mercredi 13 juillet 2011

I will love you someday and maybe today

C'était un été au goût de chlore.

U&I de Pure Orchestra passait sur toutes les chaînes, car, oui, pendant mon adolescence, la musique se regardait. Et cela donnait le ton. Un des étés les plus longs de ma vie, avant ou après être passée encore une fois par la case USA, je ne sais plus, il faudrait que je remette la main sur mon vieux passeport.

Mon premier été avec un semblant de liberté, pas muselée dans ma chambre ou encerclée par les barrières en ruine du jardin de cette maison moisie.

J'étais en plein traumastisme du collège, mais le plus dur était derrière moi. J'avais une nouvelle alliée, une amie de primaire qui avait déménagé et était revenue sans rien savoir de mon nouveau statut social de paria. Une fille jolie dans l'ombre de laquelle je pouvais me cacher tout l'été, parce que les garçons ne m'embêteraient pas de peur de se griller avec elle, et parce que les filles étaient trop occupées à jauger la nouvelle concurrence.

Assises sur un banc en attendant que la piscine ouvre, je lui parle du collège, mais pas tant que ça. On parle beaucoup de mort, de ce qui est pire, de pourquoi on n'aime pas nos pères. Je l'aime bien, même si, au fond de moi, je sais que ça ne va pas durer longtemps, dès que la rentrée sera arrivée, elle se rendra compte de la supercherie et ira vers la lumière.

Un été où, avec 5 francs, on pouvait se payer l'entrée à la piscine et des bonbons en revenant - j'aime pas les bonbons en général, mais les bonbons à l'époque, ça achetait l'amitié.

C'était un été où je n'avais pas encore conscience de l'âge adulte qui me guettait - le dernier.

Un temps qui oscillait, assez lourd pour que mes parents me houspillent hors de la maison vers cette piscine communale où s'entassait toute une génération. Un été qui coïncide avec ma lente migration vers une autre chambre que la mienne, celle délaissée 6 ans avant par une de mes soeurs, celle qui abritait l'ordinateur. Je savais déjà que cet objet serait la clef.

I will call you someday, I will find you one day... Mon anglais rudimentaire me suffisait à comprendre le sens des mots. Je pense qu'à l'époque je croyais infiment aux messages de la French Touch. Que je trouverai le "you" de Music sounds better with you et que ce "you" me dirait forcément quelque chose comme As we dance by the moonlight, can't you see you're my delight ?. Qu'il me le dirait one day, qu'il me le dirait someday.


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