lundi 18 juillet 2011

On the (straight) edge

"My greatest regret... Not knowing what I had when I had it."

Le plus grand regret de Carl B. est ma plus grande peur.

Dans tout ce que j'ai vécu d'un peu extraordinaire (et côtoyer Carl B. en fait ô combien partie), j'ai toujours pris un moment pour reculer (physiquement et mentalement) de la situation et tenter de réaliser ce que je vivais.

On me l'a pas mal reproché aussi, les gens avec qui je vivais ces moments trouvaient très lourds mes "tu t'reeeends compte !" qui étaient pourtant d'une importance primordiale. Il fallait que je m'assure de l'extraordinairité de la chose pour mes proches aussi. Qu'ils n'oublient pas, qu'ils fassent une photographie sensorielle du moment parce qu'il serait vite fini.

J'ai ce besoin d'infini clarté de l'esprit, et j'en parlais il y a peu avec quelqu'un qui a embrayé direct sur "mais, hey, toi la végétarienne, tu connaitrais pas des Straight Edge ?". Des Straight what ? J'ai failli de pas avouer mon inculture et répliquer que si j'avais certes pas mal d'amis gays la plupart étaient straight quand même. Mais j'ai quand même demandé, histoire de ne pas mourir idiote.

En (très) résumé il s'agit d'une "philosophie" dérivée du Punk, où le but est d'avoir l'esprit le plus clair possible, pour y arriver : on ne fume pas, on ne boit pas, on ne se drogue pas, on mange à peu près sain et on ne fait pas du sexe pour faire du sexe. Et on écoute du punk hardcore.

Autant vous dire que je me suis reconnue tout de suite (oui non je sais que l'alcool est un gros détail qui cloche, mais un détail qui s'estompe petit à petit).  

Alors non je ne vais pas rentrer dans une secte mais ça fait plaisir, parfois, de savoir qu'on n'est pas seul au monde. A l'heure où on passe à côté de tellement de chose quand on ne descend pas faire de pauses clopes. Où on se sent très seul quand tout le monde est high en soirée et pas nous. Où, quand on arrive dans un bar, je suis parfois la seule à ne pas trouver avec quel étranger je vais rentrer cette nuit. Où, finalement, on me regarde de travers parce qu'il me reste des principes. Une retenue. Une distance. Où, ne pas se jeter à corps perdu dans le moment présent est vu comme un crachat à la face de la jeunesse.

J'archive, au fur et à mesure, cette jeunesse, en temps réel, je calcule, beaucoup, les conséquences d'un acte potentiel, tout simplement, aussi, parce que je ne peux pas me permettre de sauter dans la masse sans sécurité. Parce que j'ai bien conscience, et depuis longtemps, que les dommages sur moi seront plus importants. Qu'une écorchure chez les autres est vite une fracture ouverte pour moi.

Un ancien groupe d'ami m'avait vite cataloguée comme auto-destructrice, alors qu'en fait je passe ma vie à tenter de me protéger. Je réussis habituellement un peu trop bien, mais quand il y a des ratés, ils sont sévères. Je ne sais pas ce qui vaut le mieux. Je ne sais pas si je dois changer quoi que ce soit.

Mais je veux retrouver cette connaissance universelle que j'avais l'impression d'avoir, et virer les nuages de mon cerveau.






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