jeudi 23 août 2012

My sorry-ever-after [Part II]

L'épisode suivant s'est passé dans un bar.
J'étais saoule comme rarement je l'ai été depuis. 

Mes nouveaux amis m'avait chargée de chercher de la chair fraîche pour La Bête. J'étais la nouvelle du groupe, j'avais forcément des copines bonasses et La Bête se sentait seule. 

Notre échange musclé dans la salle de bain était d'ailleurs né de ce sujet sensible, La Bête et les Belles. 

J'avais docilement obéi et amené une amie à la soirée, mais, les choses ne se passant jamais comme prévu, ma copine se retrouva dans les bras d'un autre.

Quant à moi, j'étais tellement paumée, persuadée d'être une créature monstrueuse et ne voulant m'impliquer avec personne pour que personne n'ait à me subir, que j'ai choppé dans mon coin en sachant très bien que ce n'était que l'affaire d'une soirée.

A peine sortie de cet épisode peu glorieux, j'ai cherché quelqu'un des yeux pour m'enfuir et ne pas avoir à parler au garçon que j'avais embrassé. Mais ma pote était gluée à son trophée, mon couple d'amis était dans un coin du bar et les autres n'en avaient pas grand chose à faire.

Une main s'est tendue vers moi, je l'ai saisie timidement.

La Bête m'a attirée contre lui. J'étais assez bourrée pour danser, danser pendant des heures. Il m'a tenue à une distance respectable pendant au moins une moitié de chanson, ce qui, étant donné nos états respectifs, était le maximum de gentlemanitude qu'on pouvait tirer de lui. J'étais à nouveau contre lui, mais sans porte derrière moi. Le proximité, le rythme, le fait qu'il m'ait sauvé d'une situation gênante... tout tournoyait dans ma tête. Il a posé une main sur mon cou. Une invitation. Mais je gardais la tête désespérément baissée. Parce que je savais très bien ce qui se passerait si je la levais. Et que ce type là n'était pas un type lambda. Si je relevais la tête, je prenais d'énormes risques.

Alors, comme d'habitude, quand la chanson s'est terminée, j'ai réagi à ma façon : je me suis sauvée. 



Pour l'anecdote, j'ai fait tout ça avec un pied cassé, sans savoir qu'il était cassé.

Je suis rentrée chez moi, un peu confuse, et je me suis évanouie sur mon lit après avoir ingurgité des calmants.

Cette nuit là ma première filleule naissait, le lendemain j'ai appris que j'allais passer noël avec des béquilles et, quand enfin j'ai eu le cul posé dans le train vers la Normandie, j'ai réalisé que j'étais dans la merde.

Ca aurait arrêté n'importe qui.
Ca ne m'a pas arrêté moi.

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