Un dîner entre filles c'est spécial.
Sans présence masculine, on peut baisser les fards.
On dit plus de choses, les unes sur les autres, parce qu'on sait que ça ne sera pas interprété comme une tentative de discrédit à la face du monde.
C'est dans ces occasions si particulières que je me prends mon reflet en pleine face. La perception que les autres ont de moi.
Vendredi, c'était le cas. Avec des filles que je connais depuis moins d'un an et qui sont revenues sur la première impression qu'elles avaient de moi.
Une présomption de mythomanie assez prononcée. Par exemple.
Je me suis rendue compte qu'une fois de plus je passais pour l'inverse exact de ce que je suis. J'ai opté pour l'honnêteté sans frontière depuis 2 ans maintenant.
Dire ce qui me passe par la tête, ce que je pense, en toute circonstance, m'a beaucoup aidé à assumer qui j'étais. Se lancer sans filet et livrer ce qu'on est, ce qu'on a vécu, sans calculer sa réplique en fonction de la personne d'en face.
C'est en étant profondément honnête qu'on m'a considéré comme une menteuse éhontée. Créative, même.
Ce que je considère comme mes petites histoires semblent des montagnes incroyables à d'autres.
Mes histoires de rockstars, de stalker, de garçon à tendance défénestratrices, de ville natale où tout le monde il est consanguin, de voyages, de rencontres et de vie, passent pour une accumulation d'impossibilités logiques.
Je les ai vécues, je sais qu'elles existent, et il ne me viendrait jamais à l'idée de prouver quoi que ce soit les concernant.
Le plus impressionnant restant qu'apparemment, pour les autres, j'ai une vie fabuleuses et remplie d'événements extraordinaires.
Je crois que c'est mon côté blogueuse : je sais juste bien les raconter.
C'est le moment où on me taxe d'exagération et où, souvent, je ne sais plus comment me défendre. Si les gens en valent la peine, je leur présente des éléments fixes de mon passé : l'ami d'enfance, ou les personnes avec qui j'ai vécu les choses.
Ensuite, j'ose espérer que parole n'est plus mise en doute, mais le doute, c'est moi qui l'aurait toujours. Une hésitation à me confier, à raconter des choses qui tomberont forcément dans une oreille pleine de doute.
La vérité, c'est qu'en fait, pour moi, c'est la même chose.
Je regarde ces filles en couple depuis des plombes, aux histoires d'amour multiples, à la vie de famille florissante, sociables, heureuses souvent, et je me demande comment c'est possible, si c'est possible.
Ce n'est pas pour ça que je cherche la faille. Je ne remettrai jamais en doute la véracité d'une relation de mon entourage, c'est juste que pour moi, c'est là que git l'extraordinaire.
Arriver à construire quelque chose avec quelqu'un d'autre. De stable, durable peut-être, de vrai et de tangible.
Pour moi, ma vie est réaliste, la votre incroyable.
Après quelques temps, on se rend juste compte que la fille très sûre d'elle à la vie bien remplie est beaucoup plus complexe, intéressante, et oui, fragile, que ce qu'elle paraît...
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