samedi 2 janvier 2010

Empire State of Mind

En regardant galoper une souricette d'un bout à l'autre de mon appart' comme si elle avait choppé la tremblante du mouton, la seule chose à laquelle je pense c'est "putain, comme je vais attirer le Watchmen ici maintenant".

La seule ? Non. La première.

It takes two. It's up to me and you to prove it.

Donc la ligne 3 en entier ou presque - la gare St Lazare un 31 décembre - et une heure quarante-quatre plus tard, me voici en Normandie. Où il fait plus froid, plus gris, plus humide.

Où ma principale occupation est l'habitation quasi permanente de mon radeau de la Méduse. Lit à baldaquins à couette douillette et rideaux mordorés violets, turquoises. Avec des boules de nowel argentées accrochées all year long. Un attrape-rêve acheté dans l'Utah, des mots scotchés par mes potes le soir de mes 18 ans, des cartes postales suspendues par des pinces à linge à plume affichant des têtes de mort roses (qui font toujours beaucoup s'interroger mes parents)(mais que je garde parce qu'elles m'ont été offertes par Marc Maggiori, du temps où j'étais mordue de Pleymo)(...oui, bon, ça mériterait une note entière alors chut !).

En face de mon radeau, le premier et le meilleur wonderwall que j'ai créé, composé des photos de mes chouchous physiques et artistiques collés en patchwork sur le mur.

Dans le lit une souris géante sur laquelle j'aime à enfoncer ma tête, devant la télé et un vieil ordi qui permet de faire tourner des vieux jeux DOS (on n'a plus rien fait d'aussi bien depuis biiiiin longtemps mes bonnes gens). Sur la télé, MTV, E entertainment, Comédie et des films de Canal + la plupart du temps.
J'aime me crétiniser en Normandie. Ca permet de supporter la connerie ambiante dans le village.

Oui, amis Parisiens n'ayant jamais posé l'orteil hors de la grande couronne, je n'habite ni un haras, ni une villa Deauvillienne : j'habite une maison de taille raisonnable en bord de Seine dans un village qui est à la fois proche des faubourgs des Misérables et la plaque tournante de la drogue dans le 7-6.

Souvent, le Lucio vient passer sa tête par la porte, me grimper sur les genoux, ou renifler mon placard.
Les seules fois où je descends du radeau c'est pour lui.

Entre deux cris provenant de ma famille, proche ou éloignée, deux  trois remarques quant à ma tenue (jamais assez bien)(surtout quand ma mère veut en profiter pour m'exhiber comme une parisienne stylée à ses amis upper-class)(et que j'ai pas pris ma robe de princesse, parce que personne n'avait semblé l'aimer à sa juste valeur) je passe le plus clair de mon temps à dormir.

Dans le noir complet, sur un matelas quasi neuf, avec une couette rembourrée et de la place pour trois.
Et la plupart du temps, avec un mafieux Italien, en ce moment.
No comment.

C'est la première fois que je bats en retraite de Paris. La première fois où je n'arrive pas à faire face seule.
Trop de choses en même temps. Un dégoût de l'appart'. De Paris "seule" quand ceux qui comptent le plus sont à des kilomètres.
Un gros "allo maman bobo vient tuyer les vilaines bébétes envahisseuses". Une grosse impossibilité de dormir avec du jour plein la pièce, sur un canapé lit défoncé.

Un gros caprice de Princesse qu'on n'a pas arrêté de traiter en dessous de sa valeur.
Mais je fais une cure de l'Oré*l, parce que je le vaux bien, et tout devrait rentrer dans l'ordre dès la rentrée.

The H.

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