jeudi 17 mai 2012

Don't wish, don't start Wishing only wounds the heart


Toute seule à New York. Voila. Ca y est. J'en avais rêvé. Je l'avais redouté. Puis tout était devenu nuageux. 
C. est partie vers des contrées sirop d'érablées et j'ai bien été obligée de me débrouiller. 

La vie étant une bitch, c'est tombé le jour où, avec le tinman, ça aurait fait 2 mois.
Voilà dans quel état d'esprit j'étais quand, mes pieds, forts utiles dans une ville où il faut énormément marcher, ont décidé de me lâcher. 
Voilà dans quel état d'esprit j'étais quand, pour la seconde fois en une semaine, la fermeture éclair de mon sac à main s'est brisée beyond repair.
Voilà dans quel état d'esprit j'étais quand j'ai poussé les portes du MET.
J'ai trainé ces pieds en grève jusque devant les bustes helléniques dans le but de me réconforter devant Alexandre ou (et, si j'ai de la chance) Antinoüs. Ils étaient là tous les deux, mais petits, et cassés. Et beaucoup moins beaux que ceux du Louvre. J'ai donc chouiné. Au MET. J'ai grimacé en voyant ces affichages vagues "buste d'un jeune homme / d'une jeune femme" "tête d'un dieu", quand moi même j'arrivais à voir de qui il s'agissait certainement. 

J'étais perdue. Je me suis souvenue avec ironie de ma première grosse crise d'angoisse de ma vie d'adulte. C'était à ma première visite solo à La Défense. Et puis je me suis souvenue que je m'y étais habituée.

Pendant tout l'art Egyptien, je me suis arrêtée. J'ai même acheté un cookie au chocolat en dernier recours pour retrouver le sourire. 

J'ai maudi le tinman de m'avoir gâché mes vacances rêvées. De m'avoir noirci la tête avant les deux semaines qui auraient dû servir à l'assainir, à la ranger, à la préparer à avancer. Je l'ai maudi de m'empêcher à écrire, à force d'être tout le temps dans ma tête, à force de me répéter les événements décisifs. A force de me demander "et si ?" "et pourquoi ?" "et... vraiment ?"

J'ai tant et si bien ruminé que je suis arrivée à la section "Modern Art" et que, portrait après portrait, nu après nu, Modi a, patiemment, comme Rufus une semaine avant, cousu morceau par morceau ce qui restait de ma peau de chagrin cardiaque. Et Soutine était juste à côté, comme pour justifier ma théorie du "Chaïm faisait du Amédéo bourré".

Après lui, je suis tombée sous le choc de trouver là Mäda, sûrement mon Klimt préféré, sûrement le seul tableau du monde où je me reconnais vraiment.  Je me suis éclatée entre Hopper, Warhol, Pollock & Balthus. Je crois que j'ai souri.

Et puis j'ai voulu me trouver jolie à nouveau. Alors je suis allée la fleur au fusil faire du shopping sur la 5th Avenue. J'ai commencé à reprendre confiance quand la vendeuse m'a appelée miss (il faut dire que je suis vexée comme une pouxe qu'on ne me demande jamais mon ID quand je commande de l'alcool), mais elle a aussitôt interpellé une sexagénaire de la sorte aussi... 

Je me suis promis que demain serait un autre jour. Que je laisserai du répit à mes pieds. Que si le soleil voulait bien, on irait dans Bryant Park et qu'on écrirait la suite de ce qu'on a commencé.

C'est pas parce que personne, en ce moment, ne finit ce qu'il a commencé qu'il faut que je me laisse toucher par l'épidémie. Je ne vais pas abandonner mon héroïne en si bon chemin et surtout pas parce que j'aurais peur d'où elle pourrait m'emmener.

Au contraire, le plus loin sera le mieux.


Ev'ry so often we long to steal
To the land of what-might-have-been
But that doesn't soften the ache we feel
When reality sets back in

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