lundi 13 juin 2011

You gotta go there to come back


Il faudrait que j'arrive à faire une liste séquentielle de ma vie, comme Joe Gordon-Levitt dans The Lookout, histoire de savoir pendant quelle période je serai une chieuse déprimée, une hypéractive désespérante, une merde apathique et enfin une euphorique no-limit. 

Parce que ça commence à me perturber un peu trop de me réveiller chaque matin avec une personnalité différente. Et je suppose que ça fait partie du pourquoi personne ne me supporte jamais plus d'une journée (à de rares exceptions que je ne saluerai jamais assez). 

Malgré ces changements quotidiens, je sens, tout au fond, que j'ai changé for real. Que je n'ai plus ni cet enthousiasme, ni cette passion, ni cette nostalgie qui me caractérisaient. J'ai un peu trop bien blindé ma vie. Et, si je pensais m'en sortir de mieux en mieux avec les gens, je m'aperçois qu'en fait je ressers un spectacle de moi-même à chaque fois. Comme l'impression que cela fait une éternité que je n'ai pas été moi-même. De ne plus savoir ce que ça veut dire alors que je me connaissais par coeur, il y a encore 1 ou 2 ans... 

Je me perds, je me dilue, sûrement pour me rendre plus acceptable aux yeux du monde. Ca marche en surface, mais ça s'effrite très vite. J'ai testé le monde l'entreprise, les horaires, les collègues, la machine à café et toutes ces choses, et la personne que j'appréciais peut-être le plus là-bas m'a tendu un miroir où l'avancement de la détérioration de my-own-private-portrait-of-Heightsy-Gray était amorcé. Où j'ai compris que même en faisant semblant, toute en discrétion, en mettant en sourdine ma personnalité étouffante, les autres perçaient quand même à jour ma différence.
La solution va encore être de fuir, métaphoriquement et physiquement. A l'étranger et dans une autre entreprise, en attendant d'avoir peut-être assez pour pouvoir m'enfermer loin du monde, à terme, quand je n'arriverai plus du tout à jouer avec vos règles. 

Je commence à comprendre qu'il est vraiment trop tard pour moi. Je commence à le comprendre puisque je l'accepte.

Tout en ayant, en boucle, dans un coin de ma tête, l'idée persistante qu'il aurait suffi d'une personne.



I'm staring at the walls, they're closing in on me
This sun bleeds through the blinds and washes over me
Today's the day I tell myself to set me free

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