lundi 20 septembre 2010

Protect & Serve

Ce week-end c'était le Grand Pardon.

Je ne suis pas juive, même s'il a été longuement question que je me convertisse ces derniers mois - une histoire de garçon aussi tragédique que Rom&Ju*.

Lorsqu'on en a discuté, il m'a dit que les convertisseurs libéraux c'était dlamerde et que je devrais en passer par la formation en 4 ans minimum. C'est à ce moment là que nos chemins se sont séparés.**

Donc, je suis rentrée chez moi vendredi soir, et alors que je gambadais doucettement vers mon P*card surgelés le plus proche, mon chemin fût interrompu par une fourgonnette de CRS ("SS" rajoutai-je dans ma tête en me gaussant).

Me voyant obligée de passer par la route (dangereusement fréquentée un soir de départ en week-end) je marque une pause et tend l'oreille :

"Vous êtes au milieu du trottoir.

_Ouais, on est au courant, merci."

L'intervenante n'était autre qu'une mère de famille à landau, encore plus obstruée que moi pour le coup, et qui risquait plus que mes 22 ans d'ineptie à contourner par la route. Le répondeur, vous l'aurez deviné, était le CRS(ss) en question, qui était posturé de la même manière que l'image d'illustration de cette note (les converse chamarrées en moins) et qui mâchait tonitruamment un chewing-gum. 

Je me suis alors posé la question : Est-ce que cette frange toute particulière de la population se complait à épouser les clichés qu'on leur colle (je parle toujours des CRS, pas des juifs, suivez un peu) ? Un rôle magnifiquement tenu qui rentrerait au placard en même temps que l'uniforme. Ces gentilshommes défendeurs de nos lois et de nos valeurs rentreraient alors chez eux lire Proust et écouter Verdi. 

Cette question ne faisant qu'inverser les stéréotypes, je suis passée à la suivante : Bon dieu mais qu'est-ce qu'ils viennent nous faire chier avec leur putain de fourgonnette garée à la truelle, bordel ? 

J'ai donc observé autour de moi - je vous rappelle qu'à ce moment de l'histoire, l'héroïne traverse une route animée - et j'ai fait le rapprochement avec la synagogue d'en face.

Ouais. Une synagogue qui ne paye pas de mine, où rien n'indique que c'en est une, à part la vingtaine de barbus et de femmes voilées qui squattent devant tous les vendredi soirs. 

Alors là, je vous sens m'interrompre : non je ne confonds pas mosquée et synagogue, c'est juste que les juifs de mon quartier semblent être un peu traditionalistes (pour ne pas dire radicaux).


Eux qui sont si discrets d'habitude, s'ils ont un besoin de protection, comme l'indiquerait la présence des forces de l'ordre, se voient accablés par une escouade qui fait office de gyrophare et qui attire l'attention plus sûrement qu'elle n'apaise quoi que ce soit.

J'ai donc fait mes courses en me demandant si, entre les alertes à la bombe qui fleurissent en ce joli mois de septembre, et les escadrons de matraqueurs qui squattent mon air pur, je n'allais pas devenir parano, un peu.


*Vous avez noté la blague ? Hein hein hein ?
**Je rassure tout de suite la famille, si cette discussion a effectivement eu lieu, c'était sur un ton purement fantaisiste, le garçon étant plus proche de mon arch nemesis que de mon Prince Charming. (R. si tu nous regardes).

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