mercredi 12 janvier 2011

Heart of glass(es)

Je déteste le changement physique chez les gens.

J'ai déjà abandonné une meilleure amie après qu'elle se soit ratiboisé les cheveux.
J'ai déjà refusé d'adresser la parole à ma mère après un brushing.
J'ai déjà nié connaître un de mes meilleurs ami parce qu'il s'était laissé pousser la barbe.

Et invariablement, puisque je fréquente une populace qui aime à passer des journées sur écrans et sur livres, arrive un jour où on m'annonce la fatalité ultime, la malédiction facièsale infinie et ce par une requête qu'on veut faire passer pour anodine :

"Ca te dit de venir m'aider à choisir mes lunettes ?"

NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !

Parce que mettre des lunettes c'est risquer que je ne reconnaisse plus jamais la personne.
Je suis loin d'être physionomiste, je reconnais les gens au feeling, à leur aura, à leur odeur à la limite, et surtout au son de leur voix et à leur démarche. 

Donc changez quoi que ce soit à votre visage et vous risquez de me perdre. A jamais.

Mais comme le destin est facétieux et qu'il aime bien se prendre pour un boomerang, voilà ce qui est arrivé :

Oui. Je ne me reconnais plus moi même dans le miroir et on me retourne mes vannes à base de secrétariat cochon à tout va.

Mais comment est-ce arrivé ?

Un soir de Fall in Live où doucettement une mèche de cheveux est venue se planter sur mon oeil gauche, rendant le droit unique possesseur de mon sens le plus nécessaire dans ma profession. Et tout d'un coup je ne voyais plus rien. 
Paniquée, je m'empoigna mon visage à deux mains, écartant de ce fait les cheveux qui libérèrent mon oeil gauche et me permirent de voir à nouveau avec clarté.

Un rendez vous particulièrement douloureux chez l'opthalmo plus tard, je ressortais avec 60 euros et quelques points à l'oeil droit en moins, ainsi qu'une exophorie, un manque de convergence, un nerf optique excavé, 12 séances d'orthoptie ET des lunettes en plus.

Je me rassure en me disant que sans lunettes, je n'aurais jamais fait une éditrice crédible, et que maintenant, les plus grandes maisons n'ont plus aucune excuse pour ne pas m'embaucher.

De plus, je suis diplômée officiellement de mon M2, mention Bien, qui plus est, et en gagnant le fardeau des lunettes, je perds celui des études.

2 commentaires:

  1. Mention bien sur toute la ligne donc

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  2. Je parlerais plutôt de secrétaire salope.
    M'enfin ce n'est qu'un détail.

    Félicitations toussa toussa !

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