vendredi 24 septembre 2010

Prejudice



J'ai pensé commencer cet article par une blagounette à base de Joe Dassin,* et puis je me suis dit "Hey Johnson, t'es plus en Normandie" et j'ai opté pour l'intro banale qui suit :

Quitte à me faire conspuer par mes amis bobos (j'en ai) et soutenir un peu trop fort par mes amis obscurantistes (je viens de Normandie), ma vision du théâtre contemporain est assez basique : 

Je suis incapable de faire un résumé de la pièce que je m'apprête à voir - à un moment il y aura de la pyrotechnie ou un gogogadgeto approchant - à un autre moment quelqu'un s'apprêtera à faire un truc et je penserai fort fort "no he won't" but yes he will - et il y aura forcément quelqu'un à poil avant la fin.  

Voila. 

C'est pourquoi j'y vais avec parcimonie (c'est à dire une fois par an depuis que j'ai l'âge de voir des gens à poil). 

Hier, je me suis donc aventurée dans un théâtre qui a le bon goût d'être à côté de chez moi. La Colline a une architecture qui m'a fortement rappelé Le Havre (notamment la B.U pour les connaisseurs), y compris pour son côté "gros soulards" avec des gens qui buvaient un peu partout. 

Ensuite, ce fut la croix et la bannière pour aller retirer mes places (offertes par Rue89, mais ceci n'est pas un billet sponsorisé) mais finalement H. et moi sommes arrivées à bon port. Dans des sièges qui ont l'apparence d'être confortables mais qui se révéleront être de fieffés traîtres une fois la première heure de spectacle passée. 

Pendant l'espace-temps qui nous séparait du noir, nous avons donc discuté de notre projet secret pour Novembre, qui prend tellement forme qu'il risque de vous être communiqué d'ici la fin du week-end, patience patience. 

En fait si nous discutions à bâton rompus c'était pour mieux oublier que nous étions de plus en plus entourés par des vieux décatis et que nous souhaitions fortement nous suicider de concert à 28 ans pour ne jamais connaître la moitié du quart de ça. Les seuls jeunes de la salle accompagnaient leurs (grands?) parents.

Sur la pièce en elle-même, je ne m'aventurerai pas. Ce n'est pas ma culture limitée qui me permettra d'être une critique valable. Seulement je peux vous assurer que tous les éléments de ma liste ont été checked. Ou presque. 

Plus que parce que mes places étaient gratuites, je tenais à aller voir Combat de nègre et de chiens de Koltès en souvenir d'un certain prof de littérature qui ne jurait que par cette pièce. Je suis ressortie avec une impression plus cinématographique que littéraire, des frissons d'origine inconnue et une impression d'avoir sauté en parachute malgré mon vertige.

Vous qui me côtoyez me demandez souvent ce qui se passe dans ma tête quand mon front est bas et mes sourcils hauts, dorénavant pensez à ça : il y a une pièce de théâtre contemporaine qui se joue actuellement dans mon cerveau :  irrésumable  - gogogadget - no he won't/yes he will - quelqu'un à poil.   

Ce sera tout.


*La Colline, voila voila...


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