dimanche 28 mars 2010

Wonderland

Le salon du livre a ce drôle d'effet sado-masochiste sur moi.
Du genre : "han j'ai mal partout, j'ai faim, j'ai soif, je tiens plus debout" mais où tu peux pas te décoller de ton stand quand l'heure vient. Où la vie de chez toi devient complétement fade et où tu ne sais plus à quel étage tu habites.

Tu serais même capable de répondre T76 si on te demandait ton adresse.


Notre femme intrigue et attire, elle fait un peu vendre aussi, mais moins que certaines connivences avec certains gens.
Moins qu'un de nos auteurs, blogueur BD.
Moins que la présence d'alcool et de nourriture.

Etre sur le salon c'est recroiser des têtes qu'on ne recroise que là. Celle du mec qui m'a supervisée sur mon premier vrai salon de grande, à Rouen et qui semblait approuver de me voir, plus jolie, plus vieille et plus dégourdie. Celle de l'ancien prof d'édition qui n'avait jamais rien compris à la vie et à mon oeuvre d'une année entière et qui faisait une sacré gueule devant ma sacré réussite. Celle d'un garçon, tout décontenancé, qui savait à peine ce qu'était un livre et qui fuyait mes yeux. Celle d'anciens collègues, de futurs sûrement.

Pas beaucoup d'amis. Même pas tous les doigts d'une main.


On voudrait y rester toute la vie, porte de Versailles. Hors du monde. Ne jamais ressortir et piétiner jusqu'au métro, la bouche de l'enfer indeed.

Et puis le salon c'est aussi des phrases comme "c'est fou ce que tu arrives à faire avec des feutres", beaucoup de petits vieux touchants (dans tous les sens du terme), quelques journalistes qui veulent vous "chroniquer" pour peu d'élus, Bertrand Delanoë qui passe devant le stand de la Sorbonne en détournant la tête, des club sandwich à 6.10 €, des croissants à 1.60€, mais des cafés gratuits qui vous tiennent éveillés de 9 à 19.

Plus que 3 jours déjà, sans t'avoir vu toi, ni toi, ni toi, mais en me disant que ça aurait été bien. Parce que je suis fière et frustrée de ne pas assez partager cette réussite... car c'en est une... et la première d'une liste longue comme ma future biographie...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Veuillez écrire un truc après le bip visuel : BIP