lundi 15 février 2010

Max up

Une des nombreuses fois où j'ai traîné à Nice, en février, mes parents m'ont traîné dans une foire quelconque de produits ruraux. Le truc était installé à la fois sous des halles, murs en toile, humidité everywhere, et dans une partie d'un vieux bâtiment.

J'ai eu froid, j'ai opté pour le vieux bâtiment, larguant mes parents sous prétexte de chercher les cabinets d'aisance (combien de fois je l'ai faite celle-là...), dedans, pas grand chose, un guichet, probablement une ancienne salle de spectacle. Et puis des murs bleus nuit. De la moquette confortable.

Un endroit classe.

Ce jour là, j'avais la marche de Radetzky en tête, comme souvent, depuis que je regardais les concerts du nouvel an, cachée sous la table de mes grands-parents.

J'opte pour la pièce de gauche. Quelques stands insignifiant, des bijoux, des poteries, des sculptures... des colonnes antiques en stuc coincées dans les murs, des plantes vertes géantissimes aux quatre coin, et au fond, une toute petite scène, et devant, une vingtaine de chaises se battant en duel.

Les petites vieilles squattent les places des premiers rangs, et moi j'ai mal aux jambes, mais j'hésite. 
Puis un mec me bouscule, 35-40 ans, suivi de près par son double, d'une dizaine d'années. Je suis un peu déstabilisée, il est habillé tout en noir, a des boucles cuivrées, quelques rides d'expression marquées et une allure hors du commun.

Je ne sais pas si j'ai dit "Max !" à voix haute, mais en tout cas j'ai fait comme à chaque fois dans ces cas là, j'ai fui, et je me suis enfermée dans les toilettes, histoire de faire tomber la tension, de retrouver ma respiration, de replaquer mes bouclettes.

Comme à chaque fois dans ces cas là, comme à chaque fois que je rencontre un de mes personnages de roman dans la vraie vie.

Max(imilien) était en réalité un magicien plutôt doué pour un type tournant dans les festivals merdiques, accompagné de toute sa famille, un brin Gipsy qui serait arrivé. D'où sa montre (il avait clairement réussi sa vie...).

Son air agacé quand je le dévisageais, bouche ouverte, restera très fort ancré. 

Nice est un lieu d'agitation très fort dans mon imaginaire - Cimiez, évidemment - mais aussi le musée d'art moderne et la côte jusqu'au stade Louis II. 
J'ai eu des inspirations éveillées si fortes qu'on aurait dit des visions. 

Mais cette fois-là, la vision était vivante, respirante et magicienne. Clairement un clin d'oeil.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Veuillez écrire un truc après le bip visuel : BIP