samedi 10 juillet 2010

100th - Love is just a bloodsport

Il m'appelle très fort par mon prénom - je déteste mon prénom, je déteste qu'on m'appelle très fort - je me retourne vers lui, déjà agacée. Je regarde ses grands yeux bleus et ses boucles blondes et j'attends. 

"Tu es la plus belle femme du monde."

Ah.
Bon.


Que Max soit mon neveu et ait 7 ans bientôt ne change rien : c'est un garçon. 

Une découverte récente dans ma vie (dans laquelle, pourtant, l'observation de nos amis les mecs prend une place prépondérante...) est que les garçons sont pile ou face.

Prenons le contrepied : nous, femmes, possédons un sens complexe de la classification de la beauté masculine : "Il est troooop mignoooon" "So hot" "Comment il pue le sexe lui" "pinoculmettable" et autres. On PEUT qualifier un mec laid de charismatique, et même le vouloir à tout prix. On PEUT sortir avec un mec qui aurait l'âge d'être notre grand-père en lui trouvant le "charme de la maturité" (même si sur ce coup là, je passe mon tour). 

Les garçons c'est noir ou blanc, la fille est belle ou moche et  aucun juste milieu n'est possible.

Cette brillante analyse est tirée d'heures de discussion avec les "potes" au chromosome Y qui ont survécu à mes interrogatoires.

Au premier regard un mec peut donc jauger son futur avec une fille. Mes amis sont la plupart du temps catégoriques quand ils parlent d'autres filles et pour chacun d'entre eux, il y a 90% de "moches". 

Ce qui est étrange, c'est qu'à partir de cela, je pourrais me rassurer sur mon célibat, en me disant qu'on est forcément la "moche" de quelqu'un, ne me fier qu'à mon avis sur moi-même (assez fière d'être passée de boudin Normand à Parisienne lambda), et non.

J'ai compris tout d'un coup que le nombre d'efforts conciliés pour plaire étaient en fait inutiles : si vous ne lui avez pas plu au premier coup d'oeil, si votre physique n'a pas eu un effet évident sur ses sens les plus primaires, vous pouvez ramer longtemps pour qu'il daigne reexaminer votre cas ensuite.

Alors je sens les "oui mais y'a pas que l'extérieur qui compte", et je vous répondrai : bien sûr, après, il y a l'intérieur. Et si passer l'étape du physique est ardu, passer l'épreuve de la concordance d'humeur / des points communs / de l'humour / de la comptabilité des habitudes de vie est un chemin très long (mais sur ce plan, on est à égalité).

Je sais que des garçons que je ne calculais pas au premier abord ont réussi à me charmer à la longue (et c'est arrivé très très trèèès récemment) et que je leur ai découvert une certaine beauté, qui ne me touchait pas au premier abord. Je passe donc mon temps à le dire aux mecs de mon entourage, histoire qu'ils ne loupent pas le coche d'une jolie histoire juste parce que "non mais elle a pas assez de seins" ou parce que "elle fait du 40, je sors pas avec des filles au dessus du 38" (ce qui fonctionne dans l'autre sens : "elle a pas assez de formes", "elle a de trop gros seins", entendus aussi).

C'est ce qui me fout dedans à chaque nouvel espoir d'amourette : je saute l'étape du physique et j'essaie déjà de faire s'entendre nos esprits, quand nos esprits s'entendent : je pense que c'est joué, et c'est là que j'apprends généralement que je ne plais pas au dit garçon. 
On a beau s'entendre à merveille, avoir le même humour, les mêmes passions, et ça m'est arrivé d'avoir le quinté gagnant - le garçon ne passera jamais outre le fait que, la première fois qu'il vous a vue il vous a classé dans la case baisable ou pas baisable (enfin, sauf les gros désespérés du cul, qui abaissent parfois leurs critères en cas de disette).
Je peux bien sûr me permettre d'établir de telles généralités car je suis, pour rappel, la plus belle femme du monde (d'ailleurs j'en déduis que les garçons qui ne sont pas affolés par mes charmes sont tous gays, et je commence à m'inquiéter pour la démographie mondiale).




Oh et aujourd'hui j'ai dit "oui" à la mairie, mais c'est une autre histoire.

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