dimanche 8 mai 2011

From a mirror like a tear we appear

C'est faux. "Mais pourquoi est-elle aussi méchante ?" n'est PAS la question qu'on me pose le plus.

Non.

Parce que pour en arriver là, il faut passer par la phase de rencontre, où je passe généralement pour une fille sympa/drôle/bizarre, pas forcément dans cet ordre.

Dans cette phase difficile (quoi, que, de mieux en mieux maîtrisée de ma part), deux questions reviennent.

Le très populaire "comment tu t'appelles ?", où les réponses, étrangement, varient pas mal de mon côté. Mais depuis que les murs compartimentaux de ma vie cèdent, je réemploie à nouveau mon vrai prénom.

Deuxième : "Ce sont tes vraies dents ?" Mais ça, c'est pas de ma faute. 1, c'est la faute de mes dents, et donc de mes parents, 2, c'est la faute de mes nouveaux amis, qui m'ont connue en plein quand j'écrivais mon mémoire sur la littérature vampirique et qui ont forcément remarqué que j'avais les canines de l'emploi.

Du coup, ces amis, quand ils me présentent à leurs amis, leur disent texto : "Ca c'est Johnson, la vampire". Quand j'ose opposer une protestation et commencer une plaidoirie en mode "je ne suis pas nécrophile oh non non non" on m'interrompt pour me dire : "Vas y montre tes dents." "Meuh." "Vas y fais pas ta pute" "Maiiis. C'est personnel les dents...", de toute façon, si la soirée se passe bien, je finis toujours par sourire. 

Et troisième, question qui intervient plus tard, quand j'ai déjà vu les gens une petite dizaine de fois et qu'ils ont aperçu à mes pieds autant de paires de chaussures.

"T'en as combien ?"

La Johnson qui fut moi à 15 ans aurait pu répondre de suite : 1 paire de baskets, 1 paire de chaussures habillées, 1 paire de chaussures d'été. C'était simple. C'était clair.

Je ne sais pas ce qui a bien pu se passer entre ce moment de ma vie et celui où je bredouille "Tu ne veux pas savoir.". 

Sauf que ces gens finissent toujours par pénétrer dans l'antre du diable, mon appart' : 
20m² : 10 pour les livres, 10 pour les chaussures. 

Ramenées du Japon, d'Espagne, des halles, je me souviens de leur histoire, celles du mariage où j'étais témoin, celles d'un entretien réussi, celles qui ont le plus parcourues la Sorbonne...

Je pense donc opter pour une méthode de présentation faisant gagner du temps à tous : 

"Bonjour, je suis Johnson, oui, ce sont des vraies, environ 40."

Comme ça, je m'assure d'être encore plus un challenge pour le commun des mortels.


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