupe de mot n'est qu'une parenthèse avant de s'offrir encore entièrement dans le "Light up... light up..."

Un exploit, ce refrain sans penser, en laissant sa voix aller, en surveillant les réactions dans les yeux du premier rang, sans chercher de note incommensurable, juste... la sensation de les faire trembler. Parce qu'elle la respire cette chanson, ce n'est pas pour rien qu'elle l'a choisie.

Slower slower
We don't have time for that
All I want is to find an easier way
To get out of our little heads

Pour cette petite variation également... celle qui surprendra les anglophones à chaque prestation, car c'est la première... et imiter le chanteur original et sa plainte sur "my voice" pour que tout le monde sache de qui il vient, ce pain bénit.

Have heart my dear
We're bound to be afraid
Even if it's just for a few days
Making up for all this mess

Celui-ci presque essoufflée, le prendre comme un sprint... comme la plus courte et intense course de sa vie, comme la dernière. Cette fois, c'est elle qui frissonne, non seulement il ne fait pas si chaud mais ce ne sont ni les yeux de son ami, ni sa voix qu'elle se remémore, mais son souffle...

Light up, light up
As if you have a choice
Even if you cannot hear my voice
I'll be right beside you dear

...le cadeau le plus divin de cette chanson.
 

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