dimanche 26 février 2017

[Franxit - part 2] Until the earth is free



"Until the earth is free". Les 5 mots les plus tragiques de tout le West End (ex aequo avec "It's over now the music of the night", mais ça fait 9). 
Ils appartiennent à la comédie musicale Les Misérables adaptée de la version française (avec Michel Sardou en Enjolras, si si) et adoptée depuis 30 ans par la scène londonienne (et celle de Broadway). 

J'ai une fascination pour Victor Hugo et la transcendance de ses écrits. J'ai lu Les Misérables à 12 ans, après Notre-Dame de Paris. Je pensais que toute la littérature française serait aussi bien. Aussi haute en couleurs, avec des personnages aussi divers : des pauvres, des riches, des moches, des beaux, des très méchants et des Jean Valjean. Et je me suis bientôt rendu compte que non. 
Depuis Hugo, plus personne ne raconte vraiment des histoires, à part dans les romans de genre ou young adult. La littérature, ce ne sont plus des histoires, tout juste des miroirs, ou des carcans de gammes littéraires.

Je n'ai jamais été snob. Et j'ai regardé l'adaptation de Josée Dayan avec autant de gourmandise que j'ai découvert qu'il existait cette version mise en musique où, plus que jamais, le personnage de Javert devenait iconique avec deux solos de toute beauté.

Bref, avant de me rendre au Queen's Theater pour voir Les Miz, j'avais une matinée de libre pour vagabonder.
Plus je vais à Londres, plus je prends la conf' et plus je m'éloigne du centre-ville pour crapahuter dans la presque-campagne anglaise.
Après des escapades à Cambridge, puis Oxford (où j'ai rencontré l'amour de ma vie qui y vendait des scones et qui n'était ni Yannis Philippakis, ni Jack Bevan), j'ai bien failli me retrouver à Birmingham, même si c'était pas du tout fait exprès.
Je me suis juste assise dans le mauvais train, mais j'avais la meilleure excuse du monde : j'étais toute endormie de m'être levée très tôt pour enjoyer le meilleur english breakfast dans la meilleure porcelaine.

Yes I did.

Donc moi, à la base, je voulais tâter du cimetière et finir ma tournée des magnificent seven encore en activité. C'est pour ça qu'en gare de Euston, j'ai bien failli me gourer et planter tout mon itinéraire d'un coup d'un seul. Heureusement, au dernier moment, j'ai filé dans le bon train Overground pour l'ouest, et je me suis retrouvée à Kensal Green. 
Un cimetière style protestant qui m'a attiré car il a été inspiré par le Père-Lachaise, à sa fondation. Et euh... bon. Oui mais non. Enfin c'est pas que... mais c'est pas ça non plus.






















(Est-ce que quelqu'un peut me dire ce que sont ces deux trucs circulaires et omniprésents, ci-dessus siouplait ?)






C'était chouette hein, je dis pas. Mais ça ressemblait vachement plus à un cimetière américain qui aurait fait un enfant dans le dos au cimetière juif de Prague, mais bon. 

A un moment, le vent (et on y reviendra) a fait sonner une cloche, comme dans les cimetières Japonais. Je me suis arrêtée par réflexe, parce que le tintement a continué bien après que la rafale soit passée. J'ai fini par regarder par terre, et il y avait tout un tas de jolies fleurs violettes que j'aurais pu écraser si je n'avais pas été alertée.


Le temps était typique des séries fantastiques de mon enfance (Eerie Indiana, Chair de Poule, Fais-moi peur) et j'étais seule, mais alors seule, avec seulement quelques mecs de chantier qui n'en avaient rien à carrer mais alors rien à carrer de la petite touriste.
Du coup pour l'introvertie en vacances, c'était 10/10. 










[Si quelqu'un est intéressé qu'il parle maintenant ou se taise à jamais]

Je suis rentrée ivre de photos et de vent violent (on y reviendra, je vous dis), je me suis rassise dans mon overground, j'ai écouté le dernier album de The Orwells (qui est fantastique) et j'ai débarqué un peu dizzy à Euston. 
Bien décidée à déjeuner d'un thé et d'air pur dans MA chambre de poupée d'hôtel, j'ai pris le chemin des écoliers et croisé un ami :


Et des écriteaux littérairement adéquats :


Assise sur mon lit très haut de princesse pleine de dignité, j'ai dégainé le deuxième livre emporté dans ma valise. Retourner à la mer de Raphaël Haroche. Un nouvel auteur Gallimard dont vous avez sans doute entendu parler dans ma vie depuis 11 ans puisque fut un temps j'animais un forum le concernant. Un lieu où j'ai rencontré plein de petites soeurs qui valent vraiment le coup. Même si je ne suis plus la carrière musicale du monsieur que de loin en loin, j'ai été réconciliée avec lui lors de la mort de Bowie quand il a rendu hommage à son Modern Love (évidemment). Je ne pouvais que me jeter sur sa première publication, malgré tous les a priori professionnels concernant cette collection mythique et pourtant éditée avec les pieds (c'est à dire, pour certains titres : pas édités du tout, juste "corrigés"). 
Je me suis pris une mini claque, une claquounette si vous préférez, car mes a prioris sont partis loin loin dans le quartier Saint Pancras, et je me suis passionnée pour cette archéologie des sentiments. J'ai retrouvé la sensibilité du jeune homme que Raphaël fut et son regard si particulier, à la fois glauque et enfantin sur l'Humanité. Je me suis retrouvée dans les pensées maussades qu'évoquent des passants, sur les conséquences qu'ont nos actions sur les vies d'autrui et des pensées polluantes qu'elles peuvent entraîner. Bref, j'ai passé un très bon moment. Court et intense, avec le bémol de la première nouvelle qui n'aurait pas dû ouvrir l'ouvrage, mais, hey, c'pas moi qui l'ait édité ! ¯\_(ツ)_/¯  

Dans la prochaine note, vous aurez le droit à mon après-midi et ma soirée, avec beaucoup d'enfance à l'intérieur. Can't wait!

2 commentaires:

  1. J'avais prévu de faire le Highgate mais j'ai pas eu le temps finalement...
    Pour le reste, stay tuned.

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    Réponses
    1. Ca vaut le coup de visiter Highgate West (qui n'est que sur visite guidée), mais tu peux aussi ne faire que le East (plus petit, moins impressionnant) mais mon préféré reste pour l'instant West Brompton ! (tombée dessus par hasard et j'ai reconnu plein d'endroits car des tas de films y sont tournés)

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