jeudi 17 avril 2014

A happy day and then you pay


[And feel like shit the morning after]

Je suis ce petit hérisson, croisé lors d'une marche, quand j'avais 8-9 ans.
Je suis ce petit hérisson au ventre à moitié arraché par les roues d'une voiture. 
Qui respirait fort, pourtant. Et qui me regardait avec ses grands yeux. Pas comme s'il suppliait, pas comme s'il avait peur. 
Juste, il avait mal.

Je suis ce presque-cadavre, sur le champ de bataille. Celui qui recouvre tous les autres. Qui aurait préféré avoir deux trous rouges au côté droit, mais qui meurt lentement. Douloureusement. 
A la place.

Je suis une putain d'actrice. Je smile like I mean it comme personne. J'encaisse les coups sans laisser paraître. Je devrais me mettre au poker.

Je sais que ça ne va profondément pas car tout mon corps remue, vibre, comme si je laissais filer un appel et que j'ignorais ses signaux de détresse. 

Je ne respire qu'une fois par minute, parce que j'oublie. Mon cerveau saute d'une idée à l'autre car chacune d'entre elles est trop cuisante pour s'y appesantir.

Je sais que je suis atteinte très gravement parce que je me passe en boucle la même chanson. Depuis trois jours. En boucle. 2 minutes 32. Elliott Smith. Pas le gars avec qui j'ai les meilleurs souvenirs. Pas le gars qui va me redonner le sourire. 

Say Yes.

La cruauté. C'est ce qui me frappe. Agir tout en sachant qu'on va faire mal. C'est quelque chose que je n'ai jamais pu me résoudre à faire. Ou alors gentiment, par revanche. 
De l'autre côté, le mensonge comme réflexe, cette chose que je ne conçois pas. Pourquoi ? Pourquoi se compliquer la vie à ce point ? Pourquoi ne pas dire. 

Tant de questions que je ne me pose plus vraiment. J'ai abandonné. Je n'ai jamais eu tant foi que ça en l'espèce humaine, mais là, j'en suis à un point où je pourrais être pote avec Adolf Hitler que ça m'effleurerait même pas de lui faire une leçon de morale.

Je souffre un peu, lointainement, des actes saccageurs de mes proches, mais tout est engourdi. 
Mes larmes restent où elles reposent. Elles ne sortent pas. Même elles ne veulent pas de moi. 

Je crois que c'est pour ça que je collectionne les jolies comètes d'une nuit : car, plus que jamais, je sais que rien ne dure. 

Alors pourquoi s'entêter ?

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