En 2003, ma vie ne tenait plus à grand chose, à un chevalet, pour être plus exacte.
Dans l'atelier juste au-dessus de ma bibliothèque municipale - celle qui a réellement fait ce que je suis.
Les deux pieds sur la barre transversales - les deux van's devrais-je dire. Une raie pas totalement encore sur le côté. Des mèches violettes et noires, le regard aussi. C'était moi -7. Et dehors il faisait sûrement pareil.
Un soir où je devais y aller, on m'a arrêté dans ma course, pour m'annoncer autre chose. Quelque chose de définitif. De non raccommodable. Un départ en bonne et due forme, peut-être un peu trop tôt mais... c'est la vie.
Je n'ai rien accepté. Et ce soir là, sur le plancher de l'atelier, je me suis roulée par terre, juste parce que j'avais envie, sous les yeux terrassés et amusés d'une meilleure amie qui ne le serait plus trois mois plus tard.
5 jours plus tard, je me tenais tant bien que mal devant le centre de ma vie - sociale, artistique, fraternelle. Tout en somme.
Je n'ai jamais réussi à le regarder en face. Parce qu'il était trop - non pas trop grand, non pas trop petit, trop lui. C'était une overdose, ce concert. Et je m'étais battue pour l'avoir. Pour qu'on m'y conduise malgré le deuil de la famille dont une bonne partie ne comprenait pas mon entêtement à aller voir ce "minet".
Ma tante, à qui on peut reprocher beaucoup, m'a sauvé la vie ce soir là, juste en servant de chauffeur.
Un être aussi influent sur la vie des autres sans en avoir la moindre conscience, ce ne peut être que quelqu'un d'extraordinaire, et je ne lui enlèverai jamais ça.
Ni le fait d'avoir été là sans le savoir. Ni HDLU. Ni un certain éléphant en or.
Cette époque est une mine d'intériorité. De rencontres. De survie. De pourvu qu'on ne sente plus rien.
Je ne renie pas mon passé. Pas notre passé commun. Seulement le fait qu'on est tous pris des trajectoires aussi opposées, enfin... surtout lui.
"Si c'est pas meilleur alors au moins que ce soit pas pire..." qu'il disait.
RépondreSupprimerWelcome Back :)
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