mercredi 21 avril 2010

We were pretty with the worst genes

[Owyeah]

Entre deux terroristes à counterer, je me suis rendue à Kyoto, Nara & Osaka, des villes de province.
J'y suis allée en bus "limousine" de nuit, c'est à dire, dans un bus où tu as des sièges individuels, de quoi t'allonger presque tout ton corps, des petits chaussons, une couverture, un crochet à lunette... bref rien d'anormal dans le pays où les sièges des toilettes sont chauffants.

C'est quand même bien décalquée que je fais mes premiers pas dans un Kyoto très très (voire trop) calme, première étape d'un périple riche en kilomètres pour un petit Dragon de terre (moi) pas si préparé.

Si bien que je vous écris de Tokyo, avec le genou en écharpe (si si), sans trop savoir si un tendon a lâché, si un muscle s'est déchiré ou si ma rotule est bonne à jeter, suspens jusqu'au retour en France prévu lundi (si jamais, par toutatis, les dieux sont cléments). 

Il paraît que c'est la galère à Paris. De toute façon il suffit que je tourne le dos deux secondes pour que ça devienne le bordel. Si bien que je sens que je vais pas revenir tout de suite tout de suite...

Le gros chat Normand me manque plus que les tracasseries de la capitale. 

Petit dragon de terre ira bien, c'est bouddha qui lui a dit, et pas n'importe lequel, celui de todai-dji, qui n'est pas une tapette : 

30 mètres d'or, et moi au pied.

C'est un peu le paradis au milieu d'une ville grise, Nara, un paradis entouré de verdure où sont entreposés des bichettes qui ont du métier.

mais qui ne sont chiantes que lorsqu'on met un peu trop de temps à leur filer la bouffe.


Et donc, presque par hasard, me voila avec une prédiction d'un petit bouddha que j'ai acheté sans trop savoir qu'il était devin. La deuxième meilleure voie pour les 6 mois à venir. Pas la grosse gaudriole, mais la continuation de ce que j'ai construit de fort cette année.

La lune m'a un peu beaucoup manqué, et le soleil jouait à cache cache presque mieux que les grappes de tortues des milliers de petites mares. 

Les japonais sont doués pour leurs parcs et pour en mettre partout en ville, mais moins pour les villes de taille moyenne qu'on trouve autour. Question métropoles ils sont imbattables. C'est La Défense multipliée par 100 à Tokyo et Osaka, ailleurs, on dénote une sorte de monotonie dans les bâtiments, un truc pas assumé entre modernisme et traditionnel qui se côtoient sans se marier vraiment. 

Une chose est sûre, ma prochaine grosse destination sera l'Inde et il se peut que j'y sois emportée par un vent mystique. 

J'aime beaucoup la manière beaucoup plus saine de vivre la religion ici, complétement intégrée à la vie de tous les jours et en total accord avec l'environnement, elle n'est ni trop directive ni trop leste et tend plutôt à éveiller les esprits qu'à les concorder tous autour d'une doctrine. Pas d'erreur, si j'avais à être quelque chose ce serait proche de l'animisme, majoritaire dans tout l'est asiatique.

Des petits rituels qui jalonnent journées, semaines et années, à base d'art de vivre et non de châtiments et autres confessions. Ils ne sont pas plus sains que nous, mais ils savent s'accorder à leur environnement sans tout dévaster sur leur passage. Harmoniser et non redéfinir. Ils pensent société et individu. La politesse et la propreté règnent entraînant sécurité et comptabilité avec une vie nocturne de folie (alcools pas chers du tout, 2€ le cocktail en happy hour, 4 après...). L'entertainment et la nature cohabitent sans que l'un ne supplante l'autre (ce que les US n'ont jamais pigé à Las Vegas par exemple). 

C'est une leçon à retenir d'ici que j'avais déjà un peu mise en pratique : s'effacer, observer, et s'adapter à son environnement, en changer si cela nous semble incompatible, mais ne pas essayer de le reconstruire.

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