samedi 11 décembre 2010

1000&1 times

Apparemment je ne suis pas assez bien pour les trois employeurs avec qui j'ai passé des entretiens, je suis la deuxième personne à avoir le plus gâché la vie de ma mère selon ses dires, je suis totalement incapable d'aider la détresse psychologique de ma meilleure amie, la moitié de mes amis m'a pris pour une cold bitch et me détestait avant de m'aimer, et aucun garçon au monde ne semble dépasser ce stade et me considérer comme une terre d'asile envisageable... MAIS, hier, j'ai vu Tahiti80 à Rouen et l'espace d'une soirée, ils ont fait ce qu'ils savent faire de mieux : ils ont mis des parenthèses à tout ce bordel.



Tahiti80 est un groupe Rouennais, à la base, et toujours aujourd'hui où ils ont leurs locaux de répétitions et d'enregistrement. J'ai envie de dire que Tahiti80 est la seule chose dont je suis fière, si les Bretons ont la pluie, l'océan et les crêpes au citron, j'ai le camembert, un cimetière américain & Tahiti80.

Plus sérieusement, lorsqu'ils sont enfin apparus après deux premières parties plutôt plaisantes (Lucy, Lucy et The Bewitched Hands, je développerai un jour si j'ai le temps), j'avais la meilleure place au monde, deuxième rang centre, juste derrière un môme affalé sur la barrière. J'avais vue dégagée sur la nouvelle mise en scène du groupe, plutôt impressionnante. Un jeu sur la hauteur avec des cubes de lumière superposés et le génial Pédro au plus haut. 

Alors que j'étais habituée à les voir comme les boys next door, jean, baskets et cheveux au vent, Xavier porte une chemise cravate (alors que ses parents ne sont même pas dans la salle ^^), un pantalon à la coupe parfaite et des bottes cirées. Ils sont tous d'une classe folle, et c'était un des rares adjectifs mélioratifs que je ne leur avais pas encore attribué. 

Leur show est carré, les efforts ont été mis sur les choeurs qui tombent comme des fleurs, les changements d'instruments sont autant d'happenings doucement intégrés dans le fil de la soirée. Les nouvelles chansons sont des bombes, et les réorchestrations légères des anciennes font très plaisir. Le concert dure très longtemps, je ne sais pas combien (parce qu'on était hors du temps, suivez un peu) mais je me souviens que sur le tas j'aurais aimé entendre Matter of time et Here comes... mais ce n'est que partie remise (j'espère !). 

Alors oui le public était un peu mou du genou, mais tellement multigénérationnel et éclectique que ça m'a fait plaisir quand même. Des gosses donc (leur présence nous coûtant l'absence d'alcool dans le bar du 106)(damn you little f*ckers !), des vieux, des riches, des pauvres, des nous. Des meilleur-ami-de-moi & moi (des gays, des blondes, des rouquines habillées en violet, donc). Des vieilles connaissances, et ceux qui ne pouvaient pas être là l'étaient en esprit, oh so much.

Les lumières et les images étaient parfaites, kitsch ce qu'il faut, au bord du cheesy un temps puis immédiatement géniales pour équilibrer. Je suis très cliente vous l'aurez compris. Pas du genre "ils pourraient faire la danse des canards que j'applaudirais des deux mains en jetant mon soutif" mais du genre genuinely happy, du genre je veux que tout le monde sache que je suis bien quand je les écoute. Que la voix de Xavier est peut-être aussi unique que celles de mes Jared Followil, John Stargasm et autres reconnaissables d'entre mille. Que leur son est lui aussi original et bien à eux, que tous ces changements n'ont pas touché au coeur du truc, que leur progression est évidente et intelligente, qu'ils n'ont pas pris la grosse tête, que Pedro a toujours un déhanché à faire pâlir de la ménagère et que s'il manque quelque chose à tout ça, c'est, et ça restera : un panda.

Alors oui, there are zombies in my head, mais il y a aussi The Zombies, découverts grâce à Xavier, et leur  musique, comme celle de Tahiti 80 : un refuge immarcescible.

PS : et merci d'avoir joué Heartbeat en dernier car j'ai pu sortir la phrase suivante d'un air détaché : "tiens, je l'ai chantée dans un karaoké à Tokyo"

1 commentaire:

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