jeudi 25 août 2011

Death and all his friends

[Cimetière d'Olsanny]

C'est l'histoire de deux filles toutes deux très intelligentes (leur parcours estudiantin en témoigne), cultivées (elles bossent d'ailleurs dans la culture) et qui savent fort bien que Kafka est enterré dans un cimetière juif puisque Kafka était juif... mais c'est aussi l'histoire de deux filles qui vont chercher pendant toute une matinée sa tombe dans le cimetière voisin tout plein de croix et de Jésus crucifiés.

Il faut dire qu'au sud-est de Prague, il y a la dose de cimetières, et que celui où nous avions foutu les tongs était fort charmant, donc on a pas trop réfléchi.
[On se moque pas, siouplait]

[On aurait même pu y tourner un énième épisode d'Indiana Jones]

[Salomon, vous êtes juif ?]

Clairement au mauvais endroit. On le comprend quand on est au bout du monde et on décide d'aller à la sortie la plus proche consulter un plan qui nous apprend qu'une grosse route sépare le cimetière à peu près à l'opposé de là où on est. Persuadées d'être sur la bonne route, nous entamons la deuxième partie d'un périple long, enrichissant, mais toujours pas Kafkaïen (ni juif).

[Ce chat non plus, n'était pas juif]

[Supeeeer Jésuuuus à la rescoooouuusse !]


C'est un grand parc désert en fait, à l'exception DU MEC BIZARRE. Mais oui, vous savez, celui que vous voyez arriver de loin sachant pertinemment qu'il est pour vous et que vous n'arrivez tout de même pas à dodger. Ouaip.

[Art Moderne toujours pas juif]

Le vieux nous parle dans un anglais très empreint de Tchéquisme. Du genre "baragouin" chez les soviets. On comprend qu'il veut qu'on le suive. Et C., ma stagiaire de l'hormone à Prague et mon attachée de presse à Paris, n'a toujours pas appris à dire non, alors elle le suit, et donc je les suis parce que c'est elle qui a l'argent (même si elle n'est pas juive non plus)(d'ailleurs elle a un tout petit nez et des doigts pas crochus du tout)(mais je m'égare).

Dans un endroit qui ressemble à peu près à ci dessus, dans un étroit chemin de terre qui grimpe et qui aurait pu s'appeler "ici personne ne t'entendra mourir dans d'atroces souffrances". Le mec nous dit enfin ce qu'il attend de nous "Could you take a picture of  my grave ?". Bref  aparté entre C. et moi et consensus autour du fait qu'il est très moyen en english et qu'il veut certainement nous demander de prendre en photo la tombe de sa famille.

[Même que parfois on voyait double]

On arrive devant la fameuse tombe, et là, c'est le drame. Il nous présente papa-maman-mémé-etlechien qui sont allongés là sous la pierre, dans le sol, et il ajoute "et moi aussi". 
HEIN.

Nous décidons donc de procéder à la photo et de nous barrer vite fait bien fait vers un cimetière vraiment juif, où, comme il se doit dans les cimetières juifs : toute photo est à 50 couronnes (true story). 


[Non, c'est pas LA photo puisque LA photo est sur SON appareil photo d'avant guerre, un truc même pas numérique, z'imaginez ?!]

En gros c'est là où lui va se faire enterrer quand il sera décédé et nous lui avons procuré la photo souvenir (enfin C.)(s'il y a une malédiction quelconque c'est pour elle)(moi j'ai rien à voir avec tout ça je cherchais Kafka désespérément)


On a quand même dit à zarbman qu'on le cherchait mais il a pas eu l'air de plus sourciller que ça. Il est reparti avec son appareil et ses photos et sûrement nos âmes avec. Oui sûrement.

[This is not Franz K.]

Nous avons donc trouvé la fameuse route, nous l'avons traversé, toujours sans sourciller de voir autant de gadgets cathos. Et puis dans la fameuse division où était sensé se trouver Franzou aucune trace de Franzou (oui, nous sommes toujours dans le mauvais cimetière)(mais dans la DEUXIEME partie du mauvais cimetière).

[Enfin bon, en chemin on trouve une église orthodoxe quand même, c'est limite si on a pas dégotté une mosquée et un temple avant de se rendre compte qu'on était vraiment PAS dans un cimetière juif]

Lorsque nous rebroussons chemin, je vois que de l'autre côté du mur d'enceinte des tombes s'élèvent, et là, je retrouve mes pleines capacités intellectuelles, je cours, je vole, j'entraîne C. derrière moi, et, grâce à notre énergie du désespoir nous contournons Olsanny et arrivons... devant les grilles du nouveau cimetière juif de Prague, parce qu'on est vendredi, que c'est shabbat, qu'il est 12h30, que le cimetière ferme à 13h mais que les grilles sont déjà fermées.

On le savait en partant le matin vers les 9h mais on se disait "oh, ça doit être indiqué : on est laaaarges".

Tsoin tsoin. 

Nooooon mais en vrai on y est retournées plus taaaard...


[Notre préééécieeeeux][Avé des tickets de métro RATP siouplé]

[Et en bonus Track : Maaaax Brooood !]


A noter que l'histoire de zarbman est déposée, que nous avons établi un synopsis détaillé avec miss C. autour d'un plat bigarré d'une Kavarna sympa tout plein (Kavárna Velryba, Opatovická 156/24 dans Nove Mesto)(mais on en reparlera), peut-être bientôt rédigée sur vos écrans ! 



1 commentaire:

  1. Non, mais c'est pas grave, on vous en veut pas !
    Par contre, tu m'as fait rire en plein aéroport. Les gens me regardent bizarrement...

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